samedi 14 novembre 2009

Cris et Chuchotements.

Cedric et Omar sont des super copains. Ils avaient un groupe au lycée, et quand ce groupe a explosé, Cedric et Omar en ont remonté un, pour rire.
Cedric Bixler chante, Omar Rodriguez joue de la guitare. Ils avaient de belles tignasses à l'époque. Ils faisaient ce qu'on appelle du post-hardcore. Comme Fugazi un peu, avec ce même étrange mélange entre émotion et violence. Le son reste quand même différent du groupe de Mackaye.
Et donc, quand At The Drive-In a passé l'arme à gauche, c'était le tour de The Mars Volta. Moins hardcore, plus... psychédélique ? Voire complètement barré et expérimental.
En tout cas, ça casse les dents.

At The Drive-In - Acrobatic Tenement (1996)

Premier véritable album. Et quelle condensé d'énergie et de haine et de violence. Pas un morceau de plus de 3 minutes. A fond la caisse, en hurlant, sans interruptions. Pas au détriment de la musicalité. C'est accrocheur, même punchy si on veut parler anglais. Pas si simple non plus, c'est pas du Offpsring, quoi, même si le Offspring des débuts, c'est du tout bon.
Une bonne paire de claques, en somme, qui fait circuler le sang.




At The Drive-In - Relationship of Command (2001)

Il y avait eu In/Casino/Out en 1998, avec des titres énormes comme "Napoleon Solo". Mais bon. Encore plus fort encore plus dans ta tronche. Le son est résolument plus lourd. C'est moins timide dans le cri. Ca frappe plus fort. Ca joue plus fort. Et c'est plus alambiqué. Le motif principal de "Arcarsenal" par exemple, est presque dissonant. Mais c'est toujours aussi entêtant, et ça fera toujours bouger la tête d'avant en arrière. On retrouve déjà cette volonté d'aller vers l'expérimentation, vers les sonorités inconnues, tout en gardant de la hargne. Un album majeur pour tout amateur de violence.


The Mars Volta - De-loused in the Comatorium (2003)

On peut bien dire que le virage a été négocié avec classe et efficacité, parce que le premier album des Mars Volta s'impose comme... le meilleur album des Mars Volta. C'est résolument moins violent, et volontairement plus prenant, beaucoup plus expérimental. Autant avant ils y allaient pas par quatre chemins, maintenant ils prennent des petits détours pas dégueulasses.. Et puis les trois premiers titres forment le début d'album parfait. Et déjà, des morceaux de 12 minutes complètement déjantés. Ca promet hein ?



The Mars Volta - Amputechture (2006)

Un petit saut dans le temps. Je passe pas sur Frances The Mute qui est très très difficile d'accès. Et on s'attarde sur Amputechture, il faut du temps pour l'apprivoiser, mais après c'est du tout bon. Un album magnifique, avec des constructions venues d'ailleurs, des mélodies somptueuses. On est bien loin de la violence d'At The Drive-In. On est plus dans une introspection aux sons étranges.




The Mars Volta - Bedlam In Goliath (2008)

Et là c'est pas de la tarte au sucre. Ca fond pas dans la bouche. Faut le mériter pour savourer ce disque. Faut le vouloir pour aller jusqu'au bout, et comprendre quelque chose. Beaucoup on dit de ce disque que c'était de la branlette sonore. C'est pas totalement faux. Parce que honnêtement, on n'y comprend rien, ça part dans tous les sens, c'est très confus. Mais plus on l'écoute, plus on le découvre. Il garde ce côté imprévisible, mais il est agréable. Cet album ressemble à un des derniers films de Lynch. C'est bien, mais on sait pas pourquoi.

Je m'étend pas sur l'album de cette année, Octahedron que tu peux télécharger si t'as envie. Mais moi je le trouve super décevant, et mou du genou, et sans inventivité.
En tout cas, Omar et Cédric, ils sont super chouettes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire