Le mépris.

Je m'étais presque promis de pas parler de la coupe du monde, parce que c'est genre le marronnier des blogs de tout bord pendant cette période où tout s'arrête, sauf le ballon rond. Mais là, face à l'affligeante prestation des joueurs français (on peut pas appeler ça une équipe), c'est plus fort que moi. Alors bien sûr, il fallait choisir un disque pour rester dans l'idée "blog musical". Le dernier Scorn est logique pour plusieurs raisons.

La première est simple, Scorn veut dire mépris. Et beaucoup ne méritent pas mieux que ça.
La seconde, c'est que cet album est sombre, voire sinistre, qu'il prend son temps, tourne autour du sujet, décline sans cesse. Il prend les détours les plus longs et décrit des ambiances malsaines. Une ambiance de guerre (doit-on rappeler que le sport est le substitut civilisé de la guerre ? Merci Norbert Elias). La différence majeur, c'est que Scorn prend tous les détours, comme les français, mais lui ça sert pas à rien. Il ne s'enfonce pas bêtement et tête baissée. Non, lui, il va droit au but. C'est parfaitement contrôlé, maitrisé, techniquement parfait. Il sait où il va, et ses détours ne sont pas des actes désespérés, mais un chemin consciencieux qui ne fait que déstabiliser le bloc aux allures solides qu'est notre cerveau.
Troisième raison. Scorn, c'est Mick Harris, l'ancien batteur de Napalm Death. Autrement dit, s'il la joue perso, lui, on lui pardonne, parce que ça paye.
Et ultime raison, cette défaite consternante a un bon côté : je n'aurai plus aucune culpabilité patriotique, et je peux supporter allègrement l'Angleterre de Gerrard. Et Mick Harris est anglais. C'est mon passage à l'ennemi.

Alors demain, après avoir écouté encore une fois l'excellent album de Scorn, Refuse : Start Fires, de cette année, sorti chez Ohm Resistance, je chanterai avec ferveur le "God Save the Queen", avec un sentiment de "no future" pour l'équipe de France.