dimanche 12 septembre 2010

Back to the Web.

Aujourd'hui, on va apprendre à écouter de la musique que peu de monde connait, pour pouvoir briller en société. Parce qu'il y a une tripotée d'albums qui passeront inaperçus cette année. Parce qu'ils n'innovent pas assez, qu'ils sont trop simples, du "déjà vu" (à prononcer avec un accent anglais). J'ai bien peur que, parmi ceux-ci, on trouve le nouvel Elf Power. Il est vrai qu'ils font exactement, typiquement ce qu'on appelle de l'indie (à prononcer avec un accent français). Autrement dit, c'est simple comme bonjour. D'ailleurs, pour être simple comme bonjour, ils ont choisi que ce serait un album éponyme.

Pas attendu donc, ce disque. J'avoue que moi-même j'ai été surpris en lisant qu'il y aurait un nouvel album d'Elf Power. Ce qui me fait dire que 2010 est une année des grands retours. Après Swans (qui s'en sort avec brio), Arcade Fire (qui se rate) ou of Montreal, autre étoile de la sphère Elephant 6. Et dans cette histoire, il y a quelque chose d'assez amusant, un petit paradoxe tout à fait étrange.
Prenons un des albums les plus attendus de l'année, au hasard, le dernier Interpol, éponyme lui aussi, voulu comme un retour au premier album qui avait attiré tant de louanges. Chez Interpol, il n'y a rien de neuf. C'est toujours le même son, les mêmes thèmes, les mêmes mélodies, la même façon de chanter. Et, à cause de ce manque de renouveau, le disque est profondément ennuyeux.

Chez Elf Power, il n'y a rien de neuf. C'est toujours le même son, la même voix, le même type de mélodie, la même façon de chanter. Et c'est pour ça que c'est bien. On retrouve un cadre connu et aimé, agréable à l'oreille et facile. Eh oui, c'est totalement irrationnel. Parce que, objectivement, Interpol ou Elf Power, cette année, même combat. Mais la différence, et elle n'est pas des moindres, c'est la façon dont est enregistrée cette musique. Il y a chez Interpol bien trop de prétention. Ils se soucient davantage de ce que les "fanboys" et "fangirls" (à prononcer avec un accent anglais) penseront de leur disque. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'ils ont utilisé de l'effet d'annonce "revenons à nos premiers amours et tentons de reproduire notre premier album".
Elf Power eux, ils s'en secouent pas mal de ce que les gens pensent. Déjà parce que personne ne les attend au tournant, et ensuite parce que faire de la musique semble bien plus important que de la vendre. Loin de moi l'idée de dire "c'est commercial donc c'est nul", c'est juste une question d'approche. A partir du moment où on entre dans une sorte de compromis, où l'on veut faire de la musique pour plaire, donc de la musique qui plaît, on perd toute sincérité et on sonne faux, au grand dam d'Interpol, qui passe de "petit groupe prometteur" à "baudruche dégonflée". De son côté, Elf Power continue son bout de chemin, avec ce qui doit être leur onzième ou douzième album, sans jamais perdre en constance, sans jamais perdre le cap : faire de la musique, simplement.

Alors personne ne les attendait, personne ne les remarquera cette année encore, sûrement parce qu'ils sont trop humbles pour vouloir révolutionner la musique. Reste que ce qu'ils font, ils le font bien. Et c'est déjà beaucoup demandé.
Elf Power sort son Elf Power très bientôt chez Orange Twin, il est comme les autres et il est très très bien.

Stranger in the Window by Deus Ex Machina Publicity

1 commentaire:

  1. Un peu déçu à la première écoute et puis finalement je l'écoute en boucle :)

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