mercredi 4 mai 2011
Cannibal Holocaust.
Appelons ça le "syndrome Corinne". Et détaillons. D'abord, il y a un groupe anglais, sûr de lui, qui jouit du succès de Nights Out. Metronomy a une ambition, mêler pop et musique électronique, projet louable en soi, bonne idée même, qui peut mener à quelques franches réussites (pensons par exemple à Bibio et son Ambivalence Avenue). L'autre ambition de Metronomy, c'est de remettre la guitare basse et les basses en général au centre de la musique. Le projet est ambitieux. Autrement dit, Metronomy veut refaire de la pop comme dans les années 80 avec les moyens de 2011. Pourquoi pas.
Prétention pop mal placée, Metronomy ajoute à sa salade des voix un peu niaises sur des mélodies pas franchement rafraichissantes, novatrices ou même efficaces. Quelques bons espoirs naissent, avec des "The Look" ou des "The Bay" presque inspirés. Le reste demeure dans sa médiocrité. On ne s'y dandinerait même pas. "She Wants" a son envolée efficace et provoquerait presque un mouvement d'hormones autour de l'oreille. Mais sinon, calme plat dans les neurones. L'illumination est bien loin. Les chansons sont comme un papier peint des années 60. C'est intéressant, mais personne ne mettrait ça dans sa chambre aujourd'hui. Les couleurs pastel et les cercles qui s'emboitent, jamais ! Avec les moyens d'aujourd'hui, Metronomy sent la poussière déjà digérée.
Mais il y a "Corinne". "Corinne", c'est le péché que Metronomy essaie de cacher, ce côté décomplexé sans ambition, juste bon enfant, avec les synthés de "Enola Gay" et une ligne mélodique simple comme un tube de l'été. Un refrain rentre-dedans impossible à se sortir de la tête. "Corinne", c'est l'histoire d'une fille qui serre le cœur, tellement forte et gracieuse quand elle danse qu'on ne peut lui résister. On baisse les armes face à elle. "Corinne", c'est le résumé de l'album de Metronomy. Le groupe se bat, encore et encore, contre son démon "Corinne", à trop enjoliver d'artifices ses chansons et en oublier la moelle vitale :
"She just wants to dance all the time".
"Corinne" a tout compris, pas Metronomy. C'est le titre cheveu sur la soupe du disque qui se révèle comme le meilleur. Le reste n'est que prétention inutile et tentative de révolution par un groupe qui n'a pas le talent pour faire autre chose que des tubes de l'été.
Au final, "Corinne" cannibalise tout l'album, The English Riviera n'existe plus que par cette chanson. Même plus d'envie d'écouter le reste pour être sûr de ne rien manquer. C'est "Corinne" qui nous obsède, rien qu'elle qu'on veut, encore et encore.
Metronomy n'aurait jamais dû tenter de masquer ses vieilles envies 80s et se laisser porter par le souffle de "Corinne". Ils sortent quand même The English Riviera chez Because Music, mais ça fera cher pour un single.
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J'étais sceptique au début mais en fait t'as raison, "Corinne" c'est vraiment un truc imparable. Le reste de l'album est pas si mal je trouve, même s'il est loin de ce sommet.
RépondreSupprimerSoupe, Metronomy ?
RépondreSupprimerOn s'en est déjà parlé mais je trouve cet album (bien que moins fun que "Night's Out") plutôt jouissif, léger et désabusé, new wave-funk bricolo et néo-80's de bon goût. Et ce son d'orgue et synthé vintage, et ces choeurs décalés (Mount est anglais, donc aimant l'humour).
Sur la riviera, il n'y a pas que "Corinne", comme le final "Love Underlined" vraiment top.
Bon on sera donc pas d'accord .... mais finalement c'est peut-être bien toi tout seul qui es le plus taraudé par la p'tite "Corinne", non, avoue ? Une solution : arrêter d'appuyer sur "REPLAY" :-)
Ah oui, sûrement ça. :)
RépondreSupprimerMon obsession pour cette chanson n'est qu'un angle pour dire que le reste de l'album est mauvais et prétentieux. Alors que quand il se laisse aller comme sur Corinne, c'est vachement cool. :)
Ah bien sûr, on ne sera vraiment pas d'accord. Un détail en passant : la couleur de leur pochette (super design), c'est la couleur exacte du fond de mon blog : je peux donc pas faire mieux que d'aimer Metronomy ;-)
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