dimanche 30 août 2009

"Fucked Up, Got Ambush, Zipped In"


Ian Mackaye est un monument.
Un petit gars de Washington D.C. qui a pas dû avoir une adolescence très cool. Alors il a fait du punk, et même du punk-hardcore.
Il est dans tous les bons coups de ce qu'on appelle aujourd'hui le "post-hardcore" ce qui veut pas dire grand chose en fait.
Il a fondé le label Dischord, référence en punk "do it yourself", le label le plus indé du monde. Il a fondé Minor Threat et Fugazi, il a un groupe, The Evens.
Tout ce que Mackaye a fait, il l'a fait bien.

Minor Threat n'a existé que 3 courtes années. De 1980 à 83, Ian Mackaye et son groupe ont révolutionné la scène underground de Washington D.C. avec un punk hardcore qu'on qualifie de "straight edge". Le straight edge, il se résume à ça : Don't smoke / Don't drink / Don't fuck / At least I can fucking think / I can't keep up / I'm out of step with the world.
C'est un condensé de morceaux courts et violent, plein de rage et de hurlements sur des guitares aiguisées comme un opinel tout neuf.
Cherche pas à comprendre et bouge la tête.


Fugazi, ça veut dire "Fucked Up, Got Ambush, Zipped In" ou en français, "Suis foutu, pris en embuscade, peux plus sortir", et en fait, cette phrase qui vient de la guerre du Vietnam résume assez bien cette musique. C'est comme Minor Threat en moins hardcore. Toujours ce son de guitare sec et ces hurlements. Mais avec une touche de sincérité et de mélancolie si je puis dire. Il n'y a plus seulement de la haine, il y a ce que tout le monde aimera dans le punk des années 90, ce côté tubesque, ce côté entêtant. Ce 13 Songs en pose les bases avec le groovy "Waiting Room" et le nerveux "Give me the Cure". Un grand classique.


Repeater doit être mon disque préféré de Mackaye. Parce qu'il mêle le DIY et la hargne des débuts avec un côté plus posé et construit. Ce n'est plus du hardcore simplet qui te casse la gueule, c'est un punk bien senti qui te rappellera ta jeunesse, quand t'écoutais le The Offspring des débuts, mais en plus violent et plus underground. Dessus, il y a "Turnover", "Merchandise" ou "Blueprint", les meilleurs titres de Fugazi.
Ce disque c'est le chef-d'oeuvre du punk en fait, un truc essoufflant et plein d'audace qui te relâchera pas. Et quand tu sauras pas quoi écouter, ce qui arrive, tu te diras "bordel il me faut un bon gros Fugazi pour la forme !". Repeater est fait pour ça.


In On the Kill Taker est mon premier contact avec Fugazi et Mackaye. Autant te dire que j'ai pas trop compris ce qui m'arrivait. Je me souviendrai toujours de la violence de "Smallpox Champion", morceau à 300 à l'heure."Rend It" et son rythme bien plus lent, où Mackaye crie comme si on lui arrachait une dent, te prendra aux tripes, forcément.
Avec ces trois disques de Fugazi, t'as de quoi te réchauffer l'hiver.

Si tu veux tu peux chercher les autres, ils sont tous bons de toute façon.



The Evens est le dernier projet de Ian Mackaye. On est tellement loin du punk DIY du début. Il balance là un joli folk saupoudré de la voix de sa femme, Amy Farina. Il aurait pris un coup de vieux le Mackaye ? Il aurait plus le courage de sauter partout en faisant du bruit dans une cave de Washington D.C ? Et alors ? S'il sort des petites merveilles comme ce disque, on lui en veut pas.





Il faut quand même dire que le label Dischord propose des disques pas chers du tout ($10 en général), alors faut pas se priver. Puis on trouve dessus aussi Joe Lally, le bassiste de Fugazi, et son très bon album de folk.
Et puis si tu veux un résumé hardcore dans ton corps jusqu'à la mort, il y a le 20 Years of Dischord, une compilation de trois disques et de plus de 3h de hardcore DIY qui secoue les oreilles.

4 commentaires:

  1. A mon avis faut aussi parler du film Instrument consacré à Fugazi.

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  2. Je l'ai pas vu.
    Fais tourner le lien j'ai envie de dire.

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  3. J'ai pas de lien à proposer.

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  4. Tac tac t'as vu.
    http://peb.pl/2139569-post1.html

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