Lignes de flottaison intimes.

C'est, un peu partout, l'heure des bilans. Les "tops de 2009" qui mettent en valeur le dernier Animal Collective, The XX ou d'autres trucs comme The Antlers. C'est indie, c'est approuvé par Pitchfork, et c'est pas mal d'ailleurs. Voire très bien. Et comme on changera de dizaine dans quelques jours, c'est les "best of" de la décennie, avec cette fois, à l'honneur le Kid A de Radiohead ou le Illinoise de Sufjan Stevens.
Et le grand oublié, là-dedans, c'est ce disque qui n'a pas fait de bruit, parce qu'il n'est plus distribué dans le commerce (encore une exclue totale rien qu'ici), qu'on attend son successeur depuis des années, comme si Flotation Toy Warning n'existait pas.

Et pourtant, dans mon élan habituel, je dirai que c'est le meilleur disque de tous les temps. Mais le problème, c'est que ce coup-ci, c'est presque vrai. Si je devais faire un top 10 des meilleurs disques de tous les temps, il serait dedans ! Alors disque de la décennie, il l'est les doigts dans le nez.
Simplement parce qu'il n'existe pas de mots pour décrire Bluffer's Guide to the Flight Deck, c'est hors du temps, hors du monde, hors du réel, aérien et éthéré. C'est l'exploration de cet hors-monde.
Un rêve éveillé d'une heure et quelques, en somme, et une des plus belles choses qu'il m'ait été donné d'écouter.