
Et ça peut sembler tout à fait indigeste aux premières écoutes. Mélanger une boîte à rythme bancale, du shoegaze pur (vive la reverb !) et des nappes de sons étranges avec une voix à la Sigur Ros ou à la Thom Yorke, ça peut faire peur. Pourtant, le mélange prend bien. On y entend du Jesu, du Radiohead bien sûr. Mais Pyramids met un mur devant ses mélodies, un mur d'effets, un tourbillon de guitare qui ferait passer Kevin Shields pour un enfant de cœur. Au point ou cette musique ne forme plus qu'un ensemble dense et compact. On ne distingue plus les instruments, les différentes pistes. Juste un magma de son qui alterne entre violence, bruit et pure beauté, envolée lyrique et saccage industriel. Ces gars-là sont pas nets et aiment le hachis parmentier musical. Ils mettent de tout dans un même morceau. Et ce qu'ils ont pas pu mettre, ils le mettent dans le morceau suivant. Un délire complètement lunaire et, même si ce mot veut rien dire, "planant". Ce qui reste le plus impressionnant étant le son de ce disque, dense et massif. Du shoegaze au sens le plus noble du terme, de l'expérimentation poussée jusqu'au bout et un son dantesque qui peut parfois s'apparenter à un avion qui décolle, mais sans jamais oublier que cet volonté d'innover est au service de la mélodie et de l'ambiance. Beau comme raz-de-marée.
Pyramids en sortant son éponyme en 2008 chez Hydra Head (le label de Jesu, Isis ou Pelican) montre à Radiohead qu'ils peuvent encore aller plus loin.
Et ce qui me permet d'insister sur un point très important (vu les quelques similitudes entre les deux groupes) : le dernier Emeralds, Does it look like I'm here ? est colossal et il faut l'écouter oh que oui oh que oui. Un des tous meilleurs disques de l'année facile.
Etrange, j'étais justement en train de rechercher cet album.
RépondreSupprimerC'est cadeau !
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