dimanche 24 octobre 2010

Kaboom.

Facile à détester, facile à adorer aussi, Philippe Katerine trimballe son image de dandy blasé un peu partout pour promouvoir son nouveau disque, éponyme, comme un retour au source. On l'y voit avec ses parents, et avec un super sourire. Et Philippe Katerine divise. D'un côté, c'est l'arnaqueur qui aime à se foutre de la gueule des auditeurs, des consommateurs, de ceux qui achètent son disque. De l'autre, c'est le génie forcément incompris de la musique française, génie parce que justement, il se fout de la gueule de ceux qu'on aiment pas, comme un vent de fraîcheur sur la terne scène française où on se complait à étaler sa haine pour Bénabar. (Moi j'aime bien Bénabar). Ses parents donc, preuve qu'on aura le droit à un Katerine nature ? Le vrai Katerine, pas le robot après tout, pas celui qui chante "je vous emmerde". Et bien non, les foudres retombent : il se fout encore de nous.

Alors, ce nouvel album de Katerine vit comme les autres les vagues et remous des critiques. Zemmour lui reproche son incapacité à écrire, il répond pas et rit. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce débat existe de la nuit des temps. Rappelez-vous un certain Marcel Duchamp. Il est facile de lui reprocher son côté moqueur vis-à-vis de l'art, ce qui est paradoxal puisqu'il en est un acteur. "Duchamp, c'est du foutage de gueule" on aurait envie de dire. Un mec qui veut juste provoquer pour faire avancer, mais sans aucune portée artistique réelle (ce qui est indéfinissable au passage). Oui, certes, mais Duchamp justement était l'incarnation d'un "j'm'en-foutisme" pur et dur. Une sorte de nihilisme. Ses œuvres n'ont pas de but, elles sont juste parce qu'il en a eu envie, comme ça, sans se poser de question. Philippe Katerine, c'est un peu la même chose. Il en a pas grand chose à secouer, il fait les chansons qui lui passent par la tête, il réinvente le gimmick. Une phrase, en boucle, une mélodie, en boucle. Point. Format court et en répétition. Vingt-quatre chansons juste comme ça, parce qu'il en avait envie.
Et si c'était ça le vrai Katerine ? Juste un mec qui fait ce qui lui passe par la tête.

Cette année donc, chez Barclay, Philippe Katerine sort sans masque, mais avec des rythmes de basse et des idioties à raconter. Et il n'a pas fini d'en énerver. Reste que "La Banane" c'est un sacré tube.

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