tag:blogger.com,1999:blog-67134169807760663592024-03-20T14:38:01.698+01:00Brainfeeders & MindfuckersNathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.comBlogger385125tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-3414532033219850092012-03-29T21:07:00.002+02:002012-03-29T21:24:18.589+02:00Mars<span ><span style="font-size: 100%;">Pour combler un peu ce manque d'activité, je vous ai concocté une petite playlist d'amour à forte </span>consonance<span style="font-size: 100%;"> electroïde. Bonne écoute!<br /><br /></span></span><div><span ><span style="font-size: 100%;"><div><div><object width="250" height="420" classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" id="gsPlaylist6896599985" name="gsPlaylist6896599985"><param name="movie" value="http://grooveshark.com/widget.swf"><param name="wmode" value="window"><param name="allowScriptAccess" value="always"><param name="flashvars" value="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=68965999&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0"><object type="application/x-shockwave-flash" data="http://grooveshark.com/widget.swf" width="250" height="420"><param name="wmode" value="window"><param name="allowScriptAccess" value="always"><param name="flashvars" value="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=68965999&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0"><span><a href="http://grooveshark.com/playlist/Mars+2012/68965999" title="mars 2012 by Brainfeeders and Mindfuckers on Grooveshark">mars 2012 by Brainfeeders and Mindfuckers on Grooveshark</a></span></object></object></div></div><div><br /></div></span></span></div>Vianneyhttp://www.blogger.com/profile/13749530252793686219noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-65376469521516494002012-03-24T12:12:00.000+01:002012-03-24T12:12:56.405+01:00Aaron Funk, le génie de l'escroquerie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://24.media.tumblr.com/tumblr_lpcw7aMDqU1qcu4pro1_500.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="http://24.media.tumblr.com/tumblr_lpcw7aMDqU1qcu4pro1_500.jpg" width="400" /></a></div><br />
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Dans le grand bal des dénominations de la musique électronique, entre des termes plus fous et abscons les uns que les autres, il y a la chimère breakcore. Concrètement, le breakcore, d’après les définitions nombreuses, c’est un déluge de percussions distordues, des break beats et des samples. Concrètement donc, ça ne veut rien dire. On pourrait y mettre le Squarepusher des débuts comme quelques bouts d’Aphex Twin, des sorties Digital Hardcore Recordings et les ouragans Atari Teenage Riot, ou même les bêtises de chez Cock Rock Disco. Le spectre est bien trop grand pour qu’on puisse dire : « ça c’est du breakcore » sans douter une seconde.<br />
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Dans cet océan de doute, il se murmure qu’Aaron Funk a inventé le breakcore. Donc qu’il n’a rien vraiment inventé. En fait, tout s’articule autour des années 1997 et 1998, années où Squarepusher ouvre une faille sur <em>Big Loada</em>, avant que Bong-Ra et mister Funk s’y mettent. Ils ont tous en commun le goût de la violence numérique, ils glitchent à toute vitesse et voilà qu’on balance un « ça c’est du breakcore ». Et surtout, on enferme Aaron Funk et sa bête, Venetian Snares derrière les barreaux du breakcore.<br />
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Et le voilà, le grand Aaron et sa longue chevelure comme le pape du breakcore, un peu comme Aphex devenu le prince de l’IDM. Venetian Snares est devenu l’ambassadeur d’une chose, sans même le vouloir. Aphex Twin a propulsé l’Intelligent Dance Music dans une autre dimension avec <em>Drukqs</em>, bien loin de la notion de plaisir. Le bonheur de Richard D. James, c’est de mixer du gros dubstep (un autre terme bien flou) avec son mac devant une horde de croyants. Venetian Snares, même combat. On boit les paroles de Funk, on attend de lui monts et merveilles, mais son délire, c’est de faire des disques sur ses chats, c’est de faire des bandes-son pour des films d’horreur imaginaires. Un inventeur, Aaron Funk ? Non, un bouffon, un élève potache d’une scène électronique qui se prend au sérieux. Sa musique n’est que l’expression des bêtises qui lui passent par la tête. Et son esprit est fertile dans ce domaine, puisqu’il a assez de bêtises à matérialiser pour sortir plusieurs albums et EPs par an.<br />
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Il y aurait un énorme malentendu sur la personne de Funk. Comme si on le surévaluait. Mais il y a bien une raison à tout cela. Elle est imprononçable, elle est hongroise, elle s’appelle : <em>Rossz Csillag Alatt Született</em>. Inspiré par son séjour en Hongrie, Funk convoque Bartok et Malher et réactualise leur musique, à grands coups de break beats. Sans jamais perdre son sens de l’humour, il explique à propos de Budapest : <em>« I wrote alot of really hyperactive rave tunes there when I was happy. I wrote a tune about my favorite Don Pepe pizza and my favorite piece of sushi. »</em>. Inconscient du chef-d’oeuvre qu’il vient de pondre, comme si ce n’était qu’une brique de plus à son œuvre de bouffon du roi électronique.<br />
Alors, pour ne pas faire illusion une seconde, il s’est réfugié à nouveau dans ses tornades breakcore, ces choses indigestes mais jouissives qui trahissent comme un manque d’ambition flagrant. <em>Detrimentalist</em>, <em>Filth</em> et <em>My So-Called Life</em> sont des albums bêtes et méchants, juste de la violence pour des oreilles en mal de sensation, une violence source de plaisir certes, mais une violence sans fond. Celle d’un gamin qui arrache les ailes d’une mouche pour rire. Aaron Funk est cet éternel enfant, avec vos oreilles comme les ailes du drosophile. <em>Rossz Csillag Alatt Született</em> n’est qu’un lointain souvenir, un chef-d’oeuvre déjà enfoui sous les couches rugueuses de ses œuvres suivantes. Reste alors le goût amer d’un travail inaccompli.<br />
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Quelques fois, assez rarement, quand on exhume l’œuvre d’Aaron Funk, on entraperçoit ce qu’aurait pu être sa musique s’il avait continué à creuser. C’est furtif, c’est rare, mais ça en vaut la peine. <em>My So-Called Life</em> ne vaut que pour « Goodbye9/Hello10 », prolongement insoupçonné de <em>Rossz Csillag Alatt Született</em>, où les montées de percussion se font non pas pour infliger de la douleur, mais pour souligner la beauté de ses samples, pour les amener vers un des endroits à peine défloré en 2005. Des titres dans la lignée des « Hajnal » et des « Szamár Madár », des moments rares. Parce que Aaron Funk n’est qu’un égoïste, au final. Il s’offre des EPs pour son anniversaire et les vend 15 dollars pour quatre titres inconsistants, il ralentit du reggae et l’appelle cubiste, il chantonne des « I want to make you make horsey noises ». C’est son égoïsme qui l’amène à en faire autant, à partir ainsi dans tous les sens, et à sortir à chaque fois de sa prison breakcore pour mieux s’y enfermer ensuite, par manque d’ambition. Venetian Snares s’amuse à faire un breakcore bestial et un peu idiot, et il ne se contente que de faire ce qu’il aime, là sur le moment.<br />
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Suivre Venetian Snares, c’est suivre les humeurs d’Aaron Funk. S’attendre au meilleur pour entendre le pire, croire au chef-d’oeuvre et tomber sur des idioties. <em>Fool the Detector</em>, son dernier EP en date n’en est qu’une preuve de plus. Des virevoltants titres IDM s’entourent de catch-lines idiotes et sans intérêts. La seule constante chez Funk, c’est son inconstance. Une sorte d’imprévisibilité qui fait tout le charme de Venetian Snares. Aaron Funk est quelque part entre le génie et l’escroc. Un surréaliste capable du meilleur et du pire, dont le talent consiste simplement à les juxtaposer.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-12969470638978704872012-02-29T15:57:00.000+01:002012-02-29T15:57:28.247+01:00Monarch, le drone et la foi<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://exclaim.ca/images/monarch_omens1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://exclaim.ca/images/monarch_omens1.jpg" width="320" /></a></div><br />
Au départ, ce n'était qu'un terme technique. Un drone, c'est un long bourdonnement, saturé, qui ne s'arrête jamais. Une sorte de bruit grave et dénué de toute mélodie, issu des musiques traditionnelles. Utilisé par les pionniers des musiques expérimentales, de La Monte Young à Terry Tiley en passant par Phillip Glass, le drone n'était qu'un agrément à une musique plus large, plus complexe. Mais plus tard, Dylan Carlson et Stephen O'Malley se sont emparés de cette technique pour la mettre au centre de leur musique, ce qu’on appellera le drone-metal ou qu’importe. Leur musique n'existera plus que par le drone, elle serait ce bourdonnement incessant, et c’est tout.<br />
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Earth et Sunn O))) ont travaillé sur deux fronts à la fois, d'abord du côté de la mélodie et ensuite du côté du rythme. Au niveau mélodique, le drone comme genre musical abolit toute idée d’harmoniques, de progression de notes, d'assemblages d'idées. Le drone se veut comme un ressenti puissant, quelque chose qui fait vibrer le coeur et le ventre. La vibration comme credo avant la mélodie, la beauté passe à la trappe et on s'approche de la musique expérimentale, dans le sens où elle devient une expérience. Pour entrer dans le drone, il faut accepter de mettre de côté toutes ses habitudes musicales, des habitudes "pop", où les mélodies ne dissonent que rarement. Le drone fait voler tout cela en éclat, il n'est qu'un bruit. Il s'écoute et se réfléchit en termes d'ambiance et non de mélodie.<br />
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Ensuite, l'autre front, c'est le rythme. Et l'approche est encore plus flagrante. Sunn O))) a complètement explosé l'idée de cadence. Leur musique ne respecte plus aucun code rythmique, elle se fonde sur des mouvements et une entente entre les membres. Les percussions y sont rares. Le bourdonnement persiste, immuable et stable, avant que les deux terroristes sonores ne se regardent, lèvent lentement leurs guitares et changent "d'accord". Le bruit détruit l'idée de rythme au profit du suspens et de l'attente. Le drone est une lente épuration des idées préconçues sur la musique. Et de cette technique assez simpliste, qui vient seulement de la saturation entretenue d'un ampli, c'est l'idée même de ce qu'on attend d'un artiste, d'un titre ou d'un album, qui explose. Sunn O))), à travers ses albums, a réussi à désintégrer l'idée de rythme. La lenteur du stoner, puis du doom a laissé place à l'immuabilité du drone.<br />
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Mais à peine né, le concept était déjà dépassé. Encore un exemple où l'idée même de la musique prend le dessus sur l'art en lui-même. Le concept surpasse la création, et devient vide. Le drone devient alors ces assemblages de bourdonnement sans queue ni tête, cette répétition incessante d'albums difficiles à distinguer. Comme dans la sphère noise, le drone a été victime de son concept trop radical : abolir la mélodie et le rythme, comme Merzbow l'avait fait avec ses bruits analogiques puis numériques. Sauf que voilà, Merzbow n'a jamais réussi à aller ailleurs, il a sorti des milliers de disques qui racontent tous la même chose. A l'inverse des Masonna et des Merzbow, la sphère drone a très vite identifié l'impasse qu'elle avait créée. Le toujours plus du drone s'est très vite arrêté, et les mastodontes de la discipline ont tout de suite pris des détours. Les premiers albums (<i>The Grimmrobe Demos</i> et <i>Void</i>) de Sunn O))) apparaissent comme une des dernières traces de ce drone jusqu'au-boutiste, White et Black One enterrant définitivement le drone pur et simple.<br />
