mardi 9 novembre 2010

That's all, folk !

Début septembre, j'ai vu Emily Jane White. J'ai cherché à en parler, à écrire sur ce concert, mais il n'y avait rien d'intéressant à dire. Si je devais raconter tous mes beaux moments de folk, il y aurait un article toutes les quatre heures sur ce blog (ce qui lui ferait pas de mal, faut dire). C'était tout bête, dans une salle avec un gradin, genre petite salle de théâtre municipale. Sur la scène, à même le sol, deux amplis et un pedal steel. Et rien de plus. Faut dire que la musique d'Emily Jane White s'habille de peu. Alors elle est arrivée, avec un guitariste, ils ont bu du vin et joué des chansons de folk. Et puis voilà, c'était beau. Elle a une jolie voix suave, comme avant, aux intonations de Cat Power. Oui, et les mêmes envolées de piano.

C'est ça le gros problème avec le folk de fille. C'est qu'au bout d'un moment, on a plus rien à ajouter. Emily Jane White sort, une fois de plus, un album magnifique, délicat, arrangé avec précision, où sa voix caresse les oreilles. C'est gracieux et plein de spontanéité. Et quoi d'autre ? Rien, c'est toujours le même plaisir à l'écoute, les mêmes émotions. Rien de neuf. On ne s'en pâme pas non plus, on n'en pleure pas. On s'en délecte seulement.

Deux raisons possibles. Soit le folk est mort et condamné à ne plus jamais nous émerveiller comme Dylan le faisait. Parce qu'il n'y aura plus jamais l'effet de surprise. Le folk, c'est fini, on en a fait le tour. On ne se contente alors, en écoutant Emily Jane White ou Alela Diane ou qui d'autre que de savourer des souvenirs de nos premiers émois Dylanien. Ou alors, les artistes folk tournent en rond parce qu'ils le veulent bien, et se contentent de la même recette tellement efficace. C'est toujours la même, mais on sait qu'elle est savoureuse comme la confiture aux abricots de votre grand-mère, alors on la fait.
Mais, et si finalement, le folk, c'était avant tout un amour profond pour cette recette. Comme le blues, une simplicité terrifiante, qui ne nécessite aucun additif pour atteindre son sommet. Emily Jane White me fait pencher de ce côté. Le folk est mort, vive le folk.

Sur le super label bordelais Talitres, Emily Jane White sort son Ode to Sentience, un disque de folk, sur le folk et pour le folk.

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