mercredi 16 juin 2010

Trois enterrements.

Non, ce n'est pas un contre-pied total par rapport au disque évoqué hier. Hier, c'était la spiritualité à l'honneur, avec la tradition. Ici, c'est une autre tradition, et une autre spiritualité. Mais elle est toujours omniprésente, voire plus. Elle rythme ce disque. Sepultura sort un album qui s'appelle Roots. Si c'est pas un clin d'oeil appuyé à la tradition et à la spiritualité... Une sépulture, pour que les morts trouvent le repos, ce qui induit un cérémonial, de l'encens et au choix en fonction du budget pour le reste. Et Roots donc, les racines, les anciens, la terre et le pays, comme les Klezmatics hier.

Ce qui est vraiment amusant, c'est qu'un des groupes fondateurs du metal vienne du Brésil, le pays de la bossa nova. Une musique lente, ensoleillée et sensuelle. Et d'un coup, quatre gars arrivent. Ils ont pas décidé de faire du foot ni de la bossa nova, mais de prendre des guitares, de fracasser des batteries et d'hurler dans des micros. On pourrait en faire des analyses freudiennes qui ne plairaient pas à Michel Onfray, du genre les enfants de la bossa nova qui ont décidé de tuer le père. Mais Sepultura ne se préoccupe pas trop de la psychanalyse, ils préfèrent largement lancer des rythmes d'une violence tribale, fabriquer un son à la fois gras et agressif, pour que Max Cavalera puisse hurler d'une voix gutturale dessus. On ne peut limiter Sepultura à l'appellation "metal", il y a dans cette musique une rage héritée du hardcore, une puissance entraînante digne du hip hop (on dirait "groove" pour parler comme à la nouvelle star) et des accointances non feintes avec la musique tribale.
C'est dévastateur, violent, prenant, ravageur. On y sent du Ministry, la même force tellurique derrière. Les racines, on y revient. Et en live, ça prend une dimension toute autre. Suffit d'entendre Under a Pale Grey Sky qui, en plus d'être un live ahurissant, emmerde Bono et U2. D'une pierre deux coups.

Roots a été enregistré en plein milieu de la forêt amazonienne. Il sort en 1996 chez Roadrunner, et avec ça, Sepultura provoque bien plus que la pluie.

7 commentaires:

  1. Sacré album qui a fait beaucoup de bien au métal en général en affirmant l'impact artistique du genre. Après je ne sais pas si ça amené beaucoup de gens à écouter Pantera ou si des gens arrivent encore à écouter Soulfly dans se marrer...

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  2. Pantera c'est un truc que je comprend pas. Je peux pas écouter ce groupe. Je trouve ça ennuyeux, cliché et nul. Ce qui est assez paradoxal, je l'admet.
    Soulfly par contre j'aime encore. Mais la voix de Max y joue un rôle énorme.

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  3. @Nathan : Mais c'est impossible d'aimer Soulfly (et ses compositions super attendues) et pas Pantera^^. Rien n'est cliché et ennuyeux dans un Far Beyond Driven ! Et la voix de Phil Anselmo a plus de richesse que celle de Max Calavera (surtout sur la période post-Roots...)

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  4. Mais la richesse je m'en fout pas mal. Moi je veux de la hargne de la haine et de la violence. C'est trop recherché pour un rustre comme moi.

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  5. Sepultura c'est 4 mecs et non 6.
    Sinon j'admets c'est très cool.

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  6. Roots a été enregistré en plein milieu de la forêt amazonienne
    euh en fait seulement un morceau: Itsári

    Sinon quand bien même je suis pas fan mais alors pas du tout de leur musique, Roots est pas mal influencé par le premier Korn (d'ailleurs z'ont pas chopé leur prod pour rien).

    Quant à la référence sur Ministry, ça m'a fait sourire en me rappelant tout le bien que pouvait penser Cavalera de Ministry (c'est à dire pas grand chose... en même temps, Max a toujours été une grande gueule, pas étonnant qu'il se soit frité par presse interposé avec l'autre grande gueule de Kerry King ^^)

    Sinon je confirme tout le bien que tu penses de Pantera :-P

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