dimanche 28 novembre 2010

Fiddler on the Roof.

L'image d'un DJ est assez étrange. Il est l'ascète, le perfectionniste, à travailler chaque transition, chaque rythme sur son ordinateur. Ou le mégalo planqué à Ibiza qui enchaîne Black Eyed Peas et Rihanna. Quand le DJ n'est pas exigeant, on l'accuse de compromis, de manque de travail, de blasphème pour la sacro-sainte musique électronique, musique exigeante s'il en est.
Le DJ idéal est un mec avec une capuche, enfermé dans une cave des heures et des heures, à peaufiner, à travailler, à s'isoler du monde réel pour mieux retransmettre l'imaginaire, mieux le saisir et le dessiner.

Mais, là-dedans, il y a un facteur que l'on oublie : s'amuser. La musique électronique n'a pas que l'intellect comme cible, ne l'oublions pas. Tout n'est pas du Access to Arasaka. Au départ, c'est fait pour danser, se trémousser en rythme. Alors la voir comme une œuvre d'ascète, c'est assez problématique. Non pas que ce soit pas bien, au contraire, il en faut aussi, de la musique mentale. Mais voilà, il faut voyager aussi. Alors, ce petit mec là, ce canadien de Montréal, avec une quarantaine de musiciens, à quatorze endroits différents, il sort un disque de musique électronique. Josh Doglin est DJ. Il officie sous le nom de Socalled. Un disque figé ? Tout l'inverse, du mouvement perpétuel, entre les cultures, les genres et les langues. Du Yiddish à l'anglais au français avec un délicieux accent québécois, du Hip Hop au Klezmer en passant par la chanson hassidique, Socalled n'a peur de rien et mélange tout ce qui lui tombe dans l'oreille.
Un DJ extraverti, et audacieux.



En 2007, Socalled sortait Ghettoblaster chez Bleu Electric. Et ça vaut tous les clichés de Rabbi Jacob.

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