vendredi 27 août 2010

Imitation of Life.

Me voilà enfin de retour d'un long périple. Et pour fêter ça, quoi de mieux qu'un nouveau disque de Venetian Snares ? Aaron Funk est productif comme un diable, on le sait, et ça ne devrait pas s'améliorer puisqu'il vient d'ouvrir un label sur Planet-Mu, de Mike Paradinas.
Mais on est en droit de se poser quelques questions.

Déjà, qu'attendre de Venetian Snares aujourd'hui, alors que ça fait de longues années qu'il sort un disque par an, et que le chef-d'oeuvre Rossz csillag alatt született semble indépassable. D'autant plus qu'il a du mal à se renouveler, ça reste des déflagrations de percussions sur des boucles épiques, avec quelques voix parlées, et, nouveauté, des passages plus hip hop. Donc, rien de nouveau sur le soleil d'Aaron Funk.
Maintenant, psychanalysons-le. Bien sûr, il est amoureux de sa maman. Mais il y a quelque chose qui commence à me déranger dans le breakcore (et peut-être la musique électronique en général), c'est le côté potache. Duran Duran Duran n'a rien de sérieux, au contraire. Et je parle pas de Nero's Day at Disneyland. Même chez Aphex Twin il y avait "Milkman". C'est drôle et de mauvais goût, mais quel intérêt ?
D'autant que Venetian Snares est un peu le roi de la musique qui déglingue la tête, mais qui raconte des conneries. Alors ici, dans sa soi-disant vie, il y a des "we suspect she must be... retarded" et des bêtises genre listes de courses. La pochette est d'un mauvais goût équivoque aussi. Bien sûr, ça ne gêne en rien la musique, qui est toujours aussi efficace, puissante, ravageuse et qui court-circuite avec autant de plaisir les synapses. Mais trouver refuge derrière une certaine forme d'humour, c'est comme un aveu de faiblesse, l'aveu qu'il a fait le tour de tout ça, qu'il n'a plus qu'à appliquer une recette, la même. Déjà l'an dernier, sur son EP Horsey Noises, c'était le cas. Autre preuve de tout ça, il reprend son "Hajnal" et le remixe, le premier était une merveille, le second est assez inutile.
On retrouve un peu sérieux sur quelques pistes, comme "Goodbye9/Hello10" ou sur l'ultime "My So-Called Life", heureusement. Mais est-ce suffisant pour espérer retrouver la grâce de Rossz csillag alatt született ?

Ce n'est pas à proprement parler une crise de créativité, parce que ce My So Called-Life reste une tuerie. Alors, M. Aaron Funk, pour pallier à cette crise de confiance, pour reprendre toute la prétention et l'ambition que vous aviez en 2005 avec la révolution Rossz csillag alatt született, je vous conseille de sortir de votre bulle, de cette "so-called life" qui n'est pas la vraie, de trouver quelque chose qui vous inspire autre que l'humour potache, qui vous fait retrouver votre sérieux, pour que vous puissiez m'exploser la tête sans cet arrière goût amer, sans avoir l'impression qu'on se foute de ma gueule.


Aaron Funk n'est décidément pas sérieux, même à 38 ans, et il continue d'offrir du plaisir aux amateurs de sensations fortes avec My So-Called Life, qui sort bientôt sur son propre label Timesig. C'est toujours aussi bon, mais faut grandir un peu, maintenant.

3 commentaires:

  1. J'étais pas chaud à l'idée d'essayer (la pochette en plus!). Ta chronique me donne envie d'y aller tout de même. Ca peut paraître paradoxal mais ça l'est moins quand j'ajoute que je ne connais pas bien le groupe et que ce côté Ovni me tente. Mais peut-être ai-je avantage à aller directement à Rossz esillag etc?
    ;-)

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  2. Rossz tralala est pour moi un des meilleurs disques de musique électronique que j'ai entendu. Je pense qu'il sera plus facile d'accès que les trucs plus "rentre-dedans" d'Aaron Funk.
    Alors, tente d'écouter celui-là. Si ça te plait, précipite toi sur Rossz. Si ça te plait pas, va l'écouter quand même, en "deuxième chance". :)

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  3. Exactement le même problème pour moi. Je n'arrive pas à rentrer dedans la faute à ce manque de sérieux, à ce côté potache, à ces blagues de gamins. Rien à faire je n'arrive pas à me sentir proche de ce disque. Rossz csillag alatt született me parait loin :(

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