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En fait, ces groupes légendaires du mouvement ont assez vite intégré que le drone, seul, serait insuffisant pour produire l’ambiance recherchée ; cette ambiance fantasmée, méditative, cette langueur monocorde et entêtante passait par plus que des bourdonnements. Pour définitivement anéantir le rythme, il fallait plus que se débarrasser de la pulsation, il fallait suspendre le temps. Stephen O'Malley créé alors Khanate en 2001, puis KTL en 2006. Le premier se contente d'offrir à la voix terrifiante d'Alan Dubin une couche sonore sombre et malsaine, et Khanate devient alors prophète d'une apocalypse qui se défait complètement du concept de drone pour l'emmener vers les ténèbres. Quant à KTL, comme les derniers albums de Sunn O))), il ajoute aux drones des parties électroniques, des semblants de construction. Autrement dit, Stephen O'Malley habille ses drones au profit d'une musique d'ambiance qui se définit par sa lourdeur et son climat sordide.<br />
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De l'autre côté, chez Earth, le cheminement est sensiblement le même, à la différence près que Dylan Carlson, lui, prend encore plus significativement ses distances avec le drone, au point même de s’en défaire complètement. Il en garde l'ambiance, la lenteur et les atmosphères, mais se défait du bourdonnement, l'essence même de sa musique. Son diptyque <i>Angels of Darkness</i> en est une illustration parfaite : le rythme revient, la mélodie réapparaît, seul le lugubre et les basses demeurent.<br />
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Au final, le drone a évité l'écueil de l'extrémisme grâce à une mythologie et une esthétique au profit de la musique. Sunn O))) ajoute le mythe Attila Csihar, chanteur emblématique de Mayhem, à la formation, les toges et les lentes incantations en concert. Earth développe une esthétique particulière et ne s'en défait pas. Ce sont les ambiances et la mythologie qui ont fait perdurer le drone, et qui lui ont permis, paradoxalement, de sortir de son carcan. La preuve ? Aujourd'hui, on entend du trombone chez Sunn O))), façon Kilimanjaro Darkjazz Ensemble.<br />
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Tout ça pour quoi ? Tout ça pour en arriver au drone de maintenant, au drone de 2012. D'un côté, il y a ceux qui n'ont pas compris l'évolution, le virage à prendre, ceux qui persistent dans le drone technique, la succession de bourdonnement sans âme. Et puis il y a ceux qui ont su se défaire des préceptes dépassés des anciens, qui ont su s'accommoder des traditions. Ces derniers ont compris que le drone en lui-même était mort, qu'il n’en restait qu’un substrat à utiliser, à remodeler pour l'emmener un cran plus loin, là où Earth et Sunn O))) s'aventurent aujourd'hui, bien conscients de l'impasse qu'ils avaient créée.<br />
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En inventant une mystique quasiment religieuse, Monarch a pris la bonne direction. Tous les éléments nécessaires sont présents pour répondre à la difficile définition de ce drone-metal : saturation, lenteur, noirceur et longueur. Le rythme se dilue dans les drones, les mélodies ne forment qu'un voile qui habille les hurlements déchirants, mais jamais le concept ne prend le dessus sur la musique. Et la voilà, cette ambiance dont on a tant parlé ! La force du drone s'exprime par la mythologie qui l'entoure. L'envoûtement de Sunn O))), le fait qu'on y croit tient dans les robes qu'ils portent fièrement. Sans les incantations, sans la foi aveugle dans la folie, sans cette volonté inaltérable d'exprimer ce quelque chose que personne ne pourrait formuler autrement que par ce bruit, le drone de Monarch serait quelconque. Pour que les bourdonnements deviennent de la musique, il faut qu'ils soient mus par des croyances. Qu’importe le discours, qu'importe le fond, tant que la forme les retransmet. Monarch réussit alors à mêler les contraintes de la forme, les obligations d'un genre avec ses propres croyances. Le groupe français, exilé aux Etats-Unis maintenant, plie les règles du drone, bien conscient qu'elles sont dépassées, pour emmener le genre plus loin, dans un domaine finalement assez rarement exploitée, dans des sphères où Khanate a commencé le travail de conversion. On se retrouve alors plongé quelque part entre la voix folle d'Al Cisneros de Om et la noirceur d'un Burzum. Monarch comme nouveau prophète d'une apocalypse, comme nouvel étendard d'un drone habituellement synonyme d'ennui.<br />
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Monarch sort son nouvel <i>Omens</i> chez At A Loss Recordings, preuve que le drone remue encore dans la vase de ses bourdonnements, preuve qu'il n'y a pas que ses pionniers qui ont su s'en défaire, preuve que la foi demeure.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-38900198026133920622012-02-13T15:25:00.000+01:002012-02-13T15:25:25.934+01:00FévrierUne playlist, parce que ça fait longtemps. Dedans, il y un fan de Liverpool qui te parle, de la soul du Bénin, de la techno aride mais jouissive, de l'electronica ludique, Nino Ferrer qui te fait rire, et comme d'habitude, des trucs bizarres. Mais toujours biens.<br />
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Bonne écoute.<br />
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Kevin Barnes ne l'a jamais caché. Son modèle, son artiste préféré, son exemple, c'est David Bowie. Ils partagent le même regard clair, la même élégance frêle. Ils partagent une blondeur immaculée et artificielle, les cheveux fous sur des pommettes saillantes. Barnes et Bowie, c'est ce goût pour le déguisement, se travestir sur scène, s'emparer de personnages, se féminiser, créer l'ambiguité. Aucun doute là-dessus, Kevin Barnes s'imagine comme Bowie. Il veut être Bowie, il se l'est approprié à force d'épuiser ses<i> Ziggy Stardust</i> et ses <i>Aladdin Sane</i>. Mais parce que la copie simple ne l'intéresse pas, il y apporte sa culture, ses envies, ses défauts, et surtout, détail non négligeable, il arrive 30 ans après les adieux de Ziggy à la scène.<br />
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Les similarités dépassent l'apparence physique. Kevin Barnes a rêvé d'être Bowie toute sa vie. Pas étonnant qu'il se soit emparé de ses tics, de ces petits détails qui donnent à Bowie son charisme et sa grâce qui oscille entre puissance sexuelle et fragilité maladive. Même dans la façon d'aspirer les mots, dans la voix pure et quasiment féminine avec laquelle il chante, Kevin Barnes reproduit Bowie. La tête pensante d'of Montreal apparait alors comme le recommencement de la carrière d'un Bowie, qui viendrait d'Athens, Georgia plutôt que de Londres.<br />
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Autre ressemblance troublante, le rapport de Barnes aux femmes. Comme s'il n'avait jamais vraiment su se positionner, il alterne toujours entre cette haine des femmes et des souffrances qui vont avec, et cette fascination, cette dévotion trop forte pour exister. Les femmes le rendent flou, il s'efface parce qu'elles existent, mais il les déteste parce qu'elle l'empêche d'exister, lui, en tant que Kevin Barnes. Alors il devient femme. Il enfile jupes et robes, se maquille, se travestit de la tête au pied pour conjurer le sort, devenir cette figure qui le hante. De cette façon, il réussit enfin à fuir les grands espoirs, le trop-plein d'envie, les fantasmes les plus fous que l'idée même de femme sème dans son esprit. Il fait alors face à ses peurs de la gente féminine. Il écrit "<i>it's so embarassing to need someone like I do you</i>" dans "The Past is a Grotesque Animal", mais se reprend plus tard avec un "<i>you marginalize me, you sabotage me, go away, you're a bad thing, miserable thing</i>" dans "Famine Affair". Kevin Barnes s'enferme alors dans son personnage ambigu, cet espèce de grand guignol qui cite George Bataille à tour de bras, qui danse sans cesse. Comme Bowie avait semé l’ambiguïté, Barnes s'est mis en scène. Le concept l'a dépassé. Il est devenu une bête de foire, à s'exhiber nu sur scène, à se barder de déguisements. Sauf que Bowie, lui, a su se défaire de son concept, il a su tuer Ziggy, le suicider d'un coup, sur scène, un soir de juillet 73, à l'Hammersmith Odeon.<br />
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Barnes persiste et signe dans <i>Paralytic Stalks</i>, comme s'il n'avait pas la force d'enfin sortir de son personnage. Il continue d'écrire ses sombres paroles sur des airs trop faciles, il continue de mettre les mélodies sucrées au devant, avec l'idée qu'elles cacheront sa déprime et sa hantise, qui s'exprime par chacun de ses mots. Il l'a toujours fait, et il continue. Le ton grave de "Gelid Ascent" n'est qu'un leurre, et la danse reprend vite le dessus. A partir du moment où il a découvert que son concept fonctionnait, qu'il s'y sentait bien, il s'y est attaché. Il continue de raconter qu'il se déteste, qu'aimer sa femme le fait souffrir, que l'humanité ne le comprend pas, il continue de coller des choeurs et des refrains sautillants pour faire semblant. C'est une grande mascarade, Barnes est un menteur comme Ziggy l'était. Bowie n'a jamais été réellement Ziggy. Il l'est devenu une fois qu'il l'a créé. C'est le personnage de Ziggy, au charisme démesuré (« <i>he could lick them by smiling »</i>, quand même) qui a donné à David Bowie son aura. Ce sont les déguisements d'of Montreal qui ont créé Kevin Barnes. Plus que les mélodies accrocheuses, of Montreal existe et plaît parce qu'il y a Kevin Barnes, figure magnétique et fascinante. C'est son malaise et la façon dont il l'exprime qui donne à son groupe une telle puissance. Autrement dit, c'est la victoire de l'imposture du concept.<br />
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Mais, là encore, comme Bowie, le concept n'est pas vide. Il n'est pas gratuit. Il est né d'une réalité déjà disséquée et analysée : la dualité peur/fascination de Barnes. Bowie a créé Ziggy pour exalter sa personnalité, Barnes a fait of Montreal pour exhumer ses démons et conjurer son mal-être. Impossible de se défaire du mythe romantique de l'artiste dépressif, du génie fou ou qu'importe. Mais derrière chaque note, chaque syllabe de Barnes, il y a une vraie envie. Il veut dépasser ses tourments, avec sincérité. Souvent, il utilise sa pop pure et assumée, complètement niaise, sur laquelle il colle ses idées noires. Mais parfois, il y a l'autre part de Barnes, celle qui est immergée qui se découvre. Celle que l'on n'a jamais envisagée, trop sûr qu'il n'était qu'un concept qui ronronnait. Ces instants de grâce sont rares, mais toujours là, disséminés dans sa discographie. Kevin Barnes glisse toujours une minute à vif, une minute où il est seul, à se dépecer. On voit alors le vrai Barnes, celui qui a fait naître le concept pour se cacher, qui enlève son masque et son maquillage. Il le faisait sur "Touched Something Hollow" sur <i>Skeletal Lamping</i>, sur quelques inédits comme "Feminine Effects". Sur<i> Paralytic Stalks</i>, c'est une minute précise, à la fin de "Wintered Debts" qui fait naître la vérité :<br />
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<i>It's hard to sympathize with those that won't fight for themselves.<br />
I can't hold both our faces off the flames much longer.<br />
The child of our struggle is free.<br />
I've fallen out of love with the prisoner.</i><br />
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Le constat est toujours aussi amer. Kevin Barnes abandonne, encore. Parce que les autres ne se battent pas aussi fort que lui, pour sauver ce qui existe vraiment, il laisse tomber. Il se sent prisonnier, alors que la naïveté et la fougue se sont envolées. Il l'exprime ouvertement, une fois seulement, l'espace de cinq lignes. C'est le "<i>if I could only make you care</i>" du "Rock'n'roll Suicide" de Bowie, c'est l'impossibilité de Barnes de croire à la vie à deux, même après 11 albums à s'analyser et à se disséquer. Alors il danse, et maintenant, advienne que pourra.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-40306925934134951222012-01-04T23:53:00.002+01:002012-01-04T23:58:39.385+01:00The Basement Tapes.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://bisforcookieandapplebaums.bandcamp.com/album/give-me-my-flowers-while-i-can-smell-them" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-dpz5LqzIkL0/TwTN4XCUU_I/AAAAAAAABTA/6-OVjAF7hJ4/s320/ozartsetc_blu_exile_give-me-my-flowers-while-i-can-smell-them1-e1324240511106.jpg" width="320" /></a></div><br />
