jeudi 20 mai 2010

Stranger Than Paradise.

Kurt Vile s'appelle comme Kurt Weill. Je sais pas si c'est fait exprès ou pas, mais ça tombe bien. Kurt Weill était allemand, et c'était l'ami de Bertolt Brecht. On lui doit les plus beaux moments de décadence des années 30. Son art dégénéré passait par le culte Opéra de Quat'Sous et Grandeur et Décadence de la ville de Mahagony (qu'on connait surtoutp parce que les Doors ont repris "Alabama Song"). Sans Kurt Weill, on peut dire adieu au Lou Reed de la période Berlin et au Bowie de Low, Heroes et Lodger. Et aussi à toute une part de Tom Waits tant l'influence de Weill est forte chez le monsieur à la voix cassée. Ce n'est pas négligeable. Alors qu'on utilise un nom qui sonne de la même manière en 2010, je doute que ce soit le hasard. Et si c'est son vrai nom, c'est un signe du destin.

Parce qu'on retrouve chez Kurt Vile la même obsession pour la décadence. Déjà en tant que guitariste des War On Drugs, il donnait au groupe un côté psychédélique et acidulé typiquement 70s, qui rappelle le space rock de Spiritualized. C'est bourré d'acide et c'est comateux comme un lendemain de soirée à la Fun House. Mais le jeune homme devait avoir envie de chanter lui-même, alors il s'échappe et surprend le monde entier avec son disque de rock hypnotique, Childish Prodigy. Bradford Cox le qualifie de génie sur son blog, et tout le monde s'étouffe dans cette musique qui fait relativiser encore plus la qualité du dernier album du Black Rebel Motorcycle Club, Beat the Devil's Tattoo.
Et à l'instar de ces derniers, Kurt Vile aime le folk. Alors quoi de plus naturel que de sortir un EP de folk ? Où il se libère de la de guitare électrique, il s'épure, mais n'oublie jamais qu'avec un nom tel, il est obligé d'ajouter à ses ballades un côté étrange et psyché. Histoire de rabattre le caquet des Doors une bonne fois pour toute.

Kurt Vile sort son nouvel EP en mai 2010 chez Matador (forcément), et ça s'appelle Square Shells EP. Et en plus il y a une chanson dédiée à Jim Jarmusch.

1 commentaire:

  1. Pas encore écouté, mais nous fréquentons décidément le même genre de pages ;-)

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