Chose promise, chose dûe. Si Conor Oberst fascine les adolescentes en fleur par son côté sombre et torturé et déprimé, il n'est pas question de négliger son travail. Faut dire, Conor c'est un peu le Josh Homme de l'indie. Si Homme était à 17 ans à jouer avec Kyuss, Conor, lui, il était dans un groupe de punk-emo nommé Commander Venus, avant de fonder Bright Eyes qui reste un groupe majeur, malgré des albums plus que dispensables. Maintenant il fait de la musique naze avec d'autres petits prodiges comme M. Ward. Mais on va pas s'attarder sur ces errances.
Commander Venus - Do You Feel At Home ? (1995)
1995, en plein dans la tourmente Nirvana. Quatre gamins forment un groupe dans ce qu'on imagine être un garage. Sauf que le truc, c'est qu'en plus de Conor, il y a Tim Kasher qui formera Cursive (un groupe trop cool) et deux autres qui formeront The Faint (que c'est pas chouette). Donc, qui dit tourmente grunge, dit musique énervée. Mais ici c'est émo. Conor chante mais on dirait une fille, il a pas mué. Faut dire il a 17 ans. Du punk aux mélodies prenantes, comme un Fugazi pré-pubère. "My Other Car is a Spaceshift" comme tube. Un super disque plein de spontanéité, malgré des défauts de jeunesse.
Le Read Music/Speak Spanish de Desaparecidos c'est sensiblement la même chose, avec une once de maturité en plus, donc moins de spontanéité.
Bright Eyes - I'm Wide Awake, It's Morning (2005)
C'est mon préféré. Toutes les chansons vont d'elles-même, comme des folk songs qu'on a toujours connu, entre larmes et candeur jubilatoire. Entre déclarations d'amour et ruptures douloureuses, amères, mais qu'on fuit avec un sourire, histoire d'être digne et de pas perdre la face. On y trouve tout le meilleur de Bright Eyes. La mandoline de "We Are Nowhere and it's Now", la longue complainte "Landlocked Blues". C'est sombre, mais c'est bien. Et c'est pratique pour draguer les gonzesses.
Le même disque, mais en version live avec de la trompette existe, et il s'appelle Motion Sickness et en plus dessus il y a une reprise du "Mushaboom" de Feist.
Il y a bien sûr une tripotée d'autres albums de Bright Eyes, mais je les trouve tous moins bons.
Il faut tout de même retenir :
Fevers & Mirrors (2000)
Digital Ash In A Digital Urn (2005)
Cassagada (2007)
Il a aussi sorti un ravissant album de folk, dont on a déjà parlé ici. C'était là : Conor Oberst (2008).
Ensuite, il s'est orchestré, il a créé The Monsters of Folk, la plus grosse déception de 2009. Comme s'il s'était mis à se prendre au sérieux.
Ah ha "le Josh Homme de l'indie" c'est un peu ça effectivement :)
RépondreSupprimer