Dans la grande architecture du hip hop, il y a l'art lui-même, la créativité, l'inventivité. Mais il y a aussi les fondations. Le rap, c'est aussi un côté pratique et terre-à-terre, des bases solides pour asseoir le flow. La brique du hip hop, c'est le sample. C'est détourner un standard, une grande chanson, un détail d'un titre pour reconstruire la musique, en faire une ossature solide et nouvelle, sur laquelle le MC viendra déposer ses mots. Le maçon de ces constructions, c'est le DJ, le mec derrière les platines. Le véritable architecte, c'est lui. Il est le beatmaker, celui qui conçoit, qui pense et qui offrira le cadre idéal aux déclamations des autres.<br />
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Bien sûr, l'originalité prime toujours. Sinon, il suffirait de balancer un beat à 120, une petite ligne de basse tirée d'un classique du funk, quelques détails de production, et avec un bon MC, vous avez un titre correct. Le rap, au final, c'est qu'un gimmick, c'est les synthés kitsch et jouissifs de Grandmaster Flash, et la simplicité assumée des instrus de DJ Yella pour le NWA. L'originalité, à l'époque, elle était ailleurs. Elle était dans le discours, la haine de chaque mot, les insultes et le style. Le sample, c'était juste un beau tapis pour que d'autres brillent. Le DJ est dans l'ombre. Bien vite, il fait bon de se démarquer, d'aller chercher ses samples ailleurs que sur les vinyles de soul et de funk. Nas va te chercher Beethoven, Immortal Technique la bande originale de <i>Love Story</i>, Orishas qui reprend Compay Segundo et The Roots, l'année dernière, ont ramené Joanna Newsom. Le sample est devenu critère de qualité et d'inventivité. Au point qu'on regrette et critique le recours simplicité. Kanye et Jay-Z qui ressortent leur Otis Redding, c'est fuir la difficulté pour ces deux avant-gardistes.<br />
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Mais, reconsidérons le sample, cette bribe de son diluvien qu'on réutilise, ces vinyles dont on use les sillons jusqu'à épuisement. Il faut y voir plus qu'un hommage aux grands anciens. C'est à la fois un moyen de se démarquer des autres, de montrer sa dextérité derrière les platines, mais c'est surtout l'éternelle histoire de la musique. Le sample, c'est la nouvelle forme de la folk song, cette chanson gravée dans l'éternité que les songwriters reprennent. Chaque interprétation est différente. Ces chansons sont éternellement envie parce qu'il y a des chanteurs pour les chanter. Ces chansons sont immortelles, c'est Joan Baez qui dit que "Silver Dagger" est une vieille chanson de Dylan. Alors qu'elle date de 1907. Le sample est maintenant profondément incrusté dans l'histoire de la musique américaine. Et sampler une chanson déjà utilisée par un autre DJ n'a rien du manque d'inventivité, c'est juste puiser dans les ressources de la musique américaine, comme les folk singers le faisaient dans les années 30.<br />
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Pas étonnant de voir Raekwon enfin sampler le "Inner City Blues" de Marvin Gaye (la meilleure ligne de basse du monde) sur son dernier EP. Même s'il le fait discrètement, l'espace de deux mesures, le clin d’œil est appuyé, il retourne aux racines américaines du funk et de la soul, aux grands espaces du groove de maître Gaye et des sires du funk. La course au sample s'est arrêté, parce qu'il ne s'agit plus de se démarquer des autres, mais de construire une maison solide, faite des bases indispensables du hip hop : rythme et groove. La rage, la haine et la classe viennent seulement après. <br />
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Le sample est au centre du travail d'Exile, sur <i>Give Me My Flowers While I Can Smell Them</i>. Le beatmaker va creuser la culture US au plus profond. Il en ressort Tom Waits, le générique de Mister Rogers' Neighborhood, l'arbre de Noël des Supremes, les Fugees, sans complexe. Les samples sont en plein jour. Les voix restent tout au long des morceaux. Les parties volées ici et là s'intègrent alors parfaitement, et le travail de Blu & Exile devient juste une interprétation de plus d'un standard. Ils perpétuent la tradition de la folk song comme rarement dans le hip hop. Rendre hommage plutôt que s'approprier et cacher. Revendiquer ses influences, sa culture, d'où on vient, sans l'enrober d'une classe fantasmée, des pourtours sexistes et des bagues en platine. <br />
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<i>Give Me My Flowers While I Can Smell Them</i> a été enregistré en 2008 et 2009, sans véritable intention d'en faire quelque chose. Juste pour mettre du son sur une amitié entre deux hommes. Il est à peine produit et masterisé, ce sont justes les titres comme ils étaient sur le moment. <i>Give Me My Flowers While I Can Smell Them</i> s'apparente aux <i>Basement Tapes</i> de Dylan. C'est un coup de chapeau à l'Amérique et ses chansons qui n'aurait jamais dû voir le jour. Mais on le prend comme il est, avec sa spontanéité et son envie, sa grâce et sa foi. Dylan avait enregistré dans sa cave avec The Band, pour tuer le temps, des vieilles chansons traditionnelles. Blu & Exile se font plaisir sur les samples les plus faciles du monde. Ils se contentent du plus simple : un sample, un beat, un flow. Et le résultat est simplement ce qu'on a entendu de mieux en rap depuis une paye. Voilà les <i>Basement Tapes</i> du hip hop, une œuvre déjà incontournable, parce qu'elle dépasse simplement le cadre du rap, et l'ancre un peu plus dans la musique américaine.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-64381685034707169852012-01-02T14:51:00.000+01:002012-01-02T14:51:42.546+01:00Jeff Mangum, itinéraire d'un mythe<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-thJ9823gspk/TwG2Uyx3iOI/AAAAAAAABS0/BgzjNhxHPc0/s1600/jeff-mangum-300x375.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-thJ9823gspk/TwG2Uyx3iOI/AAAAAAAABS0/BgzjNhxHPc0/s320/jeff-mangum-300x375.jpg" width="256" /></a></div><br />
C'était comme le plan marketing parfait, orchestré de main de maitre pour créer un mythe. Disparaître sans raison, au sommet d'une gloire précaire, après avoir défini la musique indie, fait pleurer Pitchfork et influencé le monde entier. S'évaporer, retourner à l'état d'inconnu, d'anonyme errant quelque part à Athens, Georgia. Jeff Mangum est de ces disparus, de ces gens qui manquent. Ses raisons ? La célébrité n'est pas facile à vivre, son nouveau statut d'idole est trop dur à assumer. Il est épuisé par les tournées et les concerts. Jeff Mangum euthanasie Neutral Milk Hotel, il laisse ses amis continuer dans leurs coins, avec The Gerbils, The Olivia Tremor Control ou Elf Power. Mais pour lui, c'est fini. La musique, il la fera de loin, dans l'anonymat. On ne cite plus son nom. Il est présent chez Major Organ and the Adding Machine, mais il se fond dans la masse. Il tourne un peu, pour s'amuser, avec ses amis des Music Tapes, pour ne pas perdre la main. Mais il n'existe plus en tant que Jeff Mangum de Neutral Milk Hotel. Il devient un second couteau d'Elephant 6, son label. Jeff est épuisé nerveusement, alors il disparait.<br />
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Puis réapparaitre ensuite, à petite dose, tout doucement. Quelques reprises émergent entre les bootlegs. On s'use les oreilles sur son dernier concert à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Chris Knox l'avait invité, il ne pouvait pas refusé. Alors il joue, comme d'habitude, ses chansons. Il explique qu'il était au bout du rouleau, les gens se taisent, hésitent même à applaudir. Jeff lance un froid et désespéré "<i>ce sont des choses qui arrivent, ne vous sentez pas mal pour moi, ça devait arriver, c'est arrivé, tout va bien</i>". Point final. C'était en 2001. Depuis, on pleure et on attend. On continue de vouer un culte à <i>In The Aeroplane Over The Sea</i>, sans vraiment savoir pourquoi, on continue d'y croire, à un retour du messie de l'indie, de l'homme au cheveux gras et aux pulls de Noël.<br />
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En 2009, Chris Knox fait une attaque. Il y passe tout près, à la limite d'y rester, ses amis lui font un disque. Et, Jeff Mangum réapparait. Pour la première fois, on découvre en temps réel une nouvelle chanson de Jeff. Même si ce n'est qu'une reprise de Chris Knox, même s'il n'y a rien de surprenant, de nouveau, c'est la renaissance de l'espoir. Huit ans sans un mot, et Jeff Mangum se rappelle aux cœurs de tous, consolidant par la même occasion son statut de quasi-génie. Cette courte chanson fait trembler les mains et vibrer les yeux de bonheur. Jeff est sorti de la lampe dans laquelle il était enfermé, et commence à exaucer les vœux des fans aussi désespérés que lui.<br />
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2011, pour des raisons obscures, Jeff Mangum réapparait complètement. Il revient à la lumière. Il revient sur scène, il chante, avec son inusable guitare les mêmes chansons. Il est le parrain du festival All Tomorrow's Parties cette année. Il y invite tous ses amis d'Elephant 6 et c'est comme un retour de quinze ans dans le passé. On trépigne d'impatience pour le coffret de rééditions en vinyle. Parce que dedans, il y a des chansons inédites, des titres jamais entendus. C'est comme de l'or, on se prend à rêver, en fermant les yeux, d'enfin entendre du <i>nouveau</i>. Après avoir passé des années à s'enfiler les bootlegs et les albums, à chercher des versions rares et à s'approprier les mots de Neutral Milk Hotel dix ans après leurs sorties, on va enfin pouvoir entendre du neuf. C'est la première fois qu'on peut <i>découvrir</i> réellement. L'émotion est grande. Cinq chansons vraiment nouvelles seulement. Et des concerts auxquelles on prie pour assister.<br />
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Pourtant, les chansons sont toujours exactement les mêmes. Les inédits ? Aucune surprise, ce sont des belles chansons qu'on rêvait d'entendre, avec la même émotion, le même phrasé, les mêmes intonations au bord de la fausse note, le même son criard. En concert, Jeff chante sa vie de la même façon, toujours avec la même hargne, mais entre un bootleg de 1997 et sa prestation à Occupy Wall Street il y a quelques mois, il n'y a aucune différence. A part les gens qui chantent en chœurs. Comme une communauté de croyants, dévoués et heureux, touchés par une grâce qu'eux seuls croient voir.<br />
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Rien de neuf, toujours les mêmes setlists, avec une cover de Roky Ericson ou de Daniel Johnston intercalé entre les chansons de Neutral Milk Hotel. La force de Jeff Mangum, dans cette histoire, c'est la nostalgie qui va avec ses chansons. La puissance des chansons, c'est le souvenir et l'impatience qui volaient autour. Ces chansons n'ont jamais été en vie que quelques années. Après, elles n'étaient que des souvenirs d'une époque révolue, elles existaient dans un coma confortable, entourées de la fumée aveuglante du mythe.<br />
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C'est parce que ses performances ont été fantasmées, que les chansons sont entrées dans les imaginaires, que les voir reprendre vie, presque dix ans après leur mort clinique, avec la même vitalité, la même envie de se répandre loin de l'usure des tournées, que Jeff Mangum n'a jamais perdu son statut d'idole. Un statut de mythe qui l'empêche de se réinventer, de donner plus que ces cinq chansons d'il y a quinze ans. Il est prisonnier de la nostalgie, alors il rejoue les mêmes concerts, encore et encore. Le piège du souvenir s'est refermé au moment même où il est réapparu. Alors, la seule chose que l'on puisse espérer, c'est qu'il disparaisse à nouveau, et qu'on garde son retour éphémère comme un beau souvenir, un souvenir qu'on a vécu plutôt qu'une image fabriquée par la passion.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-61407618831321274792011-12-07T20:01:00.002+01:002011-12-07T20:01:43.981+01:00Décembre.La playlist de Noël. Avec du Aphex, comme d'hab, les horreurs de Bob Dylan pour chanter ton beau sapin, des chansons belles, des chansons niaises, des trucs bizarres. L'esprit de Noël, en somme.<br />
