Le château ambulant.

Ça y est ! Il est là. On l'attend depuis quelques temps. Crystal Castles est de retour. Cela faisait déjà quelques jours que des morceaux apparaissaient sur la toile, et maintenant voilà l'album.
La recette n'a pas tellement changé. Gros son travaillé au bitcrusher, samples à tout va, tempo soutenu et beat furieux.
Pas de doute, ce disque sera aussi addictif que le précédent. Moins fougueux, plus réfléchi, plus travaillé. Moins spontané donc ? Les brûlots breakcore comme "Doe Deer" prouveront le contraire. Mais ce titre semble assez isolé.

Le problème, c'est peut-être que le premier album était tellement réussi que celui-là ne peut pas l'égaler. Et que depuis 2008, l'electronica-breakcore-punk-8-bit a fait son chemin. Violence et game-boy sont devenues plutôt communes en musique.
Alors, Crystal Castles avait prévu le coup et prend le parti d'une trance saturée aux airs de Chemical Brothers parfois, tout en gardant la touche CC : la voix d'Alice Glass. "Empathy" marque parfaitement ce renouveau, et une face plutôt intéressante du duo. De là à considérer Crystal Castles comme d'éternels précurseurs, il y a un pas que j'ose pas encore franchir.

Crystal Castles s'est calmé. Ils ont arrêté le speed et ont pris des acides plutôt. Le punk devient pop acidulée, mais toujours masquée par un son 8-bit. On entendrait presque du Sigur Ros sur un titre, ou du Au Revoir Simone sans le charme des trois New-Yorkaises. Des fois, ça fait un peu disco-synth-musique-de-manga insupportable, des fois, c'est très réussi. Mais tout ça manque de rage et de violence, et sonne un poil trop "boîte de nuit boom boom".

Crystal Castles sort son Crystal Castles II chez Fiction Records, et j'ai bien peur qu'il ne soit pas aussi inoubliable que le précédent, bien que ce soit une nouvelle corde à leur arc. Un album trop sérieux, en somme, mais cool quand même.