Deerhunter + The Dodos @ Botanique, Bruxelles. Mercredi 12 mai.
On dirait qu'en ce moment il y a une bonne aura autour des concerts qui s'offrent à nous. ATR dimanche dernier avait "mindfucké" Nathan, je les ai d'ailleurs manqué à mon grand désarroi, heureusement qu'il y a Dour cet été, mais passons.
Il y a cette semaine une sorte de festival au Botanique qui s'articule sur 4 scènes plus ou moins homogène sans la possibilité d'aller de l'une à l'autre. Ce soir là s'offrait à nous 2 premières parties qui me sont totalement inconnues: A Sunny Day In Glasgow et Raz Ohara And The Odd Orchestra et les têtes d'affiches The Dodos et Deerhunter, le tout dans un chapiteau monté pour l'occasion.
A Sunny Day In Glasgow passait en premier, mais le trafic bruxellois a eu raison de moi et c'est finalement au milieu du set de Raz Ohara And The Odd Orchestra que j'arrive. C'est plutôt calme, une formation pop folk auquel s'ajoute parfois de l'accordéon ou du mélodica. Des titres à rallonge plutôt ennuyeux, on dirait qu'il essaye d'avoir un son jazzy et de faire des montées type post rock mais leur technique ne trompe personne et on s'emmerde sec. C'est pas grave, on en profite pour faire un tour au bar afin de déguster une bière belge avec une bon cornet de frite.
Par la suite, The Dodos entre en scène, l'atmosphère se réchauffe malgré un public assez statique. Ils sont trois sur scène, une batterie, une gratte et un xylophone (quasi inaudible du fait de l'accoustique très moyenne de la salle) qui échange sur certaines chansons son instrument pour un renfort de percu (un tom basse + une cymbale). Leur musique donne vraiment la pèche, impossible de ne pas avoir un grand sourire aux lèvres tout au long du concert. La batterie donne une véritable puissance et guide le bas du corps, appuyé par une gratte plutôt acoustique très énergique, en ressort un côté folk dansant très joyeux. Ils ont joué quasiment tout leur dernier album que j'apprécie moins que "Visiter" leur premier opus, mais on dirait que les chansons prennent toute leur dimension en live. Le set était court, seulement 50 min, plutôt frustrant mais assez jouissif.
20 minutes plus tard, place à Deerhunter. Ca fait déjà quelque temps que je voulais les voir: j'ai adoré "Turn It Faggot" plus rock/post punk incisif et surtout "Cryptograms" mi expérimental psyché, mi pop song imparables. Je n'aime pas trop Microcastle, leur dernier album, trop lisse peut être, trop pop. Pas de chance, ils ont tout comme The Dodos joué que leur dernier album (seulement une track de Cryptograms et peut être une ou deux du 1er album). Mais encore une fois l'album a pris toute sa dimension en live: ils sont assez statiques sur scène mais envoient une telle intensité! Ils ont pas mal pris de liberté avec les chansons originales en rajoutant de long solos aériens et envoûtant et surtout d'une puissance assez folle, les pop songs visaient juste (bien que je ne sois pas un grand amateur de pop), efficace avec un côté psyché sans partir dans le ridicule. Mais c'est surtout leur puissance de leur son qui impressionne, leurs accords ne sont pas très techniques ni complexes pourtant mais ils sont bien maitrisés et le son est bien égalisé: malgré l'acoustique minable l'auditeur se trouve face à une véritable tempête sonore.
Bradford Cox (aka Atlas Sound) et son corps chétif possède une aura très forte au sein du groupe, ses solos et ses chœurs donne toute la consistance à la musique de Deerhunter et on a vite compris que c'est bien lui le cerveau du groupe. Il a chaleureusement remercié le public qui en redemandait, après un set court (une petite heure) mais intense.
Ça faisait longtemps que je n'étais pas sorti d'un concert aussi sonné, un peu perdu avec l'impression d'avoir vécu quelque chose de fort; combien de fois ai-je répété "mais quelle claque j'ai pris bordel!".
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