Bonne écoute !<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiodQd-JN2wio_OwPtgtvQMx7nralf93LgkNhBlwMtuqBNRVbYxEedSBYyGLgcf8AnY5npEMHq2nGeJ7Z6lb_m0B-CDOwEkXz0jTxZ_2Aecg2ZehhQVDUCDglfS3j4yr2ThzM9LtK95OnvJ/s1600/366173-socalled.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiodQd-JN2wio_OwPtgtvQMx7nralf93LgkNhBlwMtuqBNRVbYxEedSBYyGLgcf8AnY5npEMHq2nGeJ7Z6lb_m0B-CDOwEkXz0jTxZ_2Aecg2ZehhQVDUCDglfS3j4yr2ThzM9LtK95OnvJ/s400/366173-socalled.jpg" width="400" /></a></div><br />
Il y a une vieille histoire juive, une de ces histoires dont on ne peut tester la véracité, une histoire qui se déforme au fil des années, de bouche en bouche. Un homme donc, arrive à Ellis Island, les yeux rivés sur New York. Comme beaucoup de juifs, il fuit son pays pour le rêve américain. On lui demande son nom de famille, préambule aux nombreuses questions posées par l'immigration. Il répond "My mother was called so". Ma mère était ainsi appelée. "Appelée comment ?" répond l'agent des douanes. "My motter was called so". Et ainsi de suite. Ou plutôt, "My mother was Kolsow". On pourrait aussi raconter l'arrivée de Sean Ferguson<i>-Shayn Fargesn</i> ("J'ai oublié", en yiddish), mais ce n'est pas le propos.<br />
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Avec cette histoire de grand-mère, on pourrait penser que Josh Dolgin est devenu Socalled à cause de cette blague. Pas du tout. L'histoire est bien différente. Josh aimait James Brown, la musique classique, le jazz et surtout le funk. Un jour, il a entendu Snoop Dogg et Dr Dre balançer leurs flows sur quelques instrus bien senties. Josh est devenu Heavy J, "un nom un peu nul" avoue-t-il. Le rap comme une évidence. Un compère de studio l'appelle "socalled Heavy J", il laissera tomber la deuxième partie de son nom pour garder le Socalled. "Soi-disant", et le nom est bien choisi.<br />
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Troubadour des temps modernes, à la fois MC, accordéoniste, photographe, pianiste et magicien, Josh Dolgin touche à tout. Comme s'il était un soi-disant rappeur, musicien, prestidigitateur ou qu'importe. Et dans l'histoire, il est aussi l'inventeur du hip hop klezmer. Quelque chose d'assez lourd à porter. Pourtant, l'itinéraire coule de source. Socalled découvre la musique juive par des moyens détournés, c'est le rap qui l'a amené au klezmer. Josh cherchait des sons à sampler pour faire du rap. Il est tombé au hasard sur un disque de théâtre yiddish, sur les chansons d'un cantor, et des mélodies hassidiques.<br />
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Et, doucement, il a tiré le fil et déroulé l'histoire de la musique juive. <i>"J'ai commencé à collectionner d'autres disques, puis peu à peu, j'ai voulu en savoir plus sur cette musique. J'ai commencé à aller aux festivals et à rencontrer les gens qui en jouent encore aujourd'hui. Cool, cette musique vient d'Europe de l'Est, donc ça m'a ouvert les portes de la musique roumaine, serbe, ukrainienne, russe, bulgare et toutes ces musiques… La musique tzigane aussi, et toutes les influences du klezmer"</i>. Et cette culture a disparu. <i>"Je récupérais des vieux vinyles pour trouver ces trésors inconnus de notre passé. On ne les entends ni dans les films, ni à la radio… Personne n'en parle ! Tout le monde connait Duke Ellington, mais qui a déjà entendu parler de Abe Schwartz ? Et de tous ces compositeurs qui ont écrit des chansons incroyables, de la poésie"</i>. Alors, à force d'utiliser ces mélodies comme fondation de son groove, Socalled redonne une vie à ces airs oubliés.<br />
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Quand on y réfléchit, la musique juive n'est pas si différente du hip hop. D'un ghetto à l'autre, d'Europe de l'Est au Bronx, c'est un peu la même histoire : faire de la musique avec ce qu'on a. <i>"Les gosses n'avaient pas d'instruments, ils ont commencé à faire de la musique avec des platines, qui sont plus faites pour écouter de la musique qu'en jouer. Et parce qu'ils étaient créatifs, ils ont créé tout un art avec ce qu'ils avaient. Du graffiti, de la poésie, de la musique, de la danse… C'est incroyable, tout ça vient de rien. Et c'est souvent de là que viennent les trucs géniaux !".</i><br />
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Côté juif, c'est sensiblement la même chose. <i>"Les juifs étaient intégrés de force dans l'armée . C'est là qu'ils ont eu des clarinettes, des trompettes ou des tambours… Ils devaient jouer dans les groupes de l'armée. Puis ils n'étaient pas vraiment autorisés à travailler, mais ils avaient le droit de jouer de la musique. Pas seulement pour les juifs, mais pour les populations non-juives aussi. Et dans ces conditions de misère et de souffrance, qu'est-ce que tu veux faire ? Tu veux t'amuser ? Tu veux faire la fête ? Alors tu fais une musique funky qui te fait danser pour des journées entières ! Des chansons que les gens peuvent chanter tous ensemble. Des chansons à boire, des chansons plus spirituelles…"</i><br />
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Et pour pousser la comparaison un cran plus loin, il y a les <i>badkhonim</i>. Dans un mariage, pour amuser son monde, un gars balance les rimes qui lui sortent par la tête sur un fond de musique. Il parle de la mariée, du marié, de la vie, des gens, de tout. De l'improvisation, <i>"c'est exactement la même chose que le freestyle en hip hop"</i>.<br />
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A force de rechercher des samples, de s'intéresser à cette culture, Socalled en est devenu un des ambassadeurs. Il a maintenant une centaine de chansons en yiddish à son répertoire. Elles attendent gentiment dans un carnet d'être enregistrées.<br />
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Mais Josh procède en fait à un travail de fond. <i>"La chanson UNLVD, c'est une mélodie hassidique. Tu ne penses pas "oh, c'est une mélodie hassidique !". Tu te dis "oh c'est une chanson bien prenante". Ou même, "You are Never alone" avec ses lai lai lai, c'est une chanson hassidique aussi. C'est plus facile à écouter si ça sonne familier. Avec un beat, ça devient familier sans diluer la puissance de la mélodie".</i> Et tout ça joue sur le subconscient. Et peut-être qu'à force, cette musique oubliée regagnera ses lettres de noblesse.<br />
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D'ailleurs, le mouvement semble enclenché. Avec David Krakauer ou John Zorn, la musique juive a pris un tournant. Comme si elle se modernisait ; même au cinéma, on en entend. <i>"Ce qui est cool, avec </i>A Serious Man<i>, c'est la chanson de Sedor Belusky qu'on entend tout le temps. C'est le premier film hollywoodien avec une vraie chanson yiddish dedans !"</i>. Pour la petite histoire, c'est Fyvush Finkel, figure emblématique du théâtre yiddish, qu'on voit dans le court-métrage qui précède le film. Et c'est Finkel qui est samplé sur le "Ikh Bin a Border" de Socalled. La boucle est bouclée, le yiddishland est un petit monde dans lequel chacun se débat pour sauver une langue, et surtout une culture. Lorin Sklamberg des Klezmatics rangent les enregistrements à New York, au YIVO Institute of Jewish Research, on stocke des livres que personne ne lira jamais à Amherst, au Yiddish Book Center. Mais la musique résonne encore.<br />
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Josh raconte cette histoire, <i>A Gilgul Fun a Nign</i>, la migration d'une mélodie. Cette mélodie, un paysan l'a entendu d'un berger qui sifflotait, il l'amène à la ville, où le Cantor l'entend à un mariage, et quelqu'un l'entends ensuite dans un théâtre et cette petite mélodie siffloté inconsciemment devient une vraie chanson, un standard. "<i>C'est mon histoire"</i> sourit-il. Et elle est bien loin d'être terminée.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-48853322527064637912011-11-25T13:18:00.002+01:002011-11-25T13:18:41.492+01:00Funeral Home.Pour patienter un peu, Jad Fair et Daniel Johnston t'expliquent que tu vas mourir un jour. C'est pas en rythme, c'est faux, c'est moche, mais c'est gigantesque.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/IlC89T3NVnQ" width="420"></iframe>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-81438212085004882822011-11-08T23:09:00.002+01:002011-11-08T23:09:44.089+01:00Turned off<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.mediafire.com/?rlcdif07gxw6umw"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOtxsJOHbpCt-m-4JMoy_oTsM0TYOLuJoap8iOZIx13MHkZ3ABREqSz7o_P1cEqy2JGvjlVdXlHV-Pmxc96t3ZlCTbJtt6_TtB6ySlXJjWVCSd7WLBP5S-9p_cQHvVkdH9Ogkp45_VitU/s1600/klangminialbum3.jpg" /></a></div>
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Klang sonne comme une rupture, le contraste entre deux états, la nudité d'un instrument face au silence, le détail d'une imperfection, la simplicité. En 1999, Donna Matthews romps avec Elastica pour donner naissance quelques années plus tard à son nouveau groupe : Klang.<br />
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C'est un cheminement vers l'essentiel, le minimalisme, le mouvement perpetuel d'une mélodie, un rythme. Tout se ralentit, le silence se fait, le regard se perd. "No Sound Is Heard" ressemble à une absence, ce moment ou on peut comtempler avec admiration un détail insignifiant ou simplement couper ses sens et s'enfermer dans un cocon imaginaire. Une musique qui accompagne le silence et stoppe le temps, du slo-fi hypnotisant ; souvent une simple boucle, légère comme une boule de poussière qu'on balaie, qui sert de support à des arrangements simples et métalliques, sortis d'un tiroir longtemps oublié où ils commencaient à rouiller. La voix de Donna Matthews, aérienne, est portée par cette petite procession poussiéreuse et imperturbable.<br />
<br /></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-64711002593932831622011-11-08T21:14:00.000+01:002011-11-08T21:14:09.813+01:00Novembre.Il fait nuit tout le temps, en novembre. Alors une petite playlist pour se réchauffer. Y a plein de trucs biens dedans, mais j'ai pas le courage de les détailler.<br />
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<object height="400" width="200"><param name="movie" value="http://grooveshark.com/widget.swf" /><param name="wmode" value="window" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="flashvars" value="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=62805551&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0" /><embed src="http://grooveshark.com/widget.swf" type="application/x-shockwave-flash" width="200" height="400" flashvars="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=62805551&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0" allowScriptAccess="always" wmode="window" /></object>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-84323443337595720062011-11-03T14:08:00.000+01:002011-11-03T14:08:16.370+01:00Jetlag.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://nodata.tv/27985"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw9wqz-oyk_G96QkJXR74pR7tSkyOsI_27WtH72rQOz3nI0VLgeha-Bk-9Z_bVpkxy6NKbztDRozwsGU08vewALeXJLMWP8SIwOMi2BH9BCwTppSly50RZkaRWuF1r5-f1MqAUBnZqlyED/s320/193531.jpg" width="320" /></a></div><br />
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L'an dernier, The Black Dog s'amusait à recréer les dédales sonores des aéroports. Plus qu'un hommage à Brian Eno, c'était l'angoisse qu'ils agençaient, à grands coups de bruits de fond flous et de palpitations comme le brouhaha d'un terminal. Entre les retards incessants, les annonces ininterrompues et le manque de sommeil, <a href="http://brainfeedersandmindfuckers.blogspot.com/2010/05/air-force-one.html"><i>Music for Real Airports</i></a> était assez anxiogène pour rappeler les dizaines d'heures perdues en translation dans les aéroports, dans ces tubes de fer qui volent et dans diverses gares. Mais il manquait quelque chose, et à y regarder de plus près, c'était très simple. Si les aéroports sont ces rouleaux compresseurs, ces catalyseurs de migraines, pourquoi s'infliger un album qui reproduit cet état ? <br />
