vendredi 20 mai 2011

L'art de la répétition.

Spectrum + Cosmic Control @ L'Hospice d'Havré, Tourcoing, 19/05/11

Hier soir, à l'occasion du festival "Les Ondes Magnétiques" organisé par la sympathique salle de concert roubaisienne La Caves aux Poètes, avait lieu à l'Hospice d'Havré à Tourcoing un concert à la programmation exigeante et non moins alléchante: Spectrum, le groupe que Pete Kember (aka Sonic Boom) a bâtit sur les cendres du Spacemen 3 et en 1ere partie Cosmic Control, le projet live du lillois Mark Lion avec en guest un habitué de la Cave, l'excellent Etienne Jaumet (de Zombie Zombie). Le concept est plutôt intéressant: un groupe éphémère itinérant, passant du temps en studio avec des musiciens invités afin d’enregistrer un live.

La configuration de la salle est particulière: une cinquantaine de places assises, à la manière d'un petit cinéma de quartier, qui permet une certaine proximité avec les artistes et une vue imprenable. Bon c'est difficile de se déhancher dans ces conditions, mais ce n'est pas grave, ce soir on est là pour en prendre pleins les oreilles, scotché sur son fauteuil.

Cosmic Control entre en scène dans la brume et commence progressivement par une sorte d'ambiant psychédéliques aux fortes connotations retro grâce à l'appui des synthés d'Etienne Jaumet. C'est assez rêveur et statique, le projet parvient à lier des influences post rock, acid, synth pop et electronica tout en restant assez homogène et épuré. Petit à petit, le son prend de l'ampleur sans tomber dans la facilité. Il y a tout de même quelques petites longueurs parfois, l'aspect hypnotique devenant répétitif. En définitif, ce jeune projet, bien qu'assez exigeant pour l'auditeur, présage beaucoup de bonne choses pour l'avenir.
Au passage, pour les Lillois, Etienne Jaumet joue ce soir à la Malterie, l'ayant vu l'année dernière, si vous aimez les loops hypnotiques et le son gras des bon vieux synthés analogiques, le tout orchestré par une main de maitre, ce live est fait pour vous (en plus c'est pas cher).


Spectrum est un de ces groupes qui possède une aura particulière: pour beaucoup, Pete Kember est l'un des inventeurs du Shoegaze au sein de Spacemen 3 avec Jason Pierce. Mais l'étiquette est un peu facile, leur son est plutôt une symbiose du psychédélisme des années 60 et de la noirceur mélancolique des années 80.
Le groupe tourne énormément en ce moment, ils étaient déjà passés en novembre dernier dans une petite salle à Comines (frontière franco-belge), concert où j'étais resté sur ma faim: set assez court et ennuyeux, 5 min de blanc entre chaque chanson et un son plutôt mou alors que l'on s'attend à une déflagration sonore.
C'est exactement le concert inverse auquel j'ai assisté, Pete Kember possède une prestance et une rigueur impressionnante sur scène et pose sa voix caverneuse sur une batterie-métronome et des guitares planantes et hypnotiques, la même mesure décuplée à l'infini. L'auditeur est happé vers cette drogue auditive aux propriétés sédatives mais jamais soporifique. Progressivement, les saturations et les larsens s'intensifie au fil du concert, donnant une nouvelle dimension au son désenchanté de Spectrum. Le set fut plutôt long (presque 2h) et intense bien qu’extrêmement statique et répétitif. Une belle claque en définitif.

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