jeudi 24 septembre 2009
I'm Never Bored.
Je me suis longtemps demandé comment introduire ce groupe, The Walkmen. C'est un peu ma dernière claque musicale, qui dure. J'en ai encore la joue rosée, de cette découverte d'il y a peut-être six mois maintenant.
The Walkmen atteint juste un idéal musical. Une musique lyrique et rock, où un batteur saccage ses peaux à chaque frappe, où les guitaristes créent une atmosphère magique, et où la voix d'Hamilton Leithauser retourne le ventre par sa rudesse et l'émotion derrière ce goût de cigarette.
The Walkmen, comme une marche que l'on ne peut arrêter vers on ne sait où. Il y fait bon de se noyer dans la reverb, de fermer les yeux et de subir cette musique pesante et illuminée.
Alors marchons, marchons...
Everyone Who Pretended To Like Me is Gone (2002)
Premier album, et peut-être le meilleur. "Wake Up" s'impose comme la chanson définissant le style des Walkmen. Envolées lyriques sur fond de frappes sèches et de guitares saturées dans un amas de reverb et un mélange de sons. Quelques contre-chants de piano viennent agrémenter ces compositions complexes, tout de suite prenantes et fortes. Un album terriblement cohérent, qui s'écoute d'une traite tout seul. Et qui vous donnera cette jolie mélancolie qui précède les nuits.
Bows + Arrows (2004)
Tournant vers le rock, avec en tête le single-tube "The Rat", ce qui aurait du directement mettre les Strokes dans l'ombre, et à jamais. Mais s'il n'y avait que ce single, ce serait triste. Heureusement que "138th Street" ou "New Years Eve" sont là pour confirmer le talent de ce groupe à faire ce qu'ils savent faire, c'est-à-dire ce que personne d'autre ne sait faire. The Walkmen a une marque, une signature : cette cadence infernale et intraitable qui dévaste tout sur son passage.
Heureusement que "Hang On Siobhan" offre un peu de répit, comme une petite ballade champêtre entre deux autoroutes, avant d'en terminer avec "Bows + Arrows", meilleur titre de l'album, dans la lignée du premier disque, lancinant.
A Hundred Miles Off (2006)
Paraîtrait que ce serait leur moins bon album. Bien moins cohérent que les précédents, il est vrai. Avec des petites pertes de vitesses et des blagues, qui montrent qu'ils sont humains, après tout. Mais la magie existe tout de même sur ce A Hundred Miles Off, avec la panacée de l'apogée du meilleur de l'optimum de The Walkmen : "All Hands and the Cook". Complètement hypnotique, ce chant de détresse lancinant est addictif, comme une guérison à tout. Sur un flou de guitare, une montée progressive vers l'explosion finale et bouleversante nous emporte au loin, à des centaines de miles.
You & Me (2008)
Le dernier en date, et mon préféré. Parce que la sublime pochette résume tout. Il n'y a plus besoins de mots. "On The Water" et "In the New Year" comme deux des plus belles chansons du groupe, et donc par extension du XXIe siècle. Tout l'album est parfait, d'un bout à l'autre. Alors on se tait et on contemple, le casque sur les oreilles, le regard dans le vide, et le coeur léger.
Et en petit cadeau, pour comprendre la puissance de ce groupe, un petit live.
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You & Me est à la musique ce que Georges Abitbol est au genre humain.
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