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Tout ce que l'on cherche dans ces éternités d'attente, c'est à tuer le temps, c'est fuir ces bruits continus qui s'abattent sur les oreilles. Il y a de nombreux moyens pour se vider la tête. Un magazine un peu idiot, un bon livre, se cacher derrière son ordinateur, et l'indéboulonnable musique, à jouer plus fort que les sons d'ambiance trop réels de l'aéroport. Paradoxalement, on ajoute une couche de bruit au bruit, on offre une opportunité de plus aux maux de tête de s'infiltrer dans le cerveau, mais la musique a ici quelque chose de salutaire : elle distrait. Dans ces états de fatigue extrême, elle est une porte de sortie. Elle est un moyen de s'échapper du tohu-bohu. On se concentre sur ce qu'on écoute, on y réfléchit, on se retrouve bizarrement à esquisser quelques hochements de têtes et quelques déhanchés.<br />
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Alors, comme pour se rattraper d'avoir infliger au monde entier les angoisses du voyage avec leur album précédent, The Black Dog se reprend sur <i>Liber Dogma</i>, comme s'ils avaient compris que la véritable musique des aéroports, c'est celle qu'on écoute au-dessus du bruit. Il faut que celle-ci soit parfaitement lisible pour ne pas se confondre avec l'ambiance alentour, les bips et les annonces de voix mécaniques. Il faut aussi qu'elle soit dense et grave, pour recouvrir complètement le bruit de fond. Enfin et surtout, il faut que cette musique soit assez entrainante pour vous permettre d'oublier où vous êtes, que vous attendez depuis deux heures que votre compagnie vous donne un signe de vie, que le personnel de l'aéroport nettoie la neige de la piste de décollage ou simplement que l'interminable ligne d'attente bouge d'un millimètre. <br />
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<i>Liber Dogma</i> balance alors sa techno puissante comme une évidence. Peut-être bien que je suis là depuis des heures, complètement à bout, fatigué d'être assis, les jambes endolories et des cernes aussi noires que l'asphalte, mais dans mes oreilles, il se passe quelque chose de plus fort. Les beats prennent le dessus sur la fatigue, on retrouve presque ces sensations magiques de fin de festivals, où qu'importe le rythme, on danse de la même façon, comme un robot. <i>Liber Dogma</i> tapisse sa marche infernale de petits détails qui fabriquent l'addiction, une orfèvrerie assez discrète mais primordiale, comme si Autechre tapait dans la techno. Cette précision du glitch, ce sens du détail forme un ensemble plus grand et imparable, comme si The Black Dog, sans même le vouloir, avait inventé la "<i>Music to forget you're stuck in a real airport</i>". <br />
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The Black Dog a donc sorti le 24 octobre dernier son <i>Liber Dogma</i> chez <span class="st">Soma Recordings</span>. Et même si ça ne dure qu'une petite heure, ça reste une petite d'heure d'attente tuée.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-33672407119910723832011-10-29T22:30:00.000+02:002011-10-29T22:30:10.214+02:00The doors of Perception.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7DkqeQ-reo_bBIUnn095WXmrpXopJpds1ouzFFSV-eDamgW4uv5yH6lQVtI5roGdaljEI1pq-WWFjNAGW21zfOEddrl7kH9UxDyCz0ki90xubbvpEERS52aQmzNVTW12hGTwrnL_-p3xv/s1600/atlas-sound.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="258" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7DkqeQ-reo_bBIUnn095WXmrpXopJpds1ouzFFSV-eDamgW4uv5yH6lQVtI5roGdaljEI1pq-WWFjNAGW21zfOEddrl7kH9UxDyCz0ki90xubbvpEERS52aQmzNVTW12hGTwrnL_-p3xv/s400/atlas-sound.jpg" width="400" /></a></div><br />
La parallaxe, c'est l'influence du mouvement, c'est la perception d'un objet qui change parce que la position a changé. C'est regarder d'un autre angle et ressentir différemment. C'est une histoire de subjectivité pure. La réalité reste ce qu'elle est, un bloc immuable et qui n'évolue que dans un sens, si elle évolue. La parallaxe, c'est un regard neuf, c'est court-circuiter la réalité en tant que telle, c'est lui offrir un visage nouveau. C'est refuser de suivre le courant et de se résigner à une seule vision. La parallaxe, finalement, c'est l'incarnation de l'idéalisme, un mouvement perpétuel qui permet de toujours croire. On tourne et on tourne, on reconsidère sans arrêt, comme un déni flagrant de réalité. <br />
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Bradford Cox serait le roi de la parallaxe. Il est l'incarnation de ce paradoxe entre l'immuable et le mouvement. Les choses restent les mêmes, seule la façon de les regarder change. L'objet immobile, c'est lui-même. C'est sa voix, sa perception de la musique, ses mélodies, son approche des mots, sa façon de les étirer. Le monolithe, c'est sa musique. Au commencement, elle était bruyante, noyée dans des élans de saturations et d'effets. C'était la folie de <i>Cryptograms</i> et la force du mur du son, un grand classique remis au goût du jour par Deerhunter dix ans après Sonic Youth. Et peu à peu, Deerhunter s'est épuré. <i>Microcastle</i> et sa pop, son "Agoraphobia" bien trop tubesque pour extirper la cire des oreilles comme avant. <i>Halcyon Digest </i>en point d'orgue de cette évolution, Deerhunter n'est plus le groupe aventureux d'antan. Mais il y a une constante dans l'histoire : la force de la musique, qu'importe sa forme. Si la musique de Bradford Cox devient plus lisible, elle demeure la même. Elle est hantée de la même sensibilité, qu'importe le niveau de distortion.<br />
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On pourrait appliquer le même cheminement à Atlas Sound. Seul, Bradford Cox s'est amusé à expérimenter. On se noyait de bonheur dans <i>Logos</i>, on se perdait dans ses <i>Bedroom Databank</i>, entre expérimentations parfois peu intéressantes et chansons folk à fendre le cœur. <i>Parallax</i> conclue la route. Bradford Cox opère un nouveau changement de perception sur la même entité : sa sensibilité. Oui, <i>Parallax</i> est bien gentil, clair et lisible. Il est un album trop facile, trop <i>catchy</i>. Danser aisément sur "Angel is Broken", pleurer aussi, un peu, sur "Te Amo". Mais l'important est bien ailleurs. Parce que, qu'importe la forme, le fond demeure le même. C'est Bradford Cox qui chante la bande son de n'importe quel état d'âme, n'importe laquelle des humeurs, comme s'il sondait les sentiments mieux que tout le monde, savait les exprimer en trois accords et quelques mots. C'est toujours la fibre même sa musique qui s'impose.<br />
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Bradford Cox ne cesse jamais d'opérer parallaxes sur parallaxes. Il offre toujours un regard nouveau sur ce qui, au fond, reste profondément identique. Et nous, dans l'histoire, on a beau regarder cela dans tous les sens, on se retrouve toujours les bras ballants devant une telle sensibilité. Alors on abandonne lentement nos analyses trop poussées sur Bradford Cox. Tant qu'on ressent sa sensibilité résonner au plus profond de son ventre, les attraits de sa musique n'importent pas. Et c'est ça le plus beau, dans ces histoires de perceptions. A la fin, on finit par oublier toutes ces histoires de parallaxe. Au lieu de remodeler la réalité en changeant d'angle, on ferme les yeux et on l'embrasse totalement. <br />
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Bradford Cox offre <i>Parrallax</i> chez 4AD. La preuve que Bradford Cox ne tourne plus autour du sujet et va directement à l'essentiel.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-44231432795794285322011-10-18T10:00:00.003+02:002011-10-21T02:03:00.514+02:00Things Have Changed.<div style="text-align: center;"><b>Bob Dylan - Le Zénith Arena, Lille, le 16 octobre 2011</b></div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Aty8yDONI6Q973oNSarqhno22Iesr9PXQ8H9HczavFbKeeHrifTdXhBWWa6xpcGlHCV5Iz-gCkv8Nn8uteCecHpmOXmBjc921SRtkkmqm-o_N5gtVfxXzlZVRDbyCH26X9AdGNuIGUls/s1600/1588518_3_3907_bob-dylan-en-concert-en-australie-le-25-avril.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Aty8yDONI6Q973oNSarqhno22Iesr9PXQ8H9HczavFbKeeHrifTdXhBWWa6xpcGlHCV5Iz-gCkv8Nn8uteCecHpmOXmBjc921SRtkkmqm-o_N5gtVfxXzlZVRDbyCH26X9AdGNuIGUls/s400/1588518_3_3907_bob-dylan-en-concert-en-australie-le-25-avril.jpg" width="400" /></a></div><br />
<div style="text-align: center;"><i>"It's halloween today, I have my Bob Dylan mask on"</i><br />
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<div style="text-align: left;">C'était un soir de 1964, au Philharmonic Hall de New York. Dylan a encore les cheveux fous et le regard flou. Il joue encore de la guitare, enchaîne mécaniquement les accords, enfile les blagues absurdes et manque d'exploser de rire après chaque vers qu'il déclame. Bob Dylan s'amuse terriblement sur la scène, avec ou sans Joan Baez, et il instaure une distance vis-à-vis de l'audience avec son humour. La musique est si simple et spontanée que des larmes de bonheur.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">C'est le masque qu'il revêt en 64, le masque de Bob Dylan, jeune premier joufflu, meneur d'une révolution fantasmée, pourfendeur imaginaire d'inégalités réelles, prophète trop timide pour dire la vérité. Ce masque lui va si bien qu'il le gardera des années. Les traits évolueront légèrement. Les joues se creuseront avec la drogue, les cheveux pousseront de manière encore plus désorganisée, le regard ne cessera de s'embuer avec les années.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Il rendra ce masque un jour de juillet 1966. Une moto dans le fossé et Bob Dylan redevient Robert Allen Zimmerman, son visage change. La barbe apparait, le chapeau aussi. <i>The Rolling Thunder Revue</i> commence, et Dylan devient un "entertainer", quelqu'un qui fait danser les gens en chantant faux, en hurlant, avec sa troupe de joyeux troubadours. Maquillé, bariolé, Dylan se masque à nouveau, d'une couche d'artifices bien visibles, cette fois, comme pour affirmer cette distance grandissante entre lui et ses adorateurs.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Cette distance, c'est la clé du personnage. Pas de l'homme. Dylan a toujours été dans la mise en scène. De grand comique à clown chantant, de 1964 à 1976, il a embrassé de nombreuses formes pour tromper, pour semer la confusion, pour fuir. Il se convertit au catholicisme comme un ultime pied de nez, il énerve avec ses albums, il impose le trouble. En 1979, la question devient évidente avec <i>Live at Budokan</i> : pourquoi tourne-t-il encore ? Pourquoi arpente-t-il toujours les planches, alors que sa voix est encore plus insupportable que d'habitude, qu'il transforme ses chansons et qu'elles deviennent impossibles à reconnaitre. Un pourquoi qu'il traîne depuis le début du <i>Never Ending Tour</i>, la tournée sans fin, entamée en 1988, et qui s'arrêtera en même temps que le cœur usé du gamin de Duluth, Minnesota.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">2011, Dylan tourne toujours. Il n'arrête jamais. Adieu les épis ébouriffés, adieu les lunettes de soleil. Il a maintenant un chapeau blanc enfoncé sur la tête. L'archétype du new yorkais est devenu un riche propriétaire terrien du sud, avec des touches de gringos, une sorte de Don Diego de la Vega moderne, sans le masque de Zorro. Ce masque, on y revient toujours. Mais ce nouveau visage de Bob Dylan, tellement loin des années 60 qu'on pleure qu'importe notre âge, sème le doute. Est-ce vraiment Bob Dylan ? Est-ce vraiment celui qui me fait pleurer quand j'écoute ses concerts de 1966, avec ses Visions of Johanna et ses Just Like a Woman ? Non. Les choses ont changé, le temps a passé, Bob Dylan est un autre. Il n'a plus son "Bob Dylan mask" d'antan, il est ailleurs.