jeudi 28 octobre 2010

Noblesse Oblige !

"Chacun chez soi, et les moutons seront bien gardés". Ou les poulets ou ce que vous voulez. Ça m'a frappé comme une révélation : le Write About Love de Belle & Sebastian n'est pas bon, il est attachant mais vraiment borderline, proche du gouffre du kitsch. Et, la raison est simple. Stuart Murdoch a essayé de faire du Stereolab. Eh oui. Mais le pauvre, il a raté son coup. Il aurait dû se contenter d'assurer ses mélodies sans instrumentations étranges.

Pourtant, il y en a des parallèles à faire entre les deux groupes. Ils sortent tous les deux des 90s, ils assurent tous les deux une pop colorée et pleine de candeur et de malice. Acidulé sans être indigeste. Facile à écouter sans jamais tomber dans la complaisance (quoique, pour Belle & Sebastian ça se discute, mais je leur pardonne tout). Dans les deux groupes, il y a une voix de femme voilée (Isobel Campbell et Laetitia Sadier). Ils sont dans le culte maintenant, ils ne tomberont jamais dans l'oubli !
Mais finalement, il y a quelque chose d'insurmontable dans cette comparaison. Stereolab a un amour immodéré pour les vieux synthés (et le son kitsch qui va avec). Comme chez Broadcast, il est avant tout question de vintage, d'attachement à un Casiotone comme Bill Gates à ses vieilles cadillac. C'est la fibre même de leur musique, sur laquelle vient se poser les mêmes choses que chez Belle & Sebastian : guitare cristalline et douce voix.
Et c'est là que tout se joue. Stereolab s'éclate toujours comme ça après presque vingt ans de musique. Ils ajoutent quelques boucles de beats mais gardent la même candeur. Stuart Murdoch a essayé d'aller vers ce monde synthétique, décharnant ainsi toute sa pop, la rendant presque ridicule, brisant les souvenirs de certains. Adieu la noblesse de la pop de Belle & Sebastian. Mais de l'autre côté, Stereolab garde sa gaucherie addictive.

Pour conclure avec un autre proverbe idiot, "on ne mélange pas les torchons et les serviettes". C'est ce que la grand-mère de Stuart Murdoch aurait dû lui dire, de pas essayer de faire du Stereolab, parce que Stereolab le fait encore très bien, cette année, sur leur label Duophonic. Ça s'appelle Not Music, et c'est assez approprié, parce que Stereolab n'est plus un groupe de musique, mais une institution.

3 commentaires:

  1. Dans le style Stereolab - Komeda, le nouvel album du groupe finlandais "Le futur pompiste" vaut un peu d'intérêt.

    Sinon, je trouve ton analyse pertinente. En tout cas, elle permet de mettre des mots sur le fait que Belle & Sebastian me fatigue (et je n'ai d'ailleurs pas encore eu le courage d'écouter le dernier), alors que Stereolab me reste très sympathique. Peut-être parce que les écossais me laissent penser à de la variété glacée...
    :-)

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  2. Bin un peu déçu à la première écoute, on a l'impression que le groupe s'essouffle et si les arrangements sont toujours bons, on s'éloigne de la créativité des albums "Sound Dust" et "Fab Four Suture", c'était déjà un peu le cas sur le précédent, malgré quelques tubes.

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  3. Je préfère la deuxième écoute :)

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