of Montreal - Vendredi 8 Octobre 2010, Le Grand Mix, Tourcoing
Et si, finalement, toutes mes analyses un poil trop psychologiques n'étaient que du vent ? J'analyse of Montreal et Kevin Barnes comme le ferait un moustachu devant un divan. La dualité tristesse profonde/joie, toute cette histoire de danser pour masquer la dépression. Et si, finalement, c'était une bien belle erreur ?
La première fois que j'ai vu of Montreal, il y a presque deux ans maintenant, tout était devenu clair. Il n'y avait aucun doute : Kevin Barnes n'était pas qu'un danseur approximatif fournissant du son pour se trémousser, il y avait derrière un mal être profond. Il en donnait les clés d'ailleurs, dans ses disques et dans ses concerts.
Il avait tout mis en place pour faire illusion. Et le concert devenait un spectacle total, où mysticisme, musique et théâtre Brechtien se mélangeaient pour donner un show grand guignolesque extatique, intense et troublant.
Un album plus tard, revoilà of Montreal. La salle est plus petite, ce qui limite les manœuvres impressionnantes à base de costumes. Adieu les ailes d'ange du guitariste, ils sont tous vêtus de blanc, les visages aussi. Ils forment un arc de cercle, laissant la majeure partie de la scène vide. Vide pour seulement quelques instants, puisque Kevin Barnes arrive, en jupe, accompagné de deux "agitateurs" (concept assez génial déjà vu chez les Flaming Lips ou Beck par exemple, des danseurs-amuseurs, qui viennent danser dans le public, miment des assassinats et des bagarres).
Alors, vu que la salle permet moins un grand spectacle, est-ce qu'on aura le droit à quelque chose de plus intense, de plus sobre ? Non, ne comptons pas sur Barnes là-dessus. Vidéos psychédéliques, danses dégingandées demeurent.
Mais voilà, impossible de retrouver cette dualité d'il y a deux ans. Kevin Barnes danse, s'amuse des regards du public. Il est dans sa bulle et s'éclate, le sourire collé aux lèvres en permanence. Plus de chansons dépressives, non. Juste des tubes acidulés pour assurer le tempo, et faire danser les gens. Même après "For Our Elegant Caste", derrière laquelle on attend le sublime "Touched Something's Hollow". Et... rien. Juste un "merci". C'est là que j'ai compris. J'attendais Barnes nu, il est venu déguisé.
Alors soit je me suis planté sur toute la ligne, et Kevin Barnes n'a jamais eu aucun problème. Soit il a guérit. Sa musique joyeuse a finalement agit comme remède et l'a libéré de ses hantises. Du coup, tout ce qui émane de la scène n'est que bonne humeur. Et c'est terriblement efficace.
Alors ça y est, Kevin Barnes est guéri. of Montreal est devenu une troupe de cirque, sans clown triste. Reste le magnétisme et l'irrépressible entrain de cette musique. Et c'est déjà assez énorme comme ça.
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