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Une fois de plus, il marque la distance. Il était maladroit et timide avant, maintenant, fort de ses cinquante années de carrière et de tournées, il n'en a que faire des gens. Il arrivera sur scène, ne débitera pas un mot, pas un bonjour, pas un au revoir, pas un merci. Il présentera rapidement ses musiciens, simplement par politesse. Enchaîner ensuite les chansons, rapidement, sans grâce, sans génie. Et si, finalement, Bob Dylan n'était pas arrivé, avec ce <i>Never Ending Tour</i>, à ce qu'il a toujours voulu : faire du rock'n'roll et du blues comme Chuck Berry et Hank Williams. Habillé comme le plus beaux des escrocs, il s'amuse sur scène, les jambes écartées, l'harmonica dans une main, le micro dans l'autre, il débite ses chansons sans rythme précis. Les vestes blanches de son groupe rappellent les pires moments des orchestres de mariage. Toutes ses chansons, tous les hymnes folk deviennent des blues entêtants. C'est sur ce terreau bien noir que Robert Zimmerman s'amuse. Il est là pour son bon plaisir, à hurler sur "Jolene". Il ne touchera pas une guitare du concert. Il se contentera de son clavier au son d'orgue et de son harmonica pour envoyer son blues et devenir ce qu'il a toujours rêvé d'être : un <i>entertainer</i>, rien de plus.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Alors, à chaud, on se dit qu'on a perdu son idole. La grâce sera frôlée avec un "Not Dark Yet", mais on a quand même envie de pleurer sur <i>Blonde on Blonde</i> et "Gates of Eden". On aurait aimé entendre "With God on Our Side" ou "Desolation Row", on aura un "Things Have Changed" et un "Forever Young" comme réponse. Bob Dylan est en perpétuel mouvement, il s'assure de demeurer insaisissable. Comme s'il assénait au monde entier un : "les temps changent, mes bons, arrêtez de vous lamenter sur mon passé disparu". Bob Dylan revient à sa jeunesse, 50 ans après ses débuts. Il est ce "Mr Tambourine Man", prêt à jouer alors que les empires s'affaissent, que les fleurs fanent et que les idoles meurent. Et la réponse au pourquoi qui nous hante devient alors évidente : s'il est encore sur scène aujourd'hui, c'est simplement parce que c'est là qu'il existe encore. Bob Dylan est plus qu'un potentiel prix Nobel, il est plus qu'une idole rouillée qui déçoit sans cesse en concert, il est enfin ce <i>danceman</i> que la scène garde en vie.</div></div>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-49663145265517509482011-10-17T21:42:00.000+02:002011-10-17T21:42:54.909+02:00Comeback Thursday.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.wupload.fr/file/405360454/Chokebore_-_Falls_Best_" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="318" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhroV1Jg_ZA0G4Vnxsc5rs-R9DRhCKX-ptw9RmOG8Jxp0JcNhFoklZQyy1FHOVf9SvTZg5Im-Xi-zUQSxZakqmpG7rPpSa2PZ9UKtoMgPKnIhIIseu3GJr06WQvP-LohSQzn3rWZGekJhWu/s320/chokebore-falls-best.jpg" width="320" /></a></div><br />
Il y a toujours un vilain doute derrière les reformations. Toujours l'ombre du mesquin plan financier, se remettre ensemble pour s'en coller plein les poches. Les Pixies, Leonard Cohen, et tous ces tristes exemples de retours ratés sur la scène et sur disque ont occulté des réussites tonitruantes. Swans l'an dernier, qui a déchaîné les Dieux sur album et live ensuite, par exemple. My Bloody Valentine qui, malgré l'âge, balance toujours les 130 décibels syndicaux.<br />
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Il faudrait donc connaître les raisons profondes des reformations. Refaire de la musique ensemble paraît la plus logique. Mais il faut croire qu'elle est rarement le moteur de ces tournées, ces retours après des années de silence. Parce que souvent, les artistes en question continuent d'arpenter les salles sous leurs noms. C'est ce qu'avait fait Troy Von Balthazar après la fin de Chokebore. Deux excellents albums, et un retour à Chokebore. Ce n'est rien de le dire, il est la pierre angulaire du groupe. C'est sa voix pleine de tourments et de vagues qui insuffle à Chokebore sa force émotionnelle.<br />
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Le paradoxe, c'est qu'on retrouvait ces constantes sur les travaux solos de Troy. Alors, pourquoi un retour à Chokebore ? Simplement parce que l'équilibre sur le fil, un pied dans le vide et l'autre solidement attaché, n'existe qu'avec un groupe. Se mettre en danger, aller chercher chez les autres les limites même de sa musique, la remettre en question. Et on retombe sur Swans. Sur scène, Michael Gira lance des regards noirs à ses musiciens, il les fusille, les presse, il extirpe d'eux toute leur énergie, toute leur force. Il fait tout pour les faire exploser. Et la violence des concerts, l'extrême force de Swans, vient de là. Elle vient du groupe. C'est ensemble qu'on va le plus loin.<br />
La différence entre Troy Von Balthazar seul et avec Chokebore est là. Sa musique devient plus ardente et brûlante, et l'on pleure sur les illuminations habituelles qui parsèment les sombres accords des guitares. Après tout, qu'ils fassent ça pour l'argent ou pour la beauté du geste, qu'importe, tant que l'illumination demeure.<br />
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Avec un nouvel EP, <i>Falls Best</i>, chez Vicious Circle, Chokebore retrouve son équilibre précaire, et donc sa force première.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-26214030073660504152011-10-10T14:55:00.001+02:002011-10-10T14:57:09.768+02:00Octobre. Pour cette petite playlist d'octobre, on vous a mis un peu de nouveautés avec l'excellent nouveau titre de Four Tet, un titre du nouveau Martyn, du dubstep tout bête de chez Brainfeeder, du Kuedo, nouvelle sortie chez Planet-Mu et un titre du dernier Walls chez Kompakt (que des beaux labels quoi). Et pour compenser les obscures choses que Vianney met toujours (Orphx, c'est super chouette), un peu de Lou Reed, un titre magnifique de Thanksgiving le pote de Phil Elvrum, et une cover de Daniel Johnston par David Snug. C'est super underground. Avec cette playlist, tu pourras briller en société.<br />
Alors, la bonne écoute.<br />
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Donc, j'étais à Boston il y a quelques mois. Sur les City Hall Plaza Stairs, une bande comme ça. Ils arborent tous des t-shirts Star Gang, et la casquette des Red Sox, accessoires obligatoires. Pour des raisons pas très intéressantes, je me retrouve à papoter avec ces gars là. L'un d'eux me dit "mec, si t'aimes bien le hip hop, si t'aimes bien le bon son, check le gars là, et retiens ce nom : Moufy". Il mime "Moufy", comme "mouth" en pointant sa bouche. J'essaie donc de retenir. Il continue avec un "si vous aimez bien fumer un peu d'herbe, vous vous faites un pétard, et vous écoutez ça, ce serait mortel", et il commence cette petite danse un peu ridicule.<br />
Une fois rentré, j'ai totalement oublié le nom, mais pas la rencontre. Alors je me creuse les méninges pour essayer de retrouver. Il m'aura fallu quelques semaines, à arpenter les recherches aléatoires sur youtube. Et enfin, j'ai trouvé. Au départ, je trouvais ça un peu ridicule, pas très bon, pas très inventif. Mais le côté "j'ai ma casquette des Red Sox vissée sur la tête" quoiqu'il arrive m'a plu.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/bHj-Og_YZDo" width="560"></iframe><br />
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Mais voilà, à force on s'y fait. Ce "Boston Lights" incarne le hip hop primitif, un peu de groove, une instru totalement artificielle façon foire du trône à Hondschoote, et un discours primaire chantant l'amour de Boston, on l'a au corps, on la défend, "Massachussets til I die". Une idée de gang, des frères jusqu'à la mort convoqué par Boston pour crier haut les couleurs de la ville. C'est assez étonnant l'attachement profond pour Boston. La ville est agréable, certes, mais là-bas, tout le monde a sa casquette au B rouge, les affiches félicitant les Bruins pour la Stanley Cup sont partout, Kevin Garnett te vend des glaces sur des panneaux publicitaires. Boston, ville sportive, et surtout ville de supporters fidèles. Et le sport, c'est le moyen d'exprimer son espèce de patriotisme pour sa ville. C'est bête, mais assez frappant tellement la passion est débordante. Tout est résumé par un radical : "You ain't got no sense of pride we don't want you on our side !".<br />
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Moufy a un album, en téléchargement gratos (<a href="http://www.youtube.com/redirect?q=http%3A%2F%2Fhulkshare.com%2Fz778pcebk7ee&session_token=E3DklYIu7PNPWq99qkpR0z8FJXh8MTMxODEwODA1NUAxMzE4MDIxNjU1">ici</a>), que vous pouvez d'ailleurs éviter d'écouter tellement c'est moyen. Sauf que "Boston Lights" et sa fougue, son taux de haine parfait, qui débite des âneries sur comment Boston c'est la meilleure ville du monde, je trouve ça sacrément cool. Bon ? Non. Juste cool. Puis "New England what's up ?", hein.Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-876981221481979582011-10-04T14:39:00.000+02:002011-10-04T14:39:17.273+02:00בובע-מעשה (Bubbemeyses!) part. 8.5 : The Klezmatics.Pas un vrai Bubbemeyses, mais une petite vidéo filmée par la NPR, un petit concert dans une bibliothèque, avec les <a href="http://brainfeedersandmindfuckers.blogspot.com/2010/06/serious-man.html">Klezmatics</a>, leur amour de Woody Guthrie (ils viennent de mettre en musique deux de ses textes) et du yiddish, avec la merveilleuse voix de Lorin Sklamberg, une chanson de Vilnius, une belle chanson, une chanson où l'on boit pour oublier la guerre. Avec de la clarinette, de l'accordéon, du saxophone et des flonflons. Et des laï-laï-laï. Des chansons yiddish, en somme.<br />
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<iframe frameborder="0" height="350" src="http://www.npr.org/player/embeddable/video/player.html?i=140818209&m=140870429" width="624"></iframe>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-7589396558553266432011-09-28T20:49:00.000+02:002011-09-28T20:49:33.599+02:00בובע-מעשה (Bubbemeyses!) part. 8 : Leshone Toyve !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlBXFgBflKwDrF-XwKxGx9uFPAPq1Xu94ug3cDTQlWutw8LF0FznNQjTHkeQOJ86CkwecyCg02umkpfxybmUNMfKg1UE3r6vezwO7t6NDuYb_9jYfEMQHNErEeTUjLUIciqUdQgZIO2Fzu/s1600/Rosh+Hashana+N.Y.+1911.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlBXFgBflKwDrF-XwKxGx9uFPAPq1Xu94ug3cDTQlWutw8LF0FznNQjTHkeQOJ86CkwecyCg02umkpfxybmUNMfKg1UE3r6vezwO7t6NDuYb_9jYfEMQHNErEeTUjLUIciqUdQgZIO2Fzu/s320/Rosh+Hashana+N.Y.+1911.jpg" width="229" /></a></div><br />
En yiddish, il y a une tradition qui résume assez bien l'état d'esprit et les défauts des juifs. Quand quelqu'un vous souhaite : "אַ גוט מאָרגענ" (a gut morgen, bonjour donc), il faut répondre "אַ גוט יאָר" (a gut yor, une bonne année). Parce qu'en réalité, il faut toujours souhaiter plus à celui qui vous souhaite quelque chose. Il faut toujours exagérer et en rajouter, jusqu'à transformer une matinée en année. Et comme ça, on conjure le mauvais œil. Et peut-être que si l'année est bonne, le messie va arriver.<br />
Parce que ça fait 5772 que les juifs l'attendent, le messie. Ça remet en perspective les bonnes années qu'on a souhaité des milliers de fois juste pour répondre à un bonjour.<br />
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Cette nuit du 28 au 29 septembre, c'est Rosh Hashanah, la nouvelle année. Alors deux petites chansons, pour rire, pour la route. Une en yiddish, le "Leshone Toyve" qui souhaite la bonne année.<br />
Et ensuite, le Shana Tovah, le classique, en hébreu. Et tout ça, c'est juste pour patienter avant l'épisode prochain sur Yom Kippur.<br />
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Leshone toyve, donc !<br />
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<object height="81" width="100%"> <param name="movie" value="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F24360586"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed allowscriptaccess="always" height="81" src="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F24360586" type="application/x-shockwave-flash" width="100%"></embed> </object> <span><a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs/leshone-toyve">Leshone Toyve</a> by <a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs">yiddishsongs</a></span> <br />
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<object height="81" width="100%"> <param name="movie" value="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F24359694"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed allowscriptaccess="always" height="81" src="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F24359694" type="application/x-shockwave-flash" width="100%"></embed> </object> <span><a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs/shana-tovah">Shana Tovah</a> by <a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs">yiddishsongs</a></span> Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-50882843480363315232011-09-22T23:26:00.001+02:002011-09-22T23:27:16.683+02:00It's-been-a-long-time Toy Warning<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"><b>Flotation Toy Warning (rencontre et concert) - Hospice d'Havré, Tourcoing</b></div><div style="text-align: center;"><b>Le 10 septembre 2011</b></div><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUVmli53nnSSHBml_U0bTBMvNUnrm8EQpLl9D1kXhr-MIa95BkRO2TNyxQ1o4ULUJQKYm9988iIqfmwjIs-KTfKLRF5cIav3PHmoNA8Rm6gUbAm4zi49FhVENOT01c_bsbmyacpANZlYZx/s1600/Capture-d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran-2011-09-13-a%25CC%2580-13.35.211-300x298.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUVmli53nnSSHBml_U0bTBMvNUnrm8EQpLl9D1kXhr-MIa95BkRO2TNyxQ1o4ULUJQKYm9988iIqfmwjIs-KTfKLRF5cIav3PHmoNA8Rm6gUbAm4zi49FhVENOT01c_bsbmyacpANZlYZx/s1600/Capture-d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran-2011-09-13-a%25CC%2580-13.35.211-300x298.jpg" /></a></div><br />
<div style="text-align: justify;">Il y a parfois un fossé entre la représentation d’un groupe, son aura et son image, et le groupe lui-même. Le contraste est saisissant entre les mains tremblantes et avides de l’adepte de Flotation Toy Warning et les mains tremblantes que les musiciens cachent. En arrivant dans le hall de la salle, quelqu’un demande s’il reste des places. La surprise est immense : oui, il reste des billets. Comme si le groupe était un mythe, comme si toute la métropole lilloise s’y retrouverait. C’est une évidence, Flotation Toy Warning fait partie de la catégorie des groupes qu’on adule. L’excitation est palpable, tout le monde se retrouve dans la – petite – salle et partage sa passion de ce secret qui n’en est pas un. Flotation Toy Warning a autour de lui le halo de l’adoration d’une communauté ébahie par <i>Bluffer’s Guide to The Flight Deck</i>. Et, après des années de silence radio, Flotation Toy Warning prend aussi la pression du retour. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div></div><div style="text-align: justify;">L’attente est indéfinissable. Tout le monde se croit comme dans un rêve, tout le monde se dit « enfin ». Derrière, le groupe se prépare tranquillement. Ils n’ont pas l’air stressé. Ils expliquent qu’ils sont excités à l’idée de rejouer après près de six ans d’absence. D’autant plus dans un pays où on les a toujours soutenus, que ce soit le label Talitres ou les admirateurs anonymes, ceux qui s’extasient juste en entendant prononcer le nom du groupe. Le culte autour de ce groupe reste flou. C’est sûrement ce choix de disparaître juste après être apparu, retourner dans l’ombre pour se protéger. Personne n’a pourtant oublié. Et ce retour apparait alors comme un miracle. Paul Carter le dira lui-même, juste avant d’entrer sur scène : « It’s-been-a-long-time Toy Warning ».</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">Avant cette plongée dans la lumière après des années dans une ombre confortable, il fallait poser la question fatidique. Celle que tout le monde a sur les lèvres, depuis six ans maintenant. La réponse fait trembler d’impatience. Il fallait commencer par le terrible « alors, à quand le nouvel album ? ». « No comment ». Parce qu’on le sait, on s’est fait une raison, Talitres sortira d’abord cinq jolis 45 tours, qui donneront naissance à l’album par la suite. Une date ? Bientôt, ou un jour, qu’importe. Mais alors, où étaient-ils pendant tout ce temps ? Ils ont exploré. Explorer autre chose, découvrir du nouveau, et surtout se ressourcer. L’obsession de la perfection, passer deux semaines pour être satisfait d’une seule mesure d’une seule chanson, travailler sa musique jusqu’à s’en écœurer. Flotation Toy Warning a été jusque ce point de non-retour. La perfection de <i>Bluffer’s Guide to the Flight Desk</i> a été comme une punition pour eux. Alors ils ont exploré. L’un est parti faire un film, l’autre a pris du temps pour restaurer de vieux livres, ils ont fait des enfants, ils ont vécu une vraie vie, sans jamais totalement s’éloigner de la musique, mais surtout sans devoir repousser les deadlines sans arrêt, sans devoir bloquer les idées, les empêcher de grandir dans leurs esprits. Il ont eu besoin de presque trois ans de pause, pour pouvoir recommencer à travailler ensemble, à jouer ensemble et surtout à prendre du plaisir ensemble. </div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">Les idées de Flotation Toy Warning sont toujours les mêmes, ils avouent ne jamais se forcer, ils laissent leurs imaginations faire leur musique. Même six ans après, on contemple toujours les mêmes atours, ces reverbs aqueuses et ces chants possédés, ses mélodies filantes. Leurs consciences ne leur dictent rien, c’est leur credo. Paul Carter explique que sur le prochain album, il y aura des titres plus joyeux, parce qu’ils sont plus joyeux maintenant. « Même si ce concept reste bien subjectif » amende Nainesh, le guitariste. C’est aussi simple que ça. Ils sont aussi libres que perfectionnistes, et c’est peut-être là que naît la magie de leur musique. On se dit alors que, quoiqu’il arrive, la patience paiera.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">Ils s’avancent donc sur la scène à même le sol de la salle. Ils n’ont pas joué depuis six ans, ils lancent le concert. Un sample commence. La batterie entre, et après une petite erreur de Paul Carter, qui avait commencé à chanter trop tôt, tout se cale. Les premières mesures de cette chanson décrivent tout le concert. Ils sont là, se sourient et c’est tout. On sent le bonheur de jouer ensemble transpirer dans chaque souffle, enfin, après tant de temps. Ils restent profondément accrochés à leurs chansons, ils ne prennent aucun détour. Rien de nouveau et quelques erreurs, certes. Un concert scolaire, certes. Mais l’important est ailleurs, il est dans la renaissance du groupe. Dès qu’il ne chante pas, Paul Carter contemple ses chaussures, la main sur le pied de micro. La tête basse, on l’imagine bien repenser à toutes ces années, à son premier concert avec son groupe, à sa première chanson. Et ce sentiment de retrouvailles irradie la salle. </div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">La boucle est bouclée quand ils concluent le concert sur « Even Fantastica », le titre originel, la fondation du groupe. Les souvenirs remontent, c’est comme une victoire sur l’attente, sur l’obsession qui a tourné à l’écœurement. C’est la joie retrouvée, pour le groupe comme pour le public.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">Les gens restent, attendent le groupe dans le petit hall. Ils arrivent, et tout le monde vient leur exprimer des « merci », lancer des compliments. Le concert n’était pas le concert le plus intense de l’histoire, ce n’était pas le plus beau, mais il venait couronner une attente longue de six ans. Alors tout le monde se retrouve comme une bande d’amis, on s’étreint presque, on demande des photos avec le groupe. En continuant la discussion entamée avant le concert dans les loges, le stress évaporé, le sentiment se confirme, ils sont bien là parce qu’ils en avaient envie. Parce qu’ils sont toujours mus par la même envie qu’au début, quand ils envoyaient des cassettes avec des titres de Neutral Milk Hotel pour obtenir un local de répétition.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;">Alors, le fossé entre le groupe et sa représentation chez ses adorateurs s’affaisse. Chacun a actualisé sa vision de son mythe. Flotation Toy Warning est peut-être un mythe de la musique indé, ils ont sûrement une aura dramatique à porter. Mais ils n’en sont pas conscient, ils préfèrent faire confiance à leurs imaginations et leur envie, et se laisser danser avec les vagues sur leurs lignes de flottaison, loin des heurts où ils ont failli se noyer il y a six ans maintenant.</div>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-75300501147667371302011-09-21T20:43:00.001+02:002011-09-21T20:43:49.748+02:00Mr. Avantgarde Folk<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.mediafire.com/?67kfxm8blxj1f72" target="_blank"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjjtXvWBsXSW7cjfZRUqlDIBjpuXp7wKforLjQoDH2MYeap4TNPX4gethdOkErfnTO4tZriE-T7U65fg1n0KZbbf_qVUTliYB0dqwY1DIBU7Dh6CIdTNCmZyHLPDCFJEfKAm2B-n_AcMU/s400/front.jpg" width="300" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Il y a quelque chose d'incroyablement moderne et à la fois traditionnel dans la musique de Kardeş Türküler tout comme dans leur pays d'origine, la Turquie, et plus particulièrement Istanbul, carrefour culturel en constante mutation.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
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La troupe folklorique à géométrie variable formée à l'université d'Istanbul en 1993 s'est démarqué des autres troupes universitaires par son métissage musical en célébrant la diversité ethnique de la turquie, mais aussi en réussissant l'exploit de moderniser ce cocktail culturel sans passer par des mélanges faciles mais réellement en poussant la musique traditionnelle à un autre niveau, une sensibilité plus en phase avec le présent.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
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Çocuk Haklı paru cette année est extrèmement riche en sons et humeurs ; envoutant, étonnant et énergisant</div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-41665681110069646412011-09-20T11:54:00.001+02:002011-09-20T11:58:17.795+02:00Oedipe Roi.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.wupload.fr/file/144267388/PS.rar" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtQ_HHhg-08DZjvPty4E9ziX-NldPg-71CI0mmKpNuVNcGaM4tggDWCp3dQ279pl5QiAAe0COVJXDcOCyDOYwc2xCmyKH5RSHiiL8-8rK4YRWVQhhPK498iw46Jw_QzayH6fy0tMsrD3X9/s320/plaid-scintilli.jpg" width="320" /></a></div><br />
<div style="text-align: justify;">Quelques siècles avant l'an zéro, Delphes trônait au milieu de la Grèce Antique. Comme chaque cité grecque, Delphes est entourée de mythologie. Elle serait la ville d'Apollon, lieu symbolique et centre névralgique qui abrite la Pythie, cette jeune vierge en équilibre sur un piédestal, juste au-dessus d'une fissure magique d'où émane des vapeurs toxiques. Cette jeune inculte transmet la parole des Dieux. On la consulte souvent, pour tenter d'apprendre sur le futur, pour entendre des conseils et se rassurer. La Pythie est une de ces oracles, de ces fantasmes magiques dotés de dons et du venin de la vérité. Ce n'est pourtant qu'une jeune demoiselle que quelques pontes religieux maltraitent et utilisent, mais elle est nécessaire. Son importance vient du flou de ses discours, de l'impossibilité de la voir, du mystère qui l'entoure. Une petite voix aussi terrifiante que cristalline qui annonce de tristes nouvelles dans des volutes de fumée. La visite à la Pythie est codifiée comme un rite, et quoiqu'elle annonce, les grecs s'y accoutument et font avec, parce qu'elle a des forces magiques. Et tout est là.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Mais si on y regarde de plus près, la Pythie est une belle arnaque. Un peu de poudre aux yeux. On met une jeune idiote derrière un voile, on la drogue un peu avec quelques fumées hallucinogènes et ses messages seront assez flous et fous pour que tout le monde puisse y trouver son compte. L'émotion de se retrouver face à la Pythie vient de la mythologie qu'on lui a construit, de son aura. Même si son message ne tient pas debout, s'il est totalement arbitraire et ridicule, il est plausible et fort. Parce que c'est la Pythie.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Plaid est comme la Pythie, il est au centre du temple Warp, entouré de buée et de fumée noire. Disparu, revenu, Plaid scintille à nouveau après une longue absence de huit années. Sa voix est toujours la même : l'envoûtement. Charmeurs de serpents, Andy Turner et Ed Handley utilise toujours ces voix féminines en écho des tourbillons de sons synthétiques. Ils ont toujours recours aux mêmes artifices et aux mêmes mélodies trop faciles. Plaid la joue toujours dans la catégorie "IDM world music", où le dancefloor mental s'exile en Safari dans des contrées éthérées comme terreuses. Huit ans pour un simple nouvel album de Plaid, sans nouvelle voie à explorer, sans nouveaux décrochages jubilatoires qui font avancer la musique électronique. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Mais ce serait oublier la part de mythologie. Plaid, c'est une sensibilité différente, une autre façon de ressentir la mélodie et la dissonance, une autre perception de la vérité. Comme chez la Pythie, on se refuge dans Plaid parce que l'on sait que le message sera à la fois totalement abstrait et profondément compréhensible. On sait qu'on ne s'y perdra pas, qu'on y trouvera ce qu'on attend, des voix aériennes, des beats techno, de la basse qui s'envole et des forêts de sons aussi lumineuses que violentes. Disséquer la musique de Plaid revient à remettre en cause les mythologies, revient à tout expliquer par la rationalité. Et face à l'émotion de <i>Scintilli</i>, qui vient autant de la musique elle-même que des retrouvailles avec un de ses fétiches, on ne peut que rejeter tout raisonnement rationnel. La vérité est ailleurs. Même si cette émotion n'est que poudre aux yeux, elle fait trembler les mains comme déjà sur <i>Not For Threes</i> avec des titres comme "<a href="http://youtu.be/fTBFeHdPO1k">Rakimou</a>". </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Plaid sort son <i>Scintilli</i> chez Warp, pour redonner foi en l'émotion électronique, pour croire et contempler le magique à nouveau. </div>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-438700367772938042011-09-16T22:59:00.000+02:002011-09-16T22:59:45.840+02:00בובע-מעשה (Bubbemeyses!) part. 7 : Dire Gelt !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn4b62wnfuBkGgUl7RmYrQU6baiyVqoa4CZEXkpcDtExpIxn0kp-LF1r0w8jq0k9mZQURQLsz2ciB4sQBGt4GRMiP44Jf3YrvD9yKB9LQrxhIheeiM53qZc4aBJPnNdVW_2hIW1HFApROy/s1600/Juifs-argent.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn4b62wnfuBkGgUl7RmYrQU6baiyVqoa4CZEXkpcDtExpIxn0kp-LF1r0w8jq0k9mZQURQLsz2ciB4sQBGt4GRMiP44Jf3YrvD9yKB9LQrxhIheeiM53qZc4aBJPnNdVW_2hIW1HFApROy/s320/Juifs-argent.jpg" width="261" /></a></div><br />
<div style="text-align: justify;">Dans les vieux mythes, au plus profond des plus datées des stéréotypes, il y a cette idée que le juif est riche. Pas un peu riche, très riche. Parce qu'il est bon en affaire, parce qu'il compte, et parce qu'il arnaque à tour de bras. Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi... est négociable. Bien sûr, en plus d'être totalement infondé et erroné, ce préjugé est assez nauséabond. D'abord parce qu'il est aussi éloigné de la réalité que New York l'est de Vilnius, et ensuite parce que les conditions de vie des juifs en Europe au cours du siècle étaient tout sauf paradisiaques, sans parler de la seconde guerre mondiale. Entre les <a href="http://brainfeedersandmindfuckers.blogspot.com/2011/08/bubbemeyses-part-5-daloy-politsey.html">humiliations et l'emprise du Tsar</a>, <a href="http://brainfeedersandmindfuckers.blogspot.com/2011/07/bubbemeyses-part-3-nostalgie-et.html">l'exode et la nostalgie</a>, ils ont pas plus le temps qu'un autre de s'en fourrer plein les fouilles. Derrière cet amalgame, il y a seulement une incompréhension : il est écrit dans l'Ancien Testament "enrichissez-vous", mais c'est pour ensuite enrichir les autres. On retombe toujours sur l'idée de communauté qui prime. Et on arrivera des siècles plus tard au Kibboutz en Israël, véritable village utopique où le partage est le premier commandement. On pourrait essayer de faire un travail à la Weber et voir s'il existe une éthique juive qui expliquerait ce rapport à l'argent, mais on a pas spécialement le temps, et on est là pour parler de musique, avant tout.</div><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqsFWWGndwtig0BRL8q8hheRzg9O-3KS3rVKyVwyK2-8LQE07q9NctJeEnH6VYJ2nBEBgRgw_15TLTjs0EZDtd0NAZ5c7FpEYXP1nzUN8GDc94N2nfzd_N5KnswyOzlJYgFG9z0ifVPUj5/s1600/b2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqsFWWGndwtig0BRL8q8hheRzg9O-3KS3rVKyVwyK2-8LQE07q9NctJeEnH6VYJ2nBEBgRgw_15TLTjs0EZDtd0NAZ5c7FpEYXP1nzUN8GDc94N2nfzd_N5KnswyOzlJYgFG9z0ifVPUj5/s200/b2.jpg" width="178" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">That's no time for a bus'nessman to die</td></tr>
</tbody></table><div style="text-align: justify;">Les juifs n'ont pas forcément d'argent, donc, mais ils ne se privent pas pour s'en amuser, pour se moquer des clichés, les grossir, les surligner pour s'en moquer. Un moyen de prendre de la distance sur un antisémitisme omniprésent. Irving Berlin, auteur américain d'origine juive né à la fin du XIXe siècle ne s'en est pas privé. Il enrobe le cliché d'un humour totalement juif, avec "Cohen owes me 97 dollars".</div><br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="25" src="http://www.youtube.com/embed/FJh1iBaeang" width="300"></iframe><br />
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<div style="text-align: justify;">L'histoire est simple comme tout. M. Rosenthal est mourant, cloué au lit alors il attrape son fils par l'oreille et lui explique que M. Cohen lui doit de l'argent, que les frères Levi, c'est pareil, sans parler des Rosenstein. Alors le fils, bien gentil, il va réclamer les dettes, il récolte l'argent. Et donc :</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>What could my son do with all that money<br />
If I should leave it all and say goodbye?<br />
It's all right to pass away, but when people start to pay<br />
That's no time for a bus'nessman to die</i></div><br />
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<div style="text-align: right;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKu8teopbxMCgPx_V52n6y6gCCCiGg-BhUOicBtUnYpZ8t7qNxFvFo4D4l2NvKoG2hYrSYEP5qtDJ_nuZV7uiXBPJbS59d0TP2xsG-DK0qFmseDDkm2HfrP5Z1JM7s97gPEUNNqap6i_c8/s1600/1039973_9686c676ce.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="157" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKu8teopbxMCgPx_V52n6y6gCCCiGg-BhUOicBtUnYpZ8t7qNxFvFo4D4l2NvKoG2hYrSYEP5qtDJ_nuZV7uiXBPJbS59d0TP2xsG-DK0qFmseDDkm2HfrP5Z1JM7s97gPEUNNqap6i_c8/s200/1039973_9686c676ce.jpg" width="200" /></a></div><div style="text-align: justify;">On appréciera tout particulièrement l'accent yiddish de Janet Klein, l'interprète de la chanson, où les w deviennent des v sans arrêts. Mais derrière cette douce ironie et ce recul, il y a le véritable problème de l'argent ; il faut payer le loyer. Pourtant, on a beau payer, les conditions de vie restent insupportables. Alors on le raconte en chanson, sans jamais perdre son humour et sa joie. On laisse le rythme élevé et on chante en cœur "Dire Gelt", "il faut payer le loyer ! Mon Dieu il le faut !"</div><br />
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<object height="81" width="100%"> <param name="movie" value="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F23499303"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed allowscriptaccess="always" height="81" src="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F23499303" type="application/x-shockwave-flash" width="100%"></embed> </object> <span><a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs/dire-gelt">Dire Gelt</a> by <a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs">yiddishsongs</a></span> <br />
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<div style="text-align: justify;">Si l'on ne paye pas, le propriétaire (qui a beaucoup d'argent lui, et qui n'est sûrement pas juif - le monde à l'envers), va venir avec un bâton, il va venir et prendre nos lits... Avant de nous foutre à la rue définitivement. Mais la question se pose enfin, et la chanson se termine sur une note tout à fait différente : "Pourquoi devrions-nous payer ce loyer alors que les fourneaux sont cassés et qu'on n'a rien sur quoi cuisiner ?". Déjà, derrière cette petite phrase, les premiers soupçons d'<a href="http://brainfeedersandmindfuckers.blogspot.com/2011/08/bubbemeyses-part-5-daloy-politsey.html">engagement et de révolte</a>, face à une vie bien trop différente des représentations des juifs.</div><br />
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<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgP9rgr-D5tO1SY8cXPCfO1ZACh9CZTA5c0hFEDa6uEZ0DSH7Zs_KnoQ-Zm7I2NbqHoDfE1ICZCwJHfSSsXxgYLBtnyDfHZeE-wErpsfvhwAljnDiD6ojz1QkELLysDJaOBGIL0KzMYr121/s1600/f21.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="132" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgP9rgr-D5tO1SY8cXPCfO1ZACh9CZTA5c0hFEDa6uEZ0DSH7Zs_KnoQ-Zm7I2NbqHoDfE1ICZCwJHfSSsXxgYLBtnyDfHZeE-wErpsfvhwAljnDiD6ojz1QkELLysDJaOBGIL0KzMYr121/s200/f21.JPG" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mazel tov !</td></tr>
</tbody></table><div style="text-align: justify;">La vie est tellement difficile qu'on se réjouit, toujours avec humour, quand le fils ainé se marie. Alors on s'embrasse, on célèbre les fiançailles d'Itsik, qui va se marier sans une piécette dans sa poche. Pas de pain, pas de viande, même pas de <i>challah</i>, juste des matzhés bien secs parce qu'Itsik va se marier. Personne ne l'a forcé, il s'est précipité lui même vers sa ruine. Et ça fera toujours une bouche de moins à nourrir.</div><br />
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<object height="81" width="100%"> <param name="movie" value="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F23499912"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed allowscriptaccess="always" height="81" src="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F23499912" type="application/x-shockwave-flash" width="100%"></embed> </object> <span><a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs/itsik-hot-khasene-gehat">Itsik hot khasene gehat</a> by <a href="http://soundcloud.com/yiddishsongs">yiddishsongs</a></span> <br />
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<div style="text-align: justify;">Dans une autre version, celle de Shloyme Prizament, la version qu'on chantait dans les cabarets d'Odessa, on concluait ainsi :</div><br />
<div style="text-align: center;"><i>I know you wanted a daughter-in-law with lofty pedigree</i></div><div style="text-align: center;"><i>And you didn't inted to have such in-laws</i></div><div style="text-align: center;"><i>But when she opens her eyes it's as if the sun began to shine</i></div><div style="text-align: center;"><i>You said you didn't like the fact the bride had no money</i></div><div style="text-align: center;"><i>But father, you're from the old world :</i></div><div style="text-align: center;"><i>When you have two healthy arms, you don't go under,</i></div><div style="text-align: center;"><i>And love, father, is more important than money!</i></div><br />
<div style="text-align: justify;">Et ce sera parfait comme conclusion.</div>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6713416980776066359.post-35972011650849487492011-09-11T20:18:00.002+02:002011-09-11T20:22:29.941+02:00Septembre.Pour la rentrée, on vous a concocté du bon hip hop signé Qwel & Maker, un petit peu de Burial remixé, des bêtises de Das Racist, des pop songs idiotes mais touchantes de Defiance, Ohio et Toby Foster, le titre du nouveau Mark McGuire qui est toujours aussi bien. Il y a aussi l'excellent hip hop de Nujabes et plein de trucs obscurs que Vianney a choisi. Y a même des breakbeats qui font mal à la tête.<br />
La bonne écoute.<br />
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<object width="200" height="350"><param name="movie" value="http://grooveshark.com/widget.swf" /><param name="wmode" value="window" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="flashvars" value="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=59885731&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0" /><embed src="http://grooveshark.com/widget.swf" type="application/x-shockwave-flash" width="200" height="350" flashvars="hostname=cowbell.grooveshark.com&playlistID=59885731&bbg=000000&bth=000000&pfg=000000&lfg=000000&bt=FFFFFF&pbg=FFFFFF&pfgh=FFFFFF&si=FFFFFF&lbg=FFFFFF&lfgh=FFFFFF&sb=FFFFFF&bfg=666666&pbgh=666666&lbgh=666666&sbh=666666&p=0" allowScriptAccess="always" wmode="window" /></object>Nathanhttp://www.blogger.com/profile/00661789015032919221noreply@blogger.com2