mardi 1 septembre 2009

The Microphones/Mount Eerie

Phil Elvrum est poète et écrivain, Phil Elvrum est peintre et dessinateur, Phil Elvrum est compositeur.
Cet homme taciturne et sombre est peut-être celui qui propose aujourd'hui les disques les plus lo-fi. Il enregistre sur un 16 pistes à cassette, voir un 8 pistes, dans une cabane ou dans sa chambre. Mais quand ses disques arrivent jusqu'aux oreilles, avec ce son si naturel, on l'imagine parfaitement devant nous, avec sa guitare, la tête basse, en train de chanter ses chansons.
Phil Elvrum est une sorte d'ermite, de solitaire qui ne vit que pour sa musique. Il avait The Microphones, il en a eu marre et il a fait Mount Eerie. Il sort des disques tous les deux mois, accompagnés de livres et d'artworks complexes.

The Glow pt. 2 - The Microphones

Attention, chef-d'oeuvre. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier cette symphonie lo-fi où, derrière des aspects folk simplistes, on découvre des quantités de petits arrangements, qui passent de l'oreille gauche à la droite.
Des guitares ravageuses laissent place à des morceaux planants où la voix de Phil, toujours proche de la fausseté, toujours émouvante, mène dans les dédales de l'âme. Des morceaux très courts s'enchaînent, des instrumentaux, des passages de bruits. Des folk-songs à trois accords, d'une simplicité affolante deviennent des sommets. L'usage de la stéréo dans ce disque est merveilleux, il permet de donner au disque ce côté "nature", comme s'il n'était pas fait par des mains humaines. Un album hors du temps, hors du monde.

Live in Japan - The Microphones

Voir The Microphones en concert est aujourd'hui chose impossible. Mais ce Live in Japan donne un aperçu de ce que ça doit être. Que ce soit Phil seul à la guitare ou avec un groupe très discret, les trois premiers morceaux sont bouleversants. Le reste est anecdotique, mais pour les trois premiers titres, ce disque est indispensable. Phil se met à nu par le chant, c'est terrifiant de beauté et déprimant (il faut bien le dire). Mais les plus belles choses sont les plus tristes, souvent.



Black Wooden Ceiling - Mount Eerie

Il y a une quantité incroyable de disques de Mount Eerie. Alors il faut faire une sélection. Et ce Black Wooden Ceiling sort du lot. Parce qu'il est moins sombre que les autres, pas enjoué non plus, mais habité d'un quelque chose de particulier. Il utilise beaucoup plus la guitare saturée ici, et les morceaux sont résolument plus rock. "Don't Smoke" et "Stop Singing" sont quand même magnifiques. En fait, il n'y a qu'Elvrum pour exprimer ce type de tristesse, cette noble tristesse.

Le mot de passe est : sharedmusic.net

Lost Wisdom - Mount Eerie feat. Julie Doiron

Ils sont rares ces disques, qui, dès les premières secondes, deviennent des classiques. Il a fallu à ce disque vingt secondes du titre éponyme pour me convaincre. C'est un folk délicat et soyeux où la voix de Phil se mêle à celle de la jolie Julie Doiron (dont on reparlera parce qu'elle fait que des choses biens). Un moment de grâce, comme si ce disque avait été enregistré en une seule et unique prise, sans trop de répétitions.




Wind's Poem - Mount Eerie

Wind's Poem est la dernière sortie de Mount Eerie. Et c'est un disque qui se veut... de Black-Metal, car Phil Elvrum a une certaine admiration pour cela (Lost Wisdom en rapport à Burzum ?). Le disque en lui-même est quand même assez loin du Black mais c'est très sombre et saturé, avec des morceaux bruitistes géniaux. Il existe dans ce disque une tension forte. Chaque morceau est sur le fil, entre le vide et le sol.
Ce disque n'annonce pas grand chose, Phil est toujours aussi sombre et triste. Mais tant qu'il fait des disques comme ça, c'est pas très grave.


Si tu veux plein d'autres trucs des Microphones ou de Mount Eerie, tu peux aller sur ce blog. Il y a quasiment tout ce qui est lié de près ou de loin à Phil. Il y a le charmant I Wonder What You Did With Your Days de Julie Doiron, par exemple.

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