Plus j'avance, plus j'ai besoin de violence électronique, d'autant plus quand le jour est parti. Dès que je me déplace, que j'attrape un bus ou monte dans un métro, il faut qu'il y ait un déluge dans mes oreilles, pour couvrir les sons peu agréables de la circulation, les longs bruits du métro, les discussions vides des gens alentours. C'est clairement un moyen de s'isoler. En plus, ce temps estival permet de masquer son regard derrière des lunettes de soleil ; isolement le plus complet. S'enfermer dans une bulle. C'est sûrement symptomatique d'une angoisse enfouie, de se cacher comme ça, mais Freud est mort et laissons-le où il est.
Mais voilà, ça fait un bien fou. Une nuit de lobotomie. Un titre de Venetian Snares met le cerveau en stand-by, le noie dans une tourmente de percussions et de sons étranges. Les quelques voix, mélodies et sons lisibles s'étouffent dans des tourbillons désarticulés. Venetian Snares nous perd dans les tréfonds de ses angoisses et exhorte les nôtres par la même occasion. Cette violence est aussi belle que le passage à tabac en chantant "I'm Singin' in the Rain", parce qu'elle est purement gratuite. Il n'y a aucun concept complexe derrière, aucune autre raison que le plaisir de "fracasser le goliwok" des gens. Et, justement, cette violence a des vertus dignes d'une tisane "nuit calme". Elle efface toute pensée, tout stress. Le cerveau se complait dans un néant confortable. C'est épileptique et autistique à la fois. Un jaillissement intérieur d'une puissance difficilement imaginable qui agit comme exutoire. Venetian Snares purge les passions, au sens grec du terme, comme Alex DeLarge s'en débarrasse en tabassant un clochard. Venetian Snares est d'utilité publique, faut croire.
En attendant la nouvelle fournée dévastatrice de Venetian Snares, qu'on annonce semblable au chef-d'oeuvre absolu Rossz csillag alatt született, on reprendra une dose de breakcore sommaire et sauvage avec ce Filth de 2009, sorti chez Planet-Mu, forcément.
Je vois que tu as des envies de breakcore et de trucs qui arrachent alors j'te propose la compile Themeless 2. L'internationale Breakcore.
RépondreSupprimerhttp://breakcore.nl/index.php?m=music&r=bm004
et c'est gratuit.
Je suis presque nostalgique des moments où j'entendais des conversations vides dans le metro. Au moins j'avais l'impression qu'il existait encore un lien entre les gens. Aujourd'hui, c'est vraiment un concours à l'isolation. On n'écoute plus de la musique pour couvrir le bruit des conversations mais pour couvrir le bruit des autres Ipod... Je ne jette la pierre à personne hein, on ne peut pas tellement faire autrement et c'est sûrement mieux ainsi...
RépondreSupprimerOn n'a pas le même métro faut dire.
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