vendredi 10 décembre 2010

Control.

Pour Noël, tous les singles de Joy Division ont été remasterisé. Je reviendrai peut-être dessus avant de partir, mais c'est assez problématique de toute façon. Parce qu'à l'inverse du nouveau Pretty Hate Machine qui colle des frissons à chaque pulsation, les morceaux maladifs de Ian Curtis deviennent trop moderne, et kitsch par la même occasion. Avoir l'impression d'entendre O.M.D quand on écoute Joy Division, c'est assez désagréable. Enfin, pourquoi cette introduction sur Joy Division pour parler de Screamo ? Bonne question. Sûrement parce que la pochette me fait penser au film de Corbjin.

D'ailleurs, il n'y a bien que ça en commun, un visuel. Parce que si Joy Division prend le parti d'être dépourvu de toute émotion, d'être mécanique et terrifiant pour faire jaillir toute la force de cette musique, et toute la dépression sous-jacente, le groupe d'aujourd'hui, sobrement intitulé The Saddest Landscape, part de l'autre côté. Du côté de l'émotif, presque lyrique. Ici, la peine s'exprime par les hurlements, les constructions complexes mais prenantes, et les mélodies typiquement émo, dans la plus pure lignée d'un At The Drive-In ou d'un Commander Venus même.
Et, paradoxalement, ce court album se nomme You Will Not Survive, constat désabusé et sans espoir, acceptation finale de la condition d'un homme. De là à se complaire dans cette défaite, jamais. Parce que le disque est un combat de 26 minutes, sans interruptions. Chaque mot prononcé s'arrache de la gorge du chanteur pour vivre. C'est de la rage mêlée à de la tristesse, avec des traces d'un Converge penchant plus du côté hardcore, avec moins de testostérone. Un Explosions in the Sky accéléré et saturé avec de la haine en plus. Et c'est parce que cette musique est profondément intègre, sur le fond comme sur la forme, qu'elle prend cette puissance quasi-dévastatrice, et surtout profondément addictive.

Si Joy Division offrait la plus belle introspection, The Saddest Landscape s'occupe de la catharsis, la purge la plus totale des passions, dans la plus belle lignée des groupes émo des 90s, et sûrement la plus belle sortie screamo de 2010 avec le disque d'Envy. C'est sur Panic Records, et ça permet de suffoquer un bon coup.

2 commentaires:

  1. J'écoute depuis un certain temps cet album de The Saddest Landscape, sur base, si je me souviens bien d'un commentaire que tu avais fait sur Playlist Society sur la chronique d'Envy! Pas de contestation : excellent!

    Sur le lien entre Joy Division et The Sadest Landscape : le cri intérieur et le cri extérieur! Forces qui se complètent...

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  2. Je pense que ça va être le premier album que je vais écouter à mon retour en France ! :)

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