jeudi 6 mai 2010

Le dernier des dinosaures.

J'ai beau quasiment ne pas l'avoir vécu en direct, j'ai un amour immodéré pour la musique des 90s. Les Stone Roses, les Pixies, Nirvana, Fugazi et tant d'autres. Mais, cette fascination vient parce que les 90s (les nineties comme on dit) ont donné naissance à trois groupes majeurs. Sonic Youth (même s'ils ont commencé dans les 80s, mais on s'en fout parce que même si les meilleurs albums sont sortis fin des années 80, ils ont inventé la musique des 90s), Pavement et Sebadoh.
Et on peut trouver un dénominateur commun à ces trois groupes. Assez facilement même. Les trois aiment la dissonance. Sonic Youth fait simplement du bruit. Stephen Malkmus et Lou Barlow jouent faux.
Ces groupes font à peu de chose près la même musique. Elles se ressemblent terriblement, et parfois, d'irrépressibles envie de se faire "un bon vieux Pavement" nous prenne, comme on dit. Ou un Sebadoh. Ou un Sonic Youth.

Ce sont des gamins qui ont eu envie de faire de la musique en écoutant le Velvet Underground, qui ont découvert qu'une guitare électrique ne servait pas qu'à serrer des gonzesses et que leurs voix avaient mué et qu'ils pouvaient maintenant chanter, même mal, tant qu'ils y mettent du cœur. Et Sebadoh doit être le plus radical de ces groupes qu'on a appelé Lo-Fi. Si Pavement se laissait aller sur quelques chansons seulement, Sebadoh se lâche tout le temps. Ce n'est pas non plus du punk un peu débile tout le temps (même s'il y en a et ça fait plaisir), c'est le folk qu'un Kurt Cobain masquait derrière sa saturation. Avec une lourdeur et une simplicité désarmante. Mais Lou Barlow et ses potes peuvent pas être vraiment sérieux, alors ils font des petits bruits bizarres derrière. Il avait pas encore la trentaine cette année là.

On sent quand même fortement le poids d'un Dinosaur Jr fraichement dissout, dans le son, dans les riffs, dans la scansion des textes et bien sûr, l'influence de Sonic Youth. Sebadoh réussit à avoir ce même côté "je t'attrape à la gorge et je te lâche pas". Suffit d'écouter "Sister" pour le comprendre. Mais ce qui ressort surtout de ce disque, c'est une totale liberté, dans la composition, dans le son, dans le chant. Le Velvet et les Clash ne seraient pas peu fiers d'entendre ce qu'a fait leur héritier Lou Barlow. Et comme le premier album de la bande de Lou Reed, les disques de Sebadoh ont dû pousser bien des gens à s'acheter une guitare électrique bas de gamme.

Ça n'étonnera personne, mais ce Bubble & Scrape de Sebadoh est sorti au cœur des 1993 (l'année du In On the Kill Taker de Fugazi et du Ignition de Offpsring - que j'adore encore comme les Bad Religion -), chez Sub Pop, le label de Nirvana. (Ca fait deux jours Sub Pop consécutifs, tiens). "C'est tout ce que j'aime".

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