mardi 22 mars 2011

Grosse Fatigue.

Blood Pressures, ce titre est la preuve que The Kills est un groupe de fluide, un groupe à la musique corporelle. L'alchimie du duo Jamie Hince/Alison Mosshart et, par extension celle entre le groupe et les autres est physique. Écouter The Kills, c'est ressentir au plus profond de soi un feu caché. The Kills ravivait l'instinct primaire du rock'n'roll comme un Iggy Pop. Alchimie donc, et avant tout sur scène, où les affrontements entre les deux membres ne manquent pas. Ils ne semblent pas être le fruit de désaccords, mais plutôt d'une bestialité non feinte. Alison et Jamie se provoquent, se cherchent, se frôlent et se frottent.

Toute la force de The Kills est dans cette animalité. The Kills ne serait qu'un groupe de rock basique de plus sans la puissance sexuelle dégagée par le duo. Alison Mosshart sur scène incarne un érotisme tout en force. L'érotisme, c'est cacher pour mieux montrer. Alison montre tout, alors qu'il n'y a rien à voir. Son regard est noir et provocateur. Elle est là, en sueur, toujours décoiffée, à remuer en rythme. Elle a ce mépris dans les yeux qui fascine. Tout est là, dans les évocations sexuelles et l'érotisme de cette musique.

Sauf que voilà, The Kills a voulu évoluer, dompter la bête. Jamie Hince lui a collé une guitare entre les mains pour canaliser sa fougue. Jack White a dû, lui aussi, vouloir dresser cette boule d'énergie. Midnight Boom voyait les distortions jouissives s'affaissaient, sans pour autant perdre la vigueur de Keep On Your Mean Side, référence de modjo et de séduction.
Blood Pressures est comme une chute de tension, il n'y a plus de rugosité, il n'y a plus d'animalité.
Toute la tension de The Kills, cette force puisée dans le bas ventre, a migré. Elle est maintenant calculée, elle prend forme dans le cerveau. Et il semble que ce cerveau pompe bien trop de sang pour laisser irriguées les plus-que-nécessaires glandes hormonales. Espérons juste que l'animal fait le mort.

Les phéromones ne font plus effet sur ce Blood Pressures, prochaine livraison de The Kills chez Domino Records. Peut-être qu'ils transpirent encore, mais ils ont mis trop de déo.

6 commentaires:

  1. Jolie chronique et chouette chute! :D
    Pour moi c'est pas qu'ils ont mis plus de déo, c'est qu'ils transpirent différemment. J'aime vraiment ce son puissant qui se dégage de l'album.

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  2. Ah oui, c'est ce que je dis. C'est juste différent des débuts. Mais j'avoue que The Kills sans violence et sans tension, je trouve ça trop mou. Ce que j'aime chez eux, c'est "Fuck the People" en live. Et c'est justement ce qu'il y a plus je trouve.

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  3. Ton titre m'a fait mourir de rire ! Sinon moi j'avais bien aimé Midnight Boom, qui conservait un certain côté brut. J'ai pas encore écouté l'album, mais au vu des quelques chansons qui trainent, j'ai trouvé que ça manquait un peu de l'étincelle qui faisait leur charme. Finalement je pense qu'on va se rejoindre.

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  4. C'est un mauvais film avec Michel Blanc et Carole Bouquet, le titre. :)

    J'avais aimé Midnight Boom, parce qu'il avait toujours la fougue et la rugosité des Kills, juste exprimée d'une autre manière. Là je me retrouve comme face au dernier BRMC. Les bras ballants à me dire "et après ?".

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  5. "Là je me retrouve comme face au dernier BRMC".

    Ah ouais, quand même. Violent! :D

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  6. Oui je sais je l'ai vu, ça m'a fait d'autant plus rire d'associer le pathétique de l'expression et la figure de Michel Blanc avec cet album. :)

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