Top 2010. Part. 2.

La suite, la suite !

20. Scorn - Refuse; Start Fires

Un condensé de noirceur. Un album très opaque, trop opaque, mais trop malsain pour être négligé. Mick Harris prouve encore une fois son talent dans la création d'atmosphère hors norme. Ici, il nous plonge dans les plus violentes batailles de la plus violente des guerres.






19. Bertrand Belin - Hypernuit

Il fallait bien un album français. Et Bertrand Belin est sobre, peu loquace. Il dit juste ce qu'il faut, sans artifices. Et ses mélodies s'avèrent plus fines qu'elles en ont l'air au départ, ses textes aussi. Hommage au grand Bashung, mais avec une patte différente. La mélancolie, elle, reste. Et c'est fort délicat.





18. Burzum - Belus

Quoiqu'on en dise, Varg a plus que l'image d'un mythe du Black Metal. Il est plus qu'un taulard un peu trop extrême. Il est aussi un maître de l'ambiance malsaine, à l'instar de Mick Harris, d'ailleurs. S'il s'écarte un peu du Black habituel, il déploie une musique lancinante digne des plus beaux albums de doom, des plus belles heures de Sleep ou de Om, sans oublier tout l'ésotérisme qui va avec. C'est bien plus que du folklore.



17. Four Tet - There is Love in You

Four Tet est un abonné au bon disque. Il n'a jamais rien fait de mauvais. Il a fait des petites merveilles (Pause ou Dialogue par exemple), et cette année, malgré une recette de plus en plus prévisible et l'arrivée de nombreuses voix parfois énervantes, son album est une pure réussite. Cinquante minutes d'electronica bien sentie et pleine d'amour.




16. Ceremony - Rohnert Park


Arrivé comme un petit plaisir éphémère pour mes oreilles, ce brûlot punk hardcore s'est juste imposé comme le disque rock de l'année. Ça rappelle Minor Threat et Fugazi, ça secoue sans concession. De la fougue adolescente à 100%, d'ailleurs la pochette fait penser à un plan de Ken Park de Larry Clark. Vous croyez que c'est un hasard vous ?



15. Sufjan Stevens - All Delighted People EP & The Age of Adz

J'ai dû trancher. Un EP brillantissime, et un album étrange, qui semble relevé du pur génie à certaines écoutes, et la plus grosse arnaque de l'année à d'autres. Alors il fallait le juste milieu. Même si des chansons méritent carrément le top 10, "Vesuvius" ou "All Delighted People" par exemple. Sufjan Stevens est du côté du "trop", donc difficile à classer sans recul.




14. Deerhunter - Halcyon Digest

D'abord, des déceptions. Peu de grands morceaux fracassants. Puis, on s'y habitue, en se disant que Deerhunter fait de la pop maintenant. De la pop au-dessus du lot. Puis on entend le dernier morceau, "He would have laughed", hommage à Jay Reatard. Et le disque gagne dix places dans le top. Bradford Cox est décidément trop fort.




13. of Montreal - False Priest

Ne pas s'arrêter aux apparences. Plus qu'un disque de disco-soul-dansant un peu hype, ce nouveau of Montreal est en fait un résumé de la carrière de Kevin Barnes. De la pop digne de The Apples in Stereo, des ballades hantées dignes des Cure ("Famine Affair" est une de mes chansons préférées de l'année, facile) et toujours une candeur irrésistible. De la guimauve digeste en fait.




12. Mount Kimbie - Crooks & Lovers

On pourrait dire que c'est du dubstep. Mais c'est bien plus. C'est juste la révélation musique électronique pour moi cette année. Avec des synthés acidulés complètement addictifs, des ruptures de rythmes dans tous les sens, des voix désarticulées, du kitsch et du bon goût. Rien besoin de plus.






11. Wombs - Unitopians

Un truc assez bizarre que ce disque. A la fois complètement fou, et parfaitement logique et cohérent. Il part dans tous les sens, entre délire math-rock épico-diva, et passages ambiants. Assez difficile à cerner, mais petit à petit, il fait son chemin. Et cette improbable mélange devient une alchimie brillante. Un cocktail détonnant et indescriptible, où mélodies mélancoliques se mêlent aux hurlements d'un saxophone. Une sacrée bonne surprise.