lundi 25 janvier 2010

Mort à Venise. 1/10.

Une petite idée vient de me prendre.
Une rétrospective des neuf symphonies et demi (la dixième étant inachevées) de Gustav Mahler. A intervalles plus ou moins réguliers, puisque c'est moi-même qui les héberge, vu qu'on trouve rien sur l'internet, et encore moins les versions de Chailly, qui sont les meilleures.
Logiquement, c'est la première qui ouvre le bal.

On trouve déjà, dans cette première grande œuvre, l'ironie de Mahler. Pas encore assez audacieux pour dynamiter les codes, il se contente de quatre mouvements, comme le veut la règle.
L'utilisation si particulière des cordes est aussi déjà là, donnant naissance à un mystère qui plane au-dessus de tout, avant de danser vulgairement avec quelques cuivres. Il est toujours entre l'ironie du "je vous donne ce que vous attendez" et le "je fais ce que je veux" dans son premier mouvement, qui s'installe réellement à partir de la huitième minute, dans une atmosphère saisissante de beauté... Avant de simplement exploser à grands coups de trompettes et timbales dans des élans romantiques.
Si le début du deuxième mouvement est assez anecdotique, la seconde moitié et sa valse lente brillent. Cette valse pourrait parfaitement coller à la magnifique scène de bal de Il Gattopardo de Visconti, où Burt Lancaster se fait une raison alors que le jeune Delon brûle d'ambition sous le regard attendri de Claudia Cardinale.
Une marche funèbre en troisième mouvement, d'une lenteur et d'une tristesse... Pourtant, le thème est celui de... Frère Jacques. En canon, les cordes se succèdent sur ce thème, en mineur, sombre et profond. La suite se défait de cette ambiance morose, et s'élève dans des accents exotiques avant de retomber dans le tragique. Et ainsi de suite.
Un dernier mouvement tout en puissance pour conclure, tous cuivres dehors. Des explosions partout, et des passages tout en douceur sur un velours de violons.

Il n'y a peut-être pas encore ce qui fera la grandeur de Mahler, mais il y a déjà cette touche d'audace, ce recul par rapport à ce qui a déjà été fait, cette volonté d'avancer. Cette symphonie n'a pas été très mal accueillie pour rien, faut croire.

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