jeudi 4 février 2010

Retour vers le futur.

Voilà un drôle d'oiseau. Et qui dit ovni dit souvent Warp. Depuis quelques années, la pop revêt de nouveaux habits, elle se cachait derrière une bonne grosse distortion dans les années 80, elle revenait à son essence dans les 90s, et voilà qu'en 2000, elle va flirter avec l'electronica. Pas étonnant alors de retrouver Broadcast chez Warp. Broadcast, c'est le maillon manquant entre l'electronica Warpienne et la pop aérienne de Grizzly Bear (chez Warp aussi, comme par hasard). Pour la faire courte, c'est de la poptronica. Je sais pas si ce mot existe mais peu importe, les faits sont là, Broadcast, c'est le futur.

Haha Sound (2003)

Je parle pas du premier parce que je ne le connais que peu, mais je rattraperai ça. Haha Sound dresse déjà la recette. La voix de Trish Keenan fait très voix de trip hop, sauf qu'elle est pas accompagnée par des nappes à la Massive Attack, mais par des bribes de synthés et des "woooh". De la pop expérimentale pour tous ! Des sons étrangement artificiels pour prendre la relève de Belle & Sebastian. On parle beaucoup de Dirty Projectors ou de DM Stith depuis 2009, mais c'est juste des suiveurs de Broadcast. Chaque chanson est déstructurée avec plaisir, ce qui rend les premières écoutes étranges, avant de saisir la fibre pop, l'allant de l'album. Haha Sound, c'est moins foufou que Stereolab, c'est plus 60s, psychédélique et bizarre que Beach House, mais aussi rêveur.

Tender Buttons (2005)

Ah bah là c'est un autre monde encore. Ils ont poussé le vice, et ça sonne de manière plus cohérente. On entend là des relents précoces de Crystal Castles, du bruit qui fait du bien aux oreilles. Et toujours tout ça pour faire de la pop. Comme si une radio crachotait, mal réglée, et où on reçoit deux stations. D'un côté un truc gentil, et de l'autre de l'electronica à la Clark. Tout se mélange et ça forme un résultat assez génial. Il y a même un ou deux morceaux folks sur ce disque, de la guitare, mais il y a surtout des synthés avec des bruits 8 bit, et "Michael A Grammar", le tube de l'été qui ferait rougir Blur. Un album qui passe comme une lettre à la poste une fois qu'on a apprivoisé le son Broadcast. Sûrement un peu plus facile que Haha Sound, mais encore mieux !

Mother is the Milky Way (2009)

C'est la dernière sortie qu'on a d'eux. Il y a bien sûr eu la collaboration avec The Focus Group, Investigate Witch Cults of the Radio Age, qui est intéressante mais sans plus. Ce Mother is the Milky Way est juste un (long) EP, assez sympa, qui part un peu dans tous les sens, et donc moins prenant qu'un Tender Buttons. Il reste quand même de très jolies chansons comme "Milling Around the Village" avec un solo de chèvre, et d'autres choses qui sonnent un peu world dans les mélodies comme "Elegant Elephant". On attend quand même avec impatience un nouvel album, histoire de se décrasser les synapses à coup de pop ciselée et précise comme de l'IDM.

On devrait remplacer le "liberté, égalité, fraternité" de nos mairies par la maxime sempiternelle : "C'est du Warp, c'est du bon !".

1 commentaire:

  1. Broadcast est définitivement l'un des meilleur groupe warpien, un truc complètement futuriste qui définit la pop de demain. Merci pour la retro :)

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