Good Morning Babilonia

C'est un événement de taille. Presque un scoop. Jeff Mangum est en vie. Il est apparu alors que plus personne n'espérait voir un jour la tête de Neutral Milk Hotel sur scène. Il faut dire que des rumeurs s'emmêlent. Un nouvel album ? Quelque chose ? Non. Que de l'espoir. Mais 2010 sera peut-être l'année du retour de Jeff. Déjà, en hommage à Chris Knox, il enregistrait une reprise. "Sign the Dotted Line" sortait sur la compile Stroke : Songs for Chris Knox. On pouvait déduire avec cette reprise que Jeff était encore en forme. Il savait encore faire de la musique. Son jeu de guitare est toujours le même. Il martèle ses cordes comme au bon vieux temps. Sa voix est peut-être plus sous contrôle, sans les montée dans les aigus éraillées.

Sign the Dotted Line - Jeff Mangum by LouNathanson

Un morceau en une année, c'est déjà trop pour Jeff Mangum. Sous la pression, sous l'éclosion médiatique qu'a amené In The Aeroplane Over the Sea (10 sur Pitchfork et un des meilleurs albums de tous les temps les doigts dans le nez), Jeff a tout plaqué. Il en termine avec Neutral Milk Hotel, il fait une dépression. Il disparaît et se lance dans le Field Recordings avec son Orange Twin Field Words. Quel gâchis. Mais d'un autre côté, il devient un mythe de l'indie.
Mais merci Chris Knox ! Remercions son accident vasculaire cérébral ! Un concert était organisé à New York, dans la salle Le Poisson Rouge, en soutien au néo-zélandais. On y trouvait entre autres Sharon Von Etten, Yo La Tengo, Portastatic et... Jeff Mangum.
Évènement. Les places sont parties très vite. Des gens tueraient pour voir Jeff Mangum rien que vingt-cinq minutes (j'en fais parti, ouais). Il y a quelques vidéos sur internet, de piètre qualité sauf peut-être le "Oh Comely" somptueux qui suit.



Et comme je n'ai pas trouvé de bootleg encore, je vous ai mis le Live at Jittery Joe's de 2001. Comme d'habitude, un clique sur la pochette et c'est parti. Il n'est pas tellement éloigné du bootleg du dernier live de Neutral Milk Hotel, mais on a jamais assez de cette musique chez soi. La setlist est parfaite ("I will bury you in time", "Gardenhead/Leave me alone" et bien sûr les deux "Two-headed boy" et les deux "King of Carrot Flowers"), le son est plutôt bon et les interprétations toujours aussi fortes en émotion. Il chante les chansons à la demande, en raconte l'histoire.
Alors voilà, ce mec ressort de nul part et rappelle au monde son génie. En vingt-cinq minutes. Puis il va disparaître à nouveau, laissant chez beaucoup un sentiment de vide. Avant la prochaine résurrection.