Le futur leur appartient.

La recette est la même, des nappes de saturations à se damner. Des rythmes tribaux qui ne s'arrêtent jamais. Un côté drone assumé, une volonté d'aller plus loin, en avant.
Leur Street Horrrsing était addictif et comme une petite révolution dans ce que certains appellent l'expérimental, ce Tarot Sport n'est qu'une confirmation du talent des Fuck Buttons. Ils ont tout assimilé. De la techno au shoegaze.
Dans une lente progression, l'album s'installe, et peu à peu, retourne les organes. Il y a une puissance colossal dans ce disque, qui ne demande qu'à se déployer progressivement. Des couches se superposent donc tranquillement... Des mélodies apparaissent derrière ces saturations.
Petit à petit que le premier titre, "Surf Solar", avance, la raison abdique. Il n'y a aucune raison d'essayer de comprendre. On ne respire pas avant "The Lisbon Maru", du moins le début de "The Lisbon Maru", qui explose à la fin dans un délire trance bruitiste qui écarquille les yeux.
Mais il fallait garder le meilleur pour la fin, "Flight of the Feathered Serpent" est une petite perle lancinante et obsédante, qui ne semble jamais s'arrêter. Sa mélodie hypnotique transcende les boucles de percussions pendant plus de neuf minutes.
Un des meilleurs albums de cette année 2009. Un disque qui annonce le futur, l'abolition des contraintes et des formats imposés, un disque ambitieux et, comme son prédécesseur, totalement addictif.