samedi 24 avril 2010

Kaléïdoscope mental.

Dans le valhalla de l'electronica innovante où l'on retrouve entre autres Aphex Twin, Autechre, µ-ziq et consort, le grand Luke Vibert y occupe une place de choix. C'est un des artistes les plus prolifiques et éclectique de la musique électronique aujourd'hui: une vingtaine d'albums sous différents pseudo (Wagon Christ, Amen Andrews, Plug, Kerrier District...) et une bonne quarantaine d'EP ou compilation, le tout mélangeant electronica, drill'n'bass, IDM, acid house, jazz, house, disco, glitch ou trip hop (et j'en oublie). Il n'a pas réellement de label fixe, mais on le retrouve aussi bien chez Planet Mu, Warp, Rephlex, Ninja Tune ou Mo'Wax, la crème de la crème donc. Je me vois mal vous faire la discographie complète, mais voici une petite sélection des meilleurs albums selon moi (et il y en a vraiment beaucoup).

Luke Vibert & Jeremy Simmonds - Weirs (1993 - Rephlex rec)

Cet album est une collaboration avec Jeremy Simmonds (aka Voafose), un artiste de Rephlex plutôt confidentiel ayant aussi collaboré avec Aphex. Les sonorités sont très indu/synthétiques, faites de vieux synthés analogiques (comme le mythique Roland TB 303 que connaissent bien les fans d'acid house). Beaucoup de loops hypnotiques, en suspend, des basslines cradingues qui vous fouettent ("Submarine"), le cerveau est mis rudement à l'épreuve.

NB: l'archive contient aussi le mini EP "A Polished Solid"



Wagon Christ - Throbbing Pouch (1995 - Rising High)


Ce qui m'a toujours bluffé chez Luke Vibert c'est la quantité incroyable de samples qu'il utilise dans la plupart de ses compositions: il nous fait part de son immense culture musicale et dans cet album on retrouve aussi bien des sonorités jazzy et funk des 70's, des BO de films (Ennio Morriccone est caché quelque part). L'ensemble est homogène grâce à la finesse de la production, en ressort un album de chill out ultime.




Plug - Drum'n'Bass for Papa (1996 - Blue Angel)

De la dnb qui plaira à ton père? Le pari est osé. Sous le pseudo Plug, il nous livre un album intelligent dans sa composition, en pleine période où se développe en Angleterre ce style avec les cendres de la jungle dans une débauche de BPM dans un but purement festif (et pas toujours de très bon goût). Ici on est plus proche d'un album de trip hop mais avec ces beats dnb taillés à la serpe omniprésents et aériens, rappelant un Squarepusher de la grande époque.



Luke Vibert - Big Soup (1997 - Mo'Wax)

Le titre de la galette signifierait selon Luke "une sorte de grosse soupe musicale avec tout ce qu'il aime dedans". Encore une fois le travail de sampling est colossal, ici c'est plutôt un album de trip hop /downtempo avec ses beats syncopés. Un album dans l'ensemble plutôt reposant et psychédélique où les références musicales sont nombreuses mais assez foutrarques (ce qui peut désorienter l'auditeur parfois).




Luke Vibert - Yoseph ( 2003 - Warp)

Luke Vibert fait partie des artistes qui ont largement contribué au retour de l'acid house dans les années 2000, dans le genre Yoseph fait figure de manifeste au son de l'hymne "I Love Acid". Mais ce n'est pas vraiment un disque revival pour les nostalgiques du genre, la modernité est de mise, assez proche d'une construction electronica décidément dansante.
C'est un album qui te fera bouger le bassin et pétiller les synapses.




Kerrier District - Kerrier District ( 2004 - Rephlex)

Encore un album de réminiscences musicales oubliées, ici la disco, le côté kitsch en moins. Luke reprend les poncifs du genre: basse bien ronde, mélodie au synthé et cordes funky. Mais il ajoute à cela un côté house plutôt entraînant: l'ensemble est assez coloré et étrangement moderne. C'est dansant et rafraichissant, et surtout de bien meilleure facture que ce que nous propose la hype actuelle en revival italo-disco à gerber.




Amen Andrews - Amen Andrews vs Spac Hand Luke (2006 - Rephlex)

L'effort est une sorte de compilation des 5 EP "volume" (1 à 5) sortis sous le pseudo Amen Andrews et un faux album featuring, puisque Spac Hand Luke est un autre de ses nombreux pseudos. Ici il nous concocte une drill'n'bass/jungle couillue aux BPM assez rapides. Les influences 80's/early 90's à base d'acid house et de jungle donnent aux titres un côté ultra accrocheur qui retourneront plus d'un dancefloor à coup sûr.





Luke Vibert - Chicago, Detroit, Redruth (2007 - Planet Mu)

2e album chez le label de Mike Paradinas, celui ci ressemble beaucoup à une synthèse du côté techno et acid house de L.Vibert. Le titre est une private joke, accolant Chicago capitale de l'acid house, Detroit de la techno (Underground Resistance en tête) et Redruth, ville de Cornouailles dont est originaire Luke. Comme beaucoup d'efforts du bougre, l'ensemble manque un peu d'homogénéité. Mais certaines perles sortent du lot, comme "Clililik" grosse tuerie electronica avec sa mélodie que l'on retient dés la 1ère écoute.

6 commentaires:

  1. P'tain quand tu fais les choses, tu les fais pas à moitié !
    Ça fait plaisir.

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  2. :)
    Disons que c'est une manière rattraper le temps perdu. Je me disais que ça manquait d'electronica par ici ces derniers temps.

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  3. Ouais, pas faux.
    Mais lundi je fais le nouveau 65daysofstatic qui est pas mal du tout.

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  4. Je n'étais pas au courant, il faut que j'écoute ça de toute urgence!
    PS: c'est quoi cette pochette digne du pire groupe de screamo jap?!

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  5. Y a son album en collaboration avec JJ Perrey qui déboite, de bien bonnes influences.

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  6. Moi j'la trouve cool. Ça fait screamo niakoué à tendance Belle & Sebastian & Lost in Translation.

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