
Michael Gira porte le chapeau comme Al Jourgensen. Il a un regard terrifiant, et une voix venue d'outre-tombe un peu comme chez les Sisters of Mercy, ce qui donne au tout un côté gothique sado-masochiste pas dégueulasse. Parce que le son est lourd, les chansons sont lentes, Michael Gira pose sa voix et laisse ses mots se répandre dans le son, c'est grave et révérencieux. C'est profond, ça vient de l'intérieur, exactement comme le cri de Robert Mitchum chez Charles Laughton, dans le plus grand film noir qui existe, The Night of the Hunter. Et Swans avance avec la même ambiguïté. Mitchum a sur une main tatoué "Love", sur l'autre "Hate". La vie n'est que l'affrontement de ces deux forces. S'il raconte que l'amour l'emporte, il veut faire le mal. Il veut tuer. Swans parle des enfants de Dieu, pousse à prier le Seigneur. Reste à savoir quel Seigneur. Celui du ciel ou celui sous terre ? Dieu ou Satan ? Tout est là. Dans l'éternel duel entre le diable et Dieu, entre l'amour et la haine, entre le bon et le mal, Swans ne sait trouver sa place. Du coup, c'est une musique totalement nihiliste et vide d'espoir qui jaillit. Jarboe en pythie incantatrice, Michael Gira en prophète déchu. Une langueur paralysante de peur, mais d'où, peut-être, le salut émergera.
Swans exhume ses fantômes sur Children of God en 1987, sur le label Caroline, et c'est aussi beau que le noir et blanc de Charles Laughton.
Il n'y a pas de nouvel album de prévu en revanche ?
RépondreSupprimerSi, "en préparation". C'est doublement cool, du coup.
RépondreSupprimerJ'attends d'avoir la galette entre les mains avant de me réjouir :)
RépondreSupprimercool! ceci dit je crois que leurs derniers albums étaient moins intéressants.
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