lundi 27 septembre 2010

I Have a Dream.



Un petit moment d'histoire. 28 août 1963, un certain Martin Luther King balance un certain "I have a dream". Et un petit blanc-bec se joint à tout ça avec sa guitare. Pas très à l'aise, les micros saturent. Trois cent mille personnes sont là à écouter, ce n'est pas le plus rassurant. Mais le blanc-bec ne se dégonfle pas, et chante. Il chante et il chante ; concentré, il ne veut pas regarder cette mer de personnes devant lui. Derrière, Joan Baez se fraye un chemin pour déposer sa voix, soutenir son homme. Ils communient.
Et derrière, le double sens. Le navire, c'est le salut, le salut pour le peuple noir américain, Goliath vaincu, David victorieux. Le navire, c'est Dylan. Et en 1963, quand il chante cela, ça ne veut pas rien dire :

Oh the foes will rise
With the sleep still in their eyes
And they'll jerk from their beds and think they're dreamin'.
But they'll pinch themselves and squeal
And know that it's for real,
The hour when the ship comes in.


Voilà donc la naissance du grand Dylan, de l'ambitieux, du prétentieux, du mégalomane. Il annonce à trois cent mille personnes que ça y est, c'est vrai, le navire entre au port, Dylan entre sur la scène prêt à tout ravager sur son passage, qu'importe ce que tout le monde pense et pensera. Ils auront beau se pincer pour espérer rêver, rien n'y fera.
"Only a Pawn in their Game" suit, et Dylan affronte la foule du regard, fier et sûr de lui.

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