En trainant sur le site de Domino Records (label ô combien grandiose où l'on parle aussi bien de Jon Hopkins que de Bonnie 'Prince' Billy) pour retrouver le lien du concert de Four Tet à New York qu'ils avaient mis en ligne (et qui est là et même qu'il vaut sacrément le coup), j'ai vu que les disques de Galaxie 500 ont été réédités.
Et bien du haut de mes 21 ans tout neufs, moi qui ait pas Galaxie 500 du genre plus de 15 ans après leur séparation, une vague de nostalgie m'a envahi. Il faut dire que Galaxie 500 est attachant au possible et terriblement 90s.
Ils ont un projet assez simple, de la trempe d'un Mazzy Star, qui est de faire chialer avec trois accords et de la reverb. Ancrés dans ce qu'on a appelé le shoegaze ou la dream-pop ou ce que tu veux, ils ont écrit une tripotée de balades éthérées et aériennes, avec la voix somptueuse et parfois fausse de Dean Wareham qui chante des "nah nah nah" et autres "doo doo wah" sur des nappes de guitare gentiment saturés.
On chiale donc, mais avec le sourire.
Today (1988)
Le premier, qui pose toutes les bases. A l'époque où Sonic Youth commence à faire du bruit (dans tous les sens du terme), Galaxie 500 prend son temps et développe une atmosphère feutrée avec un son de guitare si particulier, une batterie sèche comme il s'en faisait dans les années 80. Chaque titre s'attarde un peu et prend quelques chemins détournés pour arriver à une envolée finale. Ce serait un peu comme si la cold-wave se réchauffait avec soleil du printemps, un iceberg qui fond peu à peu.
On Fire (1989)
On Fire est mon préféré. C'est le premier disque que j'ai entendu d'eux. Avec l'ouverture parfaite, "Blue Thunder" qui fait que ce disque ne peut pas être mauvais, ou "Snowstorm" qui porte si bien son nom. Et il y a le culte "When Will You Come Home". Tout cela annonce Mazzy Star, qui arrivera quelques années plus tard. Le seizième meilleur album des 80s pour Pitchfork, pour trois ratés qui font trois accords, c'est bien payé. Mais, quand on voit le succès de The Pains of Being Pure at Heart et ce retour aux mélodies saturées et aux voix voilées, on se dit que Galaxie 500 a été dépassé par les événements. Cette musique si humble n'était sûrement pas faite pour devenir mythique. C'est pas My Bloody Valentine et le perfectionnisme de Kevin Shields quand même. Je sais pas trop si Galaxie 500 demeure un mythe de l'indie aujourd'hui, mais à entendre ce qui sort depuis un an ou deux, je crois bien, même si ça peut être implicite.
This is our Music (1990)
Il demeure tout de même un mystère : comment le groupe a réussi à faire autant d'albums alors qu'ils font tout le temps la même chanson ? Ils se reyclent. Sauf que voilà, cette musique est tellement attachante qu'entendre presque le même morceau à chaque fois, les mêmes échappées lyriques, les mêmes solos de guitare, les mêmes frappes de batterie et les mêmes rythmiques de guitare n'est en rien gênant. C'est prolonger le plaisir de la simplicité, d'un quelque chose qui va de soi, qui coule tout doucement, mais avec intensité.
Le groupe n'a duré que quelques années. Le batteur et la bassiste ont formé Damon & Naomi, groupe tellement décevant. Galaxie 500 a été une parenthèse heureuse, une histoire éphémère dont on se souviendra toujours avec une pointe de nostalgie et une bonne dose de plaisir. Un "oh mais j'avais oublié à quel point ce groupe était génial !".
Cool cette retro d'autant que je ne connais que très peu le groupe.
RépondreSupprimerJe pense que Pitchfork s'inspire de B&M...
RépondreSupprimerhttp://pitchfork.com/reviews/albums/14083-today-on-fire-this-is-our-music/