samedi 29 août 2009

Nothing Can Stop Me Now


Nine Inch Nails a mon âge. Nine Inch Nails fait sa tournée d'adieu. Trent Reznor, l'homme derrière ces 20 années de cuir, de sueur et de musique industrielle, en a marre. Il continuera à sortir des disques plutôt fades, à l'image de The Slip, mais peu importe. Plus jamais on ne verra NIN en concert.

Pour clôturer ces 20 années de violence scénique, Trent Reznor a décidé de jouer en entier The Downward Spiral, ce disque qui a changé la face de la musique. C'était en 1994 et cette petite secousse prendra de l'ampleur, faisant de l'indus autre chose cette frange sombre et underground où traînaient Ministry et Skinny Puppy.
The Downward Spiral est un des rares albums qui fait l'unanimité. Toutes les personnes l'ayant entendu vous en parleront comme de quelque chose de très proche, de très intime, un peu comme le Voyage Au Bout de la Nuit de L-F Céline.
Alors voir cet album, entier, dans l'ordre, sur scène... C'est un petit événement. Le concert a été enregistré, et le bootleg est là, sur l'image. Tout le Webster Hall de New York chante ce disque qui a accompagné leurs adolescences, leurs vies. L'émotion est palpable.

A l'instar des 20 ans de Warp, quelques cadeaux...

Je ne peux pas ne pas commencer par The Downward Spiral, l'album parfait. Du jazz indus de "Piggy" aux pulsions pornographiques de "Closer" en passant par la haine de "Eraser" et l'ambiance planate de "A Warm Place". Rien n'est de trop, rien ne manque.
Johnny Cash reprendra "Hurt" comme pour adouber cette nouvelle musique, tellement loin de la sienne, mais tout aussi forte et émouvante.
La perfection.




Le premier album, Pretty Hate Machine. Très indus à la Skinny Puppy, avec un son sec et électronique qui perce les tympans. Déjà des références de l'indus, avec "Terrible Lie", "Sin" ou "Head Like a Hole". Mais on oublie pas "That's What I Get" par exemple, titre trop sous-estimé. Un "Something I Can Never Have" d'une sobriété et d'une noirceur terrifiante. Ce disque est un traumatisme, simplement, fait de cuir, de sado-masochisme et de drogue, mais bien plus glauque que le Velvet Underground. On est plus dans le snuff movie que dans la nouvelle vague.


En parlant de snuff movie, le Broken EP, justement était accompagné d'un Broken Movie digne d'un snuff avec un peu de tout, de la torture au chalumeau au découpage de parties génitales (si tu le veux tu me demandes). Le Broken EP vient en fait pour le live. Pour donner de l'énergie et de la violence à tout ça. Les morceaux de Pretty Hate Machine étant trop difficiles à jouer en concert. C'est un condensé de déflagrations malsaines en quelques minutes seulement. Je t'invite à voir le clip de "Happiness in Slavery", par exemple, et à entendre "Wish" ou "Gave Up", tu auras un haut-le-coeur et tu resteras sans voix de plaisir.


The Fragile, c'est la dernière sortie de NIN indispensable quasiment. C'est un double album concept, avec des chansons un peu moins crues et plus produits, mais avec cette force que seul Trent Reznor sait donner mais dans un registre moins indus et plus calme. Disons qu'il développe son songwriting. Il faut écouter les deux disques à la suite pour saisir la portée de ce disque, comme un équilibre enfin atteint.





Ghosts, uniquement instrumental renoue avec un climat plus indus, mais aussi plus posé, loin du sang des débuts. Pour saisir l'ampleur de ce qu'est NIN en live, il faut voir le live à Woodstock en 1996 et le And All That Could Have Been, déluge de plus de deux heures.
Pour vérifier que NIN est un groupe bien indus, le Further Down The Spiral convaincra, tout comme le Fixed EP (complément du Broken EP). La chanson "The Perfect Drug" finira le travail.

On n'a jamais fait le tour de Nine Inch Nails, et on y revient toujours.

2 commentaires:

  1. Moi une fois, on m'a dit que Nin c'était, je cite: "plat, fade et sans intérêt." O_o
    Tellement j'ai pas compris j'ai pas su quoi dire.

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  2. Je trouve ton article trop court pour NIN.

    Et t'as oublié The Only Time sur Pretty Hate Machine, cette chanson est juste jouissive, elle dégage tellement qu'elle en devient obscène, je tuerais pour la voir live, je l'ai déjà écouté dans un état pas très reluisant genre fin de soirée, elle en est d'autant plus renforcée, tout l'album est renforcé.

    Moi ce qui m'a vraiment fait plaisir sur Broken, c'est Physical, quand je l'ai eu en live, j'étais en extase, rien que le "I wanna twist and twist and shout", juste magique. Plaisir comme tu dis.

    The Fragile est immense, j'ai tendance à la voir comme deux cds, deux côtés, il est schizophrène cet album, il est grandiose, mention spéciale à We're In This Together, Where Is Everybody et bien sûr, Just Like You Imagined. Et j'ai tendance à les mélanger, pas à les écouter à la suite, rien que le nom "left" "right" ça inclut plus un mouvement, un balancement, enfin c'est mon avis.

    Je suis déçue, tu n'as pas parlé de Still, c'est quand même un monument, une réécriture et Leaving Hope est juste poignante. En plus le pouvoir DEMENT de l'instrumentale chez NIN, la rage incroyable, inaltérable, qui est comme prisonnière de la chanson, mais aussi l'apaisement, la douceur, le simple piano de 13 Ghosts II allié à la respiration, comme une synthèse parfaite de l'homme machine, et les émotions qu'il convoque, qu'il invoque presque tant la musique qu'il sait composer peut transformer la vision du monde de l'auditeur.

    Bon je vais devenir salement lyrique alors je vais arrêter là ^^'

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