dimanche 11 juillet 2010

Inner City Blues.

Outkast est aussi pop qu'hip hop. Outkast assure les tubes immortels qui ressurgissent à chaque soirée réussie. Une soirée sans "Hey Ya" ou "Mrs. Jackson" ne peut pas être réussie. A un tel point que Gnars Barkley et son "Crazy" doit son succès à Andre 3000 et Big Boi. Un tel art du tube, qui surpasse les Back Eyed Peas, a imposer Outkast comme le groupe de hip hop dancefloor, loin des groupes plus sombres et engagés à la N.W.A (qui font danser, mais moins). Dans la plus pure lignée du Wu-Tang, en fait, la suite logique encore plus dancefloor. Comment oublier le "Southernplayalisticadillacmuzik" qui définit à lui seul Outkast ? Flow assassin sur instrus dingues dignes de Marvin Gaye.

Alors, dans cette année hip hop assez décevante (un Eminem raté, un The Roots qui ne tient pas sur la distance ou un Wu-Massacre réussi mais qui n'égale pas le Wu-Tang), retrouver Big Boi, moitié d'Outkast, c'est une belle promesse. Voir que Pitchfork lui colle un 9.2 renforce l'excitation avant de lancer le disque. Et je plaide coupable. Le hip hop à la cool m'ennuie, en général. Le vrai hip hop transpire la haine, la colère et veut changer le monde. C'est pas un truc pour danser. Il n'y a qu'Outkast pour me convaincre dans ce domaine, et donc Big Boi. Faut dire, avec un flow comme ça, pas d'erreur. Même les quelques refrains trop r'n'b passent. Ce sont des tubes de l'été en puissance, mais tubes de l'été pour hipsters. Ils plairont à St Trop' autant que dans les cercles élitistes. Et tout ça avec des featuring intéressants (même si il y a Jamie Foxx) comme George Clinton ou Janelle Monae.
C'est tellement réjouissant de retrouver un album de rap efficace, qui ne se perd pas dans le délire Black Eyed Peas, qui se base avant tout sur le rythme d'un flow, avec des instrus hallucinées ou acidulées. Un album qui sait utiliser l'auto-tune, qui sait coller des mélodies quand il en faut, prendre des risques sur les samples. Du vrai hip hop intègre bien qu'à la cool. Dans la plus pure lignée du Wu-Tang, en gros, la haine remplacée par de la bonne humeur.

Pitchfork s'est quand même laissé aller, mais Big Boi et son Sir Lucious Left Foot ; The Son Of Chico Dusty qui vient de sortir chez Def Jam n'est qu'un amas de réjouissances estivales. Ce n'est que son premier album solo, et on veut juste entendre un nouveau Outkast.

1 commentaire:

  1. Alors là... J'ai eu beaucoup de mal à aller au bout. En fait, je trouve cet album tout à fait indigne de son talent :(((

    Suggestion : essaye le "Fantastic planet" de La fine équipe & Mattic. Le meilleur disque de hip hop que j'ai écouté cette année ^^

    RépondreSupprimer