La techno, c'est comme un mille feuilles en construction. Avant toute chose, il faut faire la pâte feuilletée, y passer du temps, la plier et la plier encore, la pétrir avec entrain, pour la replier ensuite. Un travail de longue haleine, une opération où la répétition donne toute la qualité. Une base solide part de cette répétition acharnée d'un même mouvement. La pâte feuilletée, c'est on ne peut plus basique, mais c'est une valeur sûre. Elle assure la texture, le motif de base du dessert. La virtuosité et l'audace ne vient qu'ensuite, quand on s'attaque à la crème pâtissière.
Sur la crème, c'est une question de timing, de quand il faut verser le lait sur la mixture d'oeufs, de sucre et la farine. Tout est là, un dosage parfait est nécessaire, ça va de soi. Tout ça, c'est une affaire de précision. La crème pâtissière, c'est une affaire de mélange, on y rend homogène différents éléments, de la vraie cuisine.
Vient ensuite la plus belle partie, la pâte une fois cuite, qu'on assemble avec la crème. Trois étages, qu'on construit peu à peu, d'abord les mille feuilles de la pâte. On y ajoute avec délicatesse une couche de crème, et ainsi de suite. Jusqu'à avoir un bloc majestueux et délicieux.
Et là, on laisse reposer. On attend un peu, on regarde autour, il s'agit même de créer une attente. Quand dégusterons-nous ? Et là, parce qu'un mille feuilles n'est rien sans sa touche finale, on s'attaque au plus beau : le glaçage. Du sucre glace et du chocolat, c'est tout. Ce qui complète l'œuvre, le point final. C'est le glaçage qui fait tout, il ajoute du croquant, de l'émotion à l'édifice compacte du dessous.
Et bien, un live de Speedy J, c'est exactement pareil. D'abord, une base solide basée sur la répétition de motifs faciles et épiques mais jamais lourds. Ensuite, une crème rythmée et audacieuse teintée d'IDM. Il superpose peu à peu toutes ses couches, avant de laisser reposer. Il ne s'agit pas de gâcher le plaisir, mais de ne pas tout lâcher d'un coup. Ça se savoure, cette histoire. Et ici, son glaçage est à pleurer, une profondeur dans le son, une force lancinante qui s'empare de tous les sens. Sans pour autant perdre l'efficacité, le côté sucré et facile d'accès.
Chez Plus 8 Records, Speedy J fait sa cuisine !ive en 1995, et ça renvoie les amateurs de Masterchef à leurs gammes.
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