Myspace est mort. Adieu les heures à errer de clic en clic vers des artistes plus obscurs et underground les uns que les autres. Mais la mort de myspace n'est que la conséquence logique de l'arrivée de media bien plus adaptés à la musique et à la découverte. Du jeune DJ qui balance son remix sur Soundcloud à l'ambiance coopérative de Cllct, la musique a forgé son media. Et Bandcamp en est la plus belle illustration, site qui court-circuite les maisons de disque et toute l'industrie, Bandcamp c'est du lien direct entre l'artiste (ou son label) et le consommateur, c'est le prix à la demande, c'est comprendre que le mp3 est une limite et proposer du FLAC pour rien du tout. Bandcamp a tout compris, petit tour d'horizon des trouvailles qu'on y fait.
The Incredible Adventures of Getùlio, The Old Gorilla - Getùlio, The Old Gorilla (2011)

Le concept le plus cool possible. Quelque chose que seul internet permet. Un album pensé pour les gorilles, par des gorilles. La base est simple et loin d'être originale : des basses, des beats et des samples, et un peu de clarinette pour inspirer Peter Jackson. Des samples des musiques de là-bas où vivent les gorilles. De la rumba et de l'afrobeat, des sons de films de gorille des années 30. Le résultat n'a rien de surprenant, rien de révolutionnaire. On est juste face à quelqu'un qui va au bout de son concept et de son idée, à tel point que sur les (seulement) quatre euros pour télécharger l'album, deux vont pour Gorilla Fund et deux autres vont pour Gorilla CD, des organisations pour la défense des gorilles, contre la déforestation. Une musique plus rafraichissante que la lourdeur de la jungle, au profit des gorilles, et pourquoi pas ?
http://getuliotheoldgorilla.bandcamp.com/
Eudaimonia - Golden Ghost (2011 - Epiphysis Foundation)

http://heygoldenghost.bandcamp.com/album/eudaimonia
Jamaica Inn - Stanley Brinks & The Kaniks (2011 - Hype City Records)

C'est l'histoire d'un mode de vie. Des mecs qui font de la musique avec des brics et des brocs, sans se soucier de savoir si ils boufferont avec demain, si ils auront des dates. Tellement déconnectés d'une certaine réalité qu'on appellera leur musique de l'anti-folk. Anti un peu tout, parce qu'elle est anti rien, en fait. Elle raconte juste des histoires, sur trois accords de guitare, de ukulélé ou de banjo, une rythmique aussi basique que de la techno de bas étage. C'était Herman Düne, porte flambeau de l'indie décomplexé français. Puis, André Herman Düne s'est barré, parce que les choses devenaient un peu trop grosses. Son truc à lui, c'est de vendre des CD-R après ses concerts, et d'enregistrer à tour de bras. Il adopte le nom de Stanley Brinks, et sa musique reste la même, immuable folk simpliste, facile mais efficace, qui rappellera John Darnielle ou les Moldy Peaches, et même le grand Lou Barlow. Rien d'étonnant à le voir aujourd'hui balancer son album en écoute gratuite sur bandcamp. Même si pour acheter le disque, faudra mettre 15 euros. Pour ce prix-là, j'achèterai plutôt un disque des Mountain Goats. Où je les garderai pour aller le voir en concert. Alors on se contentera d'écouter ce folk agréable sur Bandcamp. Après tout, c'est fait pour.
http://stanleybrinks.bandcamp.com/album/jamaica-inn
Impaled Peach - s/t (2011)

http://impaledpeach.bandcamp.com/album/impaled